PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Massachusetts, 1780.
Depuis la petite ferme isolée du Massachusetts où elle travaille comme servante depuis ses dix ans, Deborah Samson rêve de Boston, de New York et de Philadelphie, de découvrir des endroits qui n’ont pas encore de nom… À vingt et un ans, elle attend impatiemment le jour où elle pourra enfin goûter à la liberté et explorer le monde. Alors, quand la guerre pour l’indépendance des colonies éclate, elle trouve dans la cause américaine, opposée à l’oppression anglaise, un écho singulier à sa propre situation.
Enflammée par les rêves de liberté d’un pays tout entier, Deborah bande sa poitrine, enfile un uniforme et s’enrôle dans l’armée continentale. Sa taille élancée fait d’elle un soldat convaincant, mais les risques sont considérables et, confrontée à l’horreur du champ de bataille, elle devra lutter pour garder son identité secrète…
Inspirée d’une histoire vraie, une fresque saisissante de la guerre d’indépendance américaine portée par une héroïne forte et libre qui s’émancipe de tous les carcans de son temps.
J’ai lu tous les livres d’Amy Harmon, que ce soit ceux destinés aux adultes ou aux adolescents.
À chaque fois, je me dis qu’elle ne pourra pas faire mieux, et à chaque fois, elle m’épate.
Avec ce livre, ce n’est pas l’intrigue qui m’a passionnée, mais l’héroïne.
C’est une histoire sur l’origine de la liberté en Amérique et sur la manière dont une jeune femme à la volonté de fer la revendique.
L’histoire de Deborah est si réelle… et elle l’est.
Amy Harmon parle de Deborah Sampson ou Samson, née en 1759, descendante des pèlerins du Mayflower.
Un patrimoine ancestral qui a beaucoup compté pour elle.
Elle a été mise en servitude très jeune parce que son père, Jonathan Sampson, avait abandonné sa femme et ses 5 enfants. Sa mère n’a eu d’autres choix que de placer ses enfants.
Amy Harmon a découvert l’existence de cette femme hors du commun en 2021 grâce à un article sur le rôle des femmes dans la révolution américaine. Son histoire l’a passionnée, et elle a voulu lui rendre hommage.
C’est la première femme à toucher une pension militaire, même si elle a dû adresser des réclamations au congrès durant des décennies. Deborah Sampson : son histoire ne lui a pas rendu justice, elle est quasiment effacée de l’histoire, mais Amy Harmon lui rend justice et lui redonne toute sa valeur.
J’ai adoré le début où tu fais sa connaissance très jeune, à peine 8 ans, elle possède déjà cette volonté farouche qu’elle a eu toute sa vie.
Tu vas lire les événements qui l’amènent à quitter la maison où elle est employée jusqu’à ses 18 ans et qui l’ont amenée à tout quitter pour rejoindre la révolution.
Tu vois la houle arriver au loin, l’immense vague qui va entraîner les Thomas, Déborah et tous les Américains vers la vague de la révolution.
Déborah dresse la liste de ses faiblesses, de sa condition de femme, et de toutes les limites qui lui sont imposées, ainsi que des activités pour lesquelles elle ne se trouve pas assez forte, pour s’améliorer.
Elle cherche l’instruction partout où elle le peut.
Deborah a la foi, pas comme une fervente croyante, mais toute jeune, elle cherche des réponses à des questions philosophiques dans les Écritures.
Ces passages amplifient la psychologie de Deborah.
Tu ressens au plus profond de toi son désir d’en faire plus.
De toujours s’améliorer.
Elle ne déteste à aucun moment (sauf peut-être enfant et à de rares exceptions) d’être une femme, mais elle embrasse la liberté que lui a donnée le fait de devenir un garçon.
Sa ténacité, son courage et sa détermination sont impressionnants.
L’histoire est parfaite.
C’est une fiction et cela ne l’est pas.
Beaucoup de faits sont réels, Amy Harmon a juste fait évoluer Deborah différemment en l’incluant dans une romance.
Une romance qui m’a très fortement émue, mais c’est Deborah qui m’a époustouflée.
Ses faits d’armes sont remarquables et plus encore son courage et sa détermination.
