Holly participe activement à la sensibilisation des jeunes sur le thème du consentement sexuel. Par principe, elle prend le parti des victimes. Avec férocité. Mais quand son fils est accusé de viol par la fille de sa meilleure amie, elle prend sa défense, persuadée qu’il n’est pas coupable. Pendant ce temps, Jules doit venir en aide à sa fille de treize ans, traumatisée et peut-être enceinte.Tandis que les deux mères tentent de comprendre sur quoi se fonde l’accusation sans impliquer la police, d’autres secrets bien gardés refont surface. Toutes leurs certitudes s’effondrent et leur amitié menace de voler en éclats. Quand l’un des adolescents disparaît, l’histoire prend un tour plus sombre encore. À qui peuvent-elles vraiment se fier ?
À quel point connaît-on vraiment nos proches ? Est-ce que les personnalités se révèlent quand nous sommes mis dans des conditions différentes de celles que nous suivons actuellement ?
Comment une accusation peut-elle provoquer un tsunami avec des répercussions sur tant de personnes, bousculer autant de famille, remettre en cause toutes nos certitudes et faire ressortir nos pires penchants ? Même ceux que l’on ne pensait pas posséder en nous.
Un effet boule de neige. L’effet papillon dans la campagne londonienne.
C’est ce que Penny Hancock va te démontrer avec son roman et à travers ses deux héroïnes : Julia et Holly. Meilleures amies, quasiment sœurs, presque mères, comme elles disent, de leurs enfants respectifs.
Saul le fils de Holly a 16 ans, se sent mal dans sa peau, il ne trouve pas sa place au lycée. Un adolescent renfermé qui ne s’est pas encore remis du décès de son père 6 ans plus tôt.
Saffie, elle a 13 ans, c’est la fille de Julia. Une jeune fille à la recherche de sa personnalité, elle essaye de se vieillir avec des vêtements moulants et du maquillage à outrance. Les deux amies sont inquiètes pour leurs enfants et se confient l’une à l’autre lors d’une sortie. Elles ont l’habitude de tout se dire. Sauf que cette soirée-là va bouleverser la vie de leurs deux familles voire d’autres. Saffie accuse Saul de viol. Pour Holly qui travaille sur des conférences sur le consentement c’est impossible que son fils ait pu commettre ça et Julia, elle, elle croit sa fille.
À partir de là, les langues vont se délier, des secrets vont remonter à la surface, des couples vont être sur la corde raide, des gens mis sur un piédestal vont dégringoler, des non-dits et des suspicions vont soumettre les nerfs des deux femmes à rude épreuve, toi aussi lecteur.
Tu es mis dans l’impossibilité de pouvoir déterminer qui a menti et qui dit la vérité. Aucun des personnages n’est tout à fait innocent ni coupable.
J’étais partie sur une certitude qui s’est avérée très loin de ce que je pensais, mais, et ça crois moi c’est la frustration, je ne peux pas te révéler quoi et pourtant c’est ce fait et un autre qui font la réussite de ce roman.
Penny Hancock dresse un portrait de chacun de ses protagonistes, ils sont décortiqués dans les moindres détails ; de plus, elle utilise le procédé d’alternance des points de vue. Tu te glisses dans la peau des deux mamans. Comment reprocher à l’une ou à l’autre de croire son enfant ? Est-on armé pour faire face à des situations pareilles ? Que connaissons-nous de la vie de nos adolescents ?
Ce roman se déroule en hiver renforçant le climat macabre et le suspens constant.
Ce n’est pas un coup de cœur, j’ai éprouvé quelques longueurs et pas toujours adhéré aux réactions des protagonistes, mais qui suis-je pour les juger ? Qu’est-ce que je ferais moi ?
Le dénouement m’a surpris. Il m’a même amené les larmes aux yeux, je m’étais égarée sur un des sentiers boueux du Norfolk.
Je ne qualifierais pas ce roman de thriller, mais plus d’un roman noir, à la limite un suspens psychologique.
Penny Hancock décortique les réactions de chacun à la loupe. Les attitudes des personnages principaux, mais aussi des gens du village. Elle transmet très bien le climat de suspicion qui règne, tous les regards qui se posent sur celui désigné d’office coupable, après tout il n’est pas né ici, il habitait Londres et en plus il n’a pas le look adéquat.
Holly est une mère acharnée à prouver que son fils est innocent. Pendant ce temps, Julia prend soin de sa fille qui a du mal à se remettre de cette soirée surtout que cela ne s’arrête pas au seul viol.
Tu as aussi les époux respectifs des deux femmes. Rowan, que je qualifierais de caractériel, il ne sait pas gérer sa colère, très exigeant et machiste avec Julia et Saffie.
Pete, lui, c’est l’inverse, il est posé, il prend le temps de réfléchir avant d’agir. Psychothérapeute, il ne saura pourtant pas affronter la vague qui s’abat sur sa famille.
Un très bon roman que j’ai dévoré. Grâce à l’alternance des narrateurs, je me suis mise à la place des deux mamans, j’ai compris toutes leurs réactions. Les thèmes soulevés sont intelligemment disséminés dans le texte, des sujets d’actualité et qui sont importants à rappeler.
L’écriture est fluide et accessible au plus grand nombre. Un climat lourd parfaitement retransmis. Rebondissements, révélations, mensonges, incrédulité, rage, peur, larmes et colère, tu ressentiras chacune des émotions vécues par les protagonistes.
À lire si tu aimes les romans noirs, la campagne anglaise et les suspens psychologiques.
✩ Moi qui croyais te connaître ⟷ Penny Hancock ⟷ 443 pages ⟷ Édition Milady, collection suspens, le 23 février 2019 ✩
Kikou tit souris tu m as trop fait envie avec ce livre ,je le note direct sur ma liste 😉😁😘
Le suspense psychologique, j’aime carrément ma belle, alors je note !