PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Pour Mirielle West, une mondaine des années 1920 mariée à une star du cinéma muet, les apparences sont d’une extrême importance, et elle fait tout pour rendre sa vie enivrante et oublier les difficultés : champagne, contrebande, soirées de l’âge d’or d’Hollywood…
Mais lorsqu’un médecin remarque une tache pâle sur sa main, elle est immédiatement marquée comme lépreuse et transportée à des centaines de kilomètres de chez elle, à Carville, prenant un pseudonyme pour épargner à sa famille et à son célèbre mari la honte qui accompagne la maladie.
Au début, elle espère que son exil sera bref, mais ceux qui sont envoyés à Carville sont davantage des prisonniers que des patients, et leur maladie est incurable. Mirielle sait que pour résister et ne pas se laisser aller au désespoir, elle doit trouver un but entre ces murs, faire confiance aux autres malades, et lutter pour redéfinir son estime de soi tout en combattant un destin non choisi…
« Il y a deux types de patients à Carville : ceux qui se considèrent comme déjà morts, et ceux qui ont le cran de réclamer leur place parmi les vivants. »
La vie de Mireille West est une fiction historique basée sur une léproserie américaine ayant existé.
Lorsqu’elle consulte un médecin pour une tache sur sa peau, l’ancienne vie de Mireille prend fin.
Après avoir passé une journée enfermée dans une chambre d’hôpital, elle est emmenée en ambulance jusqu’à un wagon à bestiaux.
Mireille et trois autres patients passent des jours, assis sur le plancher du wagon à bestiaux, jusqu’à ce qu’ils atteignent leur destination, l’hôpital Carville, dans les marais de Louisiane.
C’est alors que Mirielle apprend que tout cela n’est pas qu’une erreur stupide à laquelle on peut remédier d’un simple appel pour qu’elle puisse retourner chez elle et vivre à Los Angeles.
Mireille et tous les patients de Carville sont incarcérés parce qu’ils sont atteints de la lèpre.
Ils vivent derrière de hautes clôtures de barbelés, ils sont soumis à un couvre-feu. Les chances de quitter cet endroit sont maigres, pour cela il faut avoir 12 tests négatifs consécutifs.
Mireille passera donc au moins un an loin des siens.
Mireille a énormément de mal à accepter cette lugubre réalité
Elle va d’abord renier en bloc le diagnostic, se fermer à toutes tentatives de conversation avec les autres patients, assez hautaine, elle ne se voit pas comme eux et c’est vrai puisque sa maladie n’en est qu’au tout début, mais elle n’en est pas moins contagieuse.
Difficile aussi d’accepter qu’il n’existe pas de remède et donc pas de guérison
Elle pose la question à tous les patriciens, aide-soignante et infirmières qu’elle rencontre en espérant une autre réponse.
J’ai eu du mal à apprécier ce personnage hautain, mais c’est venu au fur et à mesure de ma lecture.
C’est un personnage qui évolue.
Sous ses beaux vêtements et son maquillage, Mireille est une femme vulnérable.
Il te faudra attendre un peu pour qu’elle dévoile ses failles.
Tu vas lire ses regrets.
En tant que mère et épouse.
Son fils de 9 ans qui est décédé, son alcoolisme et sa dépression
Elle se juge responsable, mais que lui est-il arrivé ?
La brutale réalité entre les lumières de L.A et la misérable Carville est trop pour Mireille
Comment aurait-elle pu imaginer qu’une petite dépigmentation sur sa main serait la cause de son exil ?
Carville est plus une prison qu’un hôpital.
La maladie fait peur.
Mireille a 2 choix. Se résigner ou commencer peut-être une nouvelle vie moins superficielle ?
Même si on peut la comprendre, j’ai eu du mal avec elle.
La plupart des patients ont le regard éteint.
Des personnages que j’ai immédiatement pris en empathie à l’image de Jean, 9 ans.
Irene et Frank ou encore Hector qui ont refusé de baisser les bras.
Ils ne sont pas encore morts. Ils sont vivants.
Même si la société, et pire leur famille les rejettent.
Mireille va se révéler au cours de la lecture
Des scènes poignantes succèdent aux scènes plus légères comme celle de la fête de l’indépendance.
L’autrice prend bien soin de montrer les bienfaits de l’esprit sur la maladie. Elle te parle de courage, de résilience et d’espoir,
J’ai adoré Franck, Jean, Marge et Mr Ly.
L’écriture est cinématographique tout comme je l’avais ressenti dans son livre précédent (Pour l’honneur de tous les miens, mon avis est ici)
Tout se déroule devant toi.
Tu vois les différentes maisons qui composent Carville, le bayou, les arbres et les marécages.
Une écriture visuelle qui sollicite tous tes sens
L’histoire suit la psychologie de Mireille : le déni, l’acceptation, les amitiés qu’elle va accepter.
Tu vas vivre les tragédies et la vie de Mireille au sein de la colonie.
C’est triste et déchirant, mais c’est aussi un roman plein d’espoir.
Joie et chagrin coexistent entre ces pages
En dépit du terrible coup du sort, Mireille va se trouver même si elle mettra beaucoup de temps et qu’elle pourrait bien t’énerver.
J’ai adoré la psychologie des personnages.
Des hommes, des femmes et des enfants qui se battent, qui ont chacun une manière différente d’appréhender la situation, mais qui doivent tous accepter de vivre à Carville.
Grace à Amanda Skenandore, j’ai appris que cette maladie est désormais plus communément appelée « maladie de Hansen », que celle qu’on appelle lèpre et les symptômes que l’on associe d’habitude à elle ne sont pas du tout les mêmes.
L’autrice a fourni d’excellentes recherches.
La lèpre ne faisait pas de discrimination, elle touchait des personnes de tous âges, y compris des enfants, et de tous horizons.
Dans l’ensemble, c’est une histoire pleine de cœur, bien écrite, bien documentée, qui fait réfléchir. C’est difficile de comprendre ce qui est arrivé à ces personnes au nom de la « médecine », mais l’autrice a également gardé l’histoire équilibrée entre espoir et authenticité.
« Tout le monde doit trouver un sens à ce qu’il fait. Pour certaines personnes, c’est s’occuper. Pour d’autres, c’est servir Dieu. Pour d’autres encore, c’est juste survivre. »
Si tu veux lire d’autres romans sur la lèpre et comment étaient traités les gens je te te conseille de lire Molokai : la prisonnière du paradis d’Allan Brennert ou l’île des exclus de Sergine Desjardins.
Ces deux livres se passent au 19e au contraire de ce roman qui est un contemporain.
Pour en savoir plus sur cette terrible maladie clique ici
Une maladie qui existe encore aujourd’hui
Pour son histoire rends-toi sur ce lien ici
✩ La seconde vie de Mireille West ⟷ Amanda Skenandore ⟷ pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 31 octobre 2023✩
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