La prisonnière du diable de Mireille Calmel

22e roman de l’auteure Mireille Calmel t’entraines au Moyen-Âge dans un thriller mélangeant fiction et fantastique dans un village de Provence-Alpes-Côte d’Azur à Utelle.
Un village qui existe et qui est connu pour ses pèlerinages à la Madone.
Mireille Calmel s’inspire de ce lieu et de la Madone pour asseoir son intrigue oh combien palpitante.

Si l’intrigue se joue principalement à Utelle, elle débute en Égypte. Un ordre existe, transmis de génération en génération. Une roue du temps tourne et transmet à une femme choisie par Dieu un nom. Nom d’une personne dont le diable s’est emparé. À son tour cette personne écrit les coordonnés de l’individu sur un papyrus.
L’être doit être exécuté, c’est ainsi pour l’ordre un moyen de protéger le monde de la perversion.
Tu te doutes bien que vu que l’intrigue se déroule à Utelle que c’est un de ses habitants qui est visé.

Je ne te révélerai rien de plus sur cet ordre, comment il existe, qui en fait partie.
Je suis allée de révélation en rebondissements.
Mireille Calmel joue avec les apparences, ses personnages sont tous intéressants.
Certains m’ont fait peur, d’autres m’ont fait craindre le pire, mais ce que je retiens du roman ce sont les héroïnes.
Les femmes portent cette histoire.
Myriam, enceinte et veuve. Hersande, la religieuse herboriste, Camilla religieuse, elle aussi. Les filles de l’aubergiste Jacquot : Élise, Catherine et Christine.
Même la jeune Margaux fait preuve d’une très grande force de caractère.
Les autres protagonistes ne sont pas en reste Adelys, le Barron Raphaël, Benoit, Célestin, le prieur Grimaldi.

Si les personnages sont admirablement construits de par leur psychologie, on lit leur crainte, leurs attentes, leurs amours. Tous les habitants d’un village qui se connaissent, qui ont vu grandir les enfants, qui se respectent et se protègent pour la plupart.
Les lieux prennent vie devant tes yeux, l’auberge qui accueille midi et soir les artisans venus travailler à l’édification de l’église.
Les combes, la nature autour du prieuré.
Que le roman se déroule au Moyen-Âge et que de temps en temps on ait du vieux français ne m’a pas perdu au contraire.
J’ai remonté le temps.
J’ai ressenti un lien immédiat pour Myriam et Hersande. La profonde amitié qui lie Élise à Myriam bébé abandonnée m’a ému, tout comme la simplicité de Célestin qui n’est que bonté.
La petite Margaux, 7 ans, qui assume autant de charges qu’elle le peut pour soulager sa mère, Antoine son frère cadet, petit chenapan si attachant.

Je les ai vraiment tous aimés ces personnages.

J’ai aimé la dimension fantastique et mythologique apportée au récit. On y parle du diable, mais aussi de sorcellerie, de grimoire. Tout est tellement bien amené, transcrit que tu as l’impression que cela se joue devant toi, que cela est vrai et non une fiction.
C’est d’autant plus crédible qu’a cette époque de l’histoire, la religion et ses croyances étaient bien plus fortes que de nos jours.
Attention, l’auteure ne t’entraine dans aucune religion, elle ne prend pas position. C’est une histoire de lutte entre le bien et le mal qui va s’avérer bien plus complexe qu’il n’y paraît.

J’adore Mireille Calmel, elle joue avec l’histoire, elle crée des personnages charismatiques, elle te fait découvrir des régions que tu ne connais pas en s’appuyant toujours sur des faits réels qu’elle remanie à sa sauce.
Une sauce qui prend toujours avec moi.
Ce livre est un coup de cœur, pour les thèmes abordés que je tais volontairement pour te les faire découvrir, pour les lieux et les personnages, mais ça je crois que tu l’as compris.

Si tu aimes les femmes fortes, courageuses, déterminées. L’histoire, le suspens, les thrillers avec action, les rebondissements inattendus je te conseille de lire ce roman que j’ai adoré.

Vivement le prochain livre de l’auteur.  

✩ La prisonnière du diable ⟷ Mireille Calmel ⟷ 416 pages ⟷ XO éditions, le 23 mai 2019 ✩