Deborah amène le message de vouloir appartenir à quelque chose de plus grand, de devenir quelque chose dont tu peux être fière et le poids que tu accordes à ton nom se fait sans effort.
C’est une histoire où tu sens très fort le sentiment patriotique, et bien sûr l’amour romantique qui ne peut être nié.
L’amour pour les Thomas chez qui elle a été employée.
L’amour de la Terre.
Ses observations de la nature qui l’entoure, même sur un champ de bataille, m’ont conquise.
« Automne est là. Comme une piqûre d’aiguille, une goutte de sang est apparue sur la colline, puis une deuxième et une troisième, suivies par un peu d’or et un saupoudrage d’orange. Maintenant, toute la vallée est en feu. Je trouvais West Point superbe au printemps, mais l’automne échappe à la description. Je soupçonne que même l’hiver me laissera sans voix par sa beauté. »
Aurais-je eu son cran ? Je ne pense pas.
« Mais agir en femme, cela signifie généralement ne pas s’amuser du tout. C’est très bien quand il s’agit de battre le beurre, de traire les vaches et de faire la lessive. Je suis une dame quand je récure le plancher, quand je bats les tapis et que j’accomplis toutes les corvées. Mais je n’ai pas le droit de marcher au pas, de gravir la colline en courant, ou de lutter avec Phineas dans la grange. Qui décide de tout ça, Nat ? »
« J’ai en moi une vie entière de chagrin, dans ma poitrine et dans mon ventre, dans ma tête et dans mes bras. Mes jambes sont percluses de chagrin, mes pieds aussi. Il est sous ma peau et dans mon sang. »
« Je ne suis pas une forte tête. J’ai la tête forte. »
Que dire du général John Paterson ?
Quel homme profondément juste et bienveillant !
« Il se laisse entraîner dans la mêlée partout où il va, il a les épaules larges, la tête solide et le cœur d’un patriote. Comme Salomon, mais sans désir de Couronne. »
Il calme les disputes et apaise les tempêtes, notamment les mutineries et désertions.
Un homme d’exception.
Et quel homme que cet Agrippa Hull, célèbre soldat africain-américain.
Grippy m’aura marqué lui aussi.
Meilleur ami de John, il apporte beaucoup de nuances au récit.
Les échanges sur la condition de liberté qu’il a avec Rob/Deborah ou John sont passionnants.
Ces échanges te poussent à la réflexion.
Qu’est-ce que signifie : être libre ?
Est-ce la société qui le dicte ou toi en te barricadant derrière tes propres murs ?
En t’enchaînant dans une vie que tu ne veux pas ?
Déborah déteste le fait de ne pas pouvoir sortir sans mari ou responsable.
Elle voudrait aller à l’université, marcher seule dans la rue.
Elle exècre les limites qui lui sont imposées parce qu’elle est née femme.
Mais à aucun moment, elle ne déteste être une femme.
Tu le comprends dès le début et tu le comprendras encore mieux si tu lis ce magnifique roman.
Ce roman est l’histoire de mères, d’épouses, de filles, toutes ont souffert durant la guerre d’indépendance. Toutes se sont sacrifiées. Toutes ont été oubliées.
Personne n’a pris la peine de les interroger.
Comme dans tous les conflits, encore aujourd’hui, ne trouves-tu pas ?
« Si nous nous battons, ce n’est pas pour celui qui a tout, et qui veut davantage, mais pour celui qui n’a rien. »
Tu auras des informations sur les différentes brigades, sur la guerre dans les hautes terres, sur West Point, sur les commandants et les soldats, sur les privations et les conditions de vie difficiles.
Tu es au cœur de la campagne.
Tu vis les batailles, les blessés, le manque de ravitaillement, les espoirs et les craintes, les désertions, les sabotages, la fin, la guerre qui s’éternise.
« Une liste de beauté qui ne coûte rien : les couleurs du ciel au lever et au coucher du soleil. Le silence du matin, le gazouillis des oiseaux, le murmure de l’eau qui coule, tant de choses merveilleuses accessibles à tous. »
« Un homme a plus de liberté qu’une femme, mais seuls quelques hommes sont véritablement libres. »
J’ai déjà lu des romans sur la guerre d’indépendance, j’ai de bonnes bases, notamment grâce à Diana Gabaldon.
