PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Elle émerge lentement, aveuglée par un projecteur. Nue et enchaînée à une table métallique. Près d’elle, un homme portant un masque de porc installe une caméra. Il se retourne vers l’objectif et prononce quelques mots avant de saisir un marteau : « J’ai bien reçu vos paiements. Nous allons pouvoir commencer conformément à vos directives. » Belgique, été 2006. Un promeneur découvre un corps sauvagement mutilé. Contraint d’intégrer la section criminelle d’un village tranquille, Matt entame sa première enquête. Rien ne pouvait le préparer à ce qu’il va découvrir. Tiré de faits réels, Jack Jakoli vous invite à prendre part à une terrible descente aux Enfers…
J’ai eu l’occasion de lire Jack Jakoli pour une nouvelle qu’il avait publiée chez les éditions Lamiroy, il nous revient cette fois avec son premier roman.
Dès que j’ai su qu’il allait publier son livre, je l’ai précommandé.
Je suis honnête avec toi, et avec Jack aussi quand il lira cet avis ;
comme on discute sur les réseaux, lire un roman de quelqu’un que je « connais » j’avais peur de ne pas aimer son roman.
En même temps si je ne l’avais pas aimé, ou si quelque chose m’avait dérangé, je l’aurais dit… je te mets sur la piste de mon avis global : j’ai adoré ce thriller !
Dès le premier chapitre, Jack Jakoli te donne le ton, ce ne sera pas doux, mais très sombre.
Une scène d’entrée dure à lire, mais qui t’annonce d’emblée la couleur.
Noir.
Noire comme l’est l’âme humaine.
J’y reviendrai plus bas dans mon avis, mais l’auteur dresse un constat amer de la société d’aujourd’hui, l’homme de plus en plus égoïste centré sur lui-même.
Les hommes comme les femmes opportunistes, prêts à tout pour assouvir leurs désirs.
J’ai envie de te parler de cette partie du roman qui prête à réfléchir, mais j’ai peur de te mettre sur une piste donc je vais arrêter là.
Je vais juste rajouter, qu’outre une intrigue extrêmement bien construite, il y a de très belles réflexions même si elle fait froid dans le dos, elle est aussi réaliste.
Le réalisme, justement venons-y
J’ai trouvé « La catabase » juste et réaliste dans tous ses aspects.
– Les personnages.
Ils sont charismatiques ; parfois très borderline, mais justement, ce côté de personnages ni blanc ni noir m’a plu.
J’aime quand les personnages ont du relief, du coffre.
Matt, le policier ; Steven, le mari ; Lexie, la petite fille de Steven et Karen, Axel Arenas, Terry, Willman, Julia, Gabriel, Farton, etc.
Parmi ces noms et prénoms, tu trouveras des victimes, des bourreaux, des corrompus, des abusés et des désabusés.
Tous ont un côté sombre.
Pour quelques-uns tu le verras assez vite.
Crois-moi chez certains d’entre eux, c’est terrifiant.
La psychologie, la personnalité, le passé des personnages principaux se dévoile peu à peu.
Jack Jakoli ne te livre pas tout sur un plateau.
– L’intrigue.
On est dans ce qui est de plus horrible chez les hommes avec un grand H.
Le dark web.
Une sale privée où les pires sévices, les plus vils instincts ont libre cours.
Le titre est, à ce sujet, parfaitement choisi.
Catabase signifie : La catabase est un motif récurrent des épopées grecques, traitant de la descente du héros dans le monde souterrain, les Enfers.
C’est l’une des épreuves qualificatives les plus décisives de l’initiation et de la formation du héros épique. (Définition Wikipedia)
J’ai aussi fortement apprécié la relation au titre et à un tableau « jardin des délices » de Jérôme Bosch.
Un tableau que tu verras apparaître à un moment du récit.
Revenons à l’intrigue.
Il y a deux twists.
Un que j’avais en partie deviné sans pour autant être certaine de moi et un autre que jamais je n’aurais pu soupçonner.