Amy Harmon parle des personnages célèbres qui ont participé à construire les États-Unis tels que tu les connais aujourd’hui.
Je cherche des romans se déroulant entre la guerre d’indépendance (fin en 1783) et la guerre de Sécession en 1861. Je voudrais combler mes lacunes.Si tu en connais n’hésite pas à les proposer.
La partie romancée ne m’a pas du tout dérangée.
La romance arrive tardivement et est sublime.
Très forte en émotion.
Je dirais qu’elle coule de source.
Et même si c’est de la fiction, j’aime à croire qu’elle aurait pu avoir lieu.
Pour les réfractaires, n’ayez aucune crainte, elle ne prend en aucun cas le pas sur l’intrigue ou les personnages.
Ils gardent leur charisme et leur personnalité.
En conclusion, l’œuvre d’Amy Harmon, dans son dernier livre, met en lumière une figure peu connue, mais extraordinaire de l’histoire américaine, Deborah Sampson.
L’autrice parvient à tisser une histoire captivante qui nous plonge dans les tourments de la guerre d’indépendance américaine, tout en nous faisant découvrir une héroïne à la détermination sans faille.
La force de ce récit réside dans la manière dont Amy Harmon parvient à rendre l’histoire de Deborah Sampson à la fois réelle et émouvante.
Elle nous entraîne dans un voyage à travers le temps, nous faisant vivre les événements qui ont forgé la destinée de cette femme exceptionnelle.
La passion de Deborah pour la liberté, sa soif d’apprentissage, et sa lutte pour être reconnue en tant qu’individu, malgré les limitations imposées par la société de l’époque, sont des éléments qui résonnent avec force dans notre monde contemporain.
La romance qui se développe au fil de l’histoire est tout à fait remarquable.
Elle s’inscrit harmonieusement dans le contexte historique, apportant une dimension supplémentaire à l’intrigue sans pour autant la dominer.
Amy Harmon parvient à équilibrer habilement les éléments historiques, les caractéristiques des personnages, et les émotions qui les animent.
De plus, l’auteure ne se contente pas de nous raconter l’histoire de Deborah Sampson.
Elle nous fait également réfléchir sur des questions intemporelles, telles que la liberté, la condition des femmes, et le poids des attentes sociales. Les échanges entre les personnages, en particulier ceux avec Agrippa Hull, ouvrent des portes à la réflexion sur ce que signifie réellement être libre.
En fin de compte, « La fille qui prenait les armes » est un livre qui transcende les genres littéraires, mêlant habilement la fiction à la réalité historique.
Amy Harmon nous offre un récit captivant, ancré dans l’Amérique du XVIIIe siècle, mais dont les thèmes et les personnages restent étonnamment pertinents de nos jours.
En découvrant l’histoire de Deborah Sampson, tu es invité à réfléchir sur les notions de liberté, d’identité, et de courage, tout en étant emporté par une romance touchante.
C’est un hommage à une femme remarquable qui a été oubliée par l’histoire, mais qui, grâce à Amy Harmon, retrouve toute sa valeur et sa place dans notre mémoire collective.
Ce roman est une ode à toutes les femmes qui ont sacrifié et lutté dans l’ombre des grands événements de l’histoire, un rappel de leur importance et de leur impact sur le monde.
C’est un ouvrage qui allie habilement la fiction et l’histoire pour nous offrir une expérience de lecture profonde et émotionnelle. Amy Harmon nous transporte dans une époque révolue tout en nous rappelant que les défis auxquels Deborah Sampson a fait face ont encore des résonances dans notre société contemporaine.
Ce livre est une célébration de la ténacité humaine, de la recherche de la liberté, et de la capacité à surmonter les obstacles pour atteindre ses rêves.
Quelques photos des personnages :
Pour en savoir plus, je te donne 2 liens : ici et ici
✩ La fille qui prenait les armes ⟷ Amy Harmon ⟷ 512 pages ⟷ Éditions Charleston, le 10 octobre 2023✩
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