Véritable page turner, tu veux comprendre pourquoi cet homme au début du roman s’acharne sur cette femme.
Pour qui ?
Qui tire les ficelles en coulisses.
Sur les 300 pages, on avance très vite dans le temps.
On débute en 2006 et on a le final en 2019.
Pourtant à aucun moment on n’est déçu par les sauts dans le temps.
Chaque partie est juste. Équilibrée.
Avant l’enquête, durant l’enquête.
En prison et ensuite. Tout est maitrisé.
J’ai eu le cœur au bord des lèvres et serré au moins 4 fois.
J’ai été sous tension du début du roman jusqu’à la dernière ligne.
Une dernière ligne qui me fait espérer que Jack Jakoli reviendra peut-être un jour avec deux personnages que j’ai adorés.
Lexie et Axel. Je te laisse découvrir qui ils sont.
Des protagonistes badass, la force tranquille qui peut déchaîner un ouragan.
C’est frustrant de ne pas pouvoir te développer ce que je veux dire par là.
Enfin, parlons de la plume de l’auteur.
Elle est vive et précise. Le rythme est haletant.
Tu n’as aucun répit, pas de temps mort.
Une course contre la mort est engagée.
Une course vers les enfers.
Là aussi, tout est réaliste. Le jargon policier, celui des prisons, de la justice tout est fluide.
Descriptions comme dialogues.
Moi qui connais très bien les régions où se déroulent les faits je peux te dire que l’on y est.
L’atmosphère des lieux est très bien retranscrite tout comme l’âme, le caractère, des gens qui y vivent.
En bref
Jack Jakoli nous offre un thriller à ne pas mettre entre toutes les mains ; âmes sensibles s’abstenir ; mais il ne tombe pas dans le piège de la surenchère de la violence.
Inspiré de faits réels, cela fait encore plus froid dans le dos.
Attends-toi à une descente dans les ténèbres de l’âme humaine.
le style est vif, incisif, il ne s’embarrasse pas de fioritures. Tu seras en revanche touché en plein coeur par certaines des horreurs commises.
Des scènes, macabres, glauques et violentes il y en a, mais c’est toujours contrebalancé.
Équilibré.
Jack Jakoli se veut net et précis.
Une plume percutante sans être dérangeante même s’il faut avoir le coeur accroché.
Une intrigue extrêmement bien ficelée et crédible.
300 pages qui se dévorent.
Je te défie de poser le livre une fois commencé.
Jack Jakoli met la barre haute pour un premier roman et j’en redemande !
Notez son nom, je suis certaine qu’il n’a pas fini de faire parler de lui.
(Même si je t’en veux pour deux personnages, mon cœur s’est brisé.)
C’est la corruption à tous les étages, c’est les plus abjectes des fantasmes, on va parler de syndrome de stress post-traumatique, de deuil impossible à faire, de rage et d’impuissance face à la machine judiciaire.
C’est un gros ras de marée de noirceur.
Rien n’est superflu, tout est bien réfléchi et pesé.
Chaque mot, chaque chapitre, chaque rebondissement tout arrive en temps voulu.
Certains faits, personnages me font penser qu’il y aura une suite.
Non pas que l’on reste avec des questions, rassure-toi.
En tout cas je l’espère et si pas j’espère relire très vite le prochain roman de l’auteur.
Édit : depuis j’en ai parlé à l’auteur, il y aura bien une suite, à cette nouvelle j’étais la plus heureuse même si je ne te dévoilerai rien 😉
Si tu veux un vrai thriller qui tabasse dans la même veine, pour moi, que Sire Cedric, Ghislain Gilberti, Gilles Caillot, Mattias Koping,
✩ La catabase ⟷ Jack Jakoli ⟷ 308 pages ⟷ IFS éditions, le 16 décembre 2019 ✩
3
Nanette dit
WAW, ce roman a l’air de sacrément envoyer ! Je suis prête à me laisser tenter même si je risque clairement de ne pas en ressortir indemne !