PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Deuxième moitié du XIXe siècle. Plus attirée par les bois et les falaises sauvages entourant la propriété familiale que par la société bien-pensante, Margaret Harlowe est une jeune femme issue d’une famille aisée de Nouvelle-Angleterre, mais elle ne correspond pas tout à fait à ce qu’on attend d’elle à l’époque.
Elle devient de plus en plus étrange et de plus en plus belle, alors qu’elle cultive un étrange pouvoir. Bientôt, on chuchote autour d’elle et le nom de « sorcière » émerge. Et la puissance de Margaret commence à tisser une toile bien sombre autour de la ville.
Cent cinquante ans plus tard, Augusta Podos prend un emploi de rêve à Harlowe House, la maison historique d’une riche famille qui a été transformée en un petit musée à Tynemouth, dans le Massachusetts. Quand Augusta tombe sur une référence étrange à une fille des Harlowe qui a presque été effacée des archives historiques, le mystère est trop intrigant pour être ignoré. Mais alors qu’elle creuse plus profondément, quelque chose de sinistre jaillit de son sommeil, une puissance obscure qui lie une femme à l’autre à travers les lignes de sang et de temps. Si Augusta ne peut résister à son charme, tout ce qu’elle sait et aime, y compris sa vie même, pourrait être perdu à jamais.
Augusta est ankylosée dans un couple qui ne lui apporte plus aucune joie.
Elle préfère jouer la carte de la sécurité, son emploi à la Old City Jail, l’ancienne prison de Salem, lui plaît sans vraiment l’épanouir.
Diplômée en licence de l’histoire de l’art, elle n’exploite pas toutes ces compétences dans ce travail, qui est, je dirais, davantage alimentaire.
Jusqu’au jour où elle lit une annonce.
Harlowe House à Tynemouth cherche un gestionnaire des collections pour seconder la conservatrice.
Une maison héritage d’une famille de marins du XIX siècle.
Nouvelle-Angleterre — Époque victorienne.
On suit Margaret.
Elle se sent différente, seule même au sein de sa famille.
Une rumeur se reprend au village : la fille de Harlowe posséderait des pouvoirs surnaturels. Elle propose des remèdes que les médecins de la ville ne prescrivent pas.
« Pourquoi les hommes pouvaient-ils prendre tout ce qu’ils voulaient uniquement parce qu’ils étaient plus forts ? Pourquoi les sentiments de cette pauvre femme n’avaient-ils aucune importance ? Je me consumais de rage. Serais-je soumise aux mêmes injustices quand je serais adulte ? Étais-je promise à une existence de soumission et de violence ? »
L’inégalité de traitement entre hommes et femmes la met en colère, elle consigne les secrets, les confidences que les femmes lui font pour garder une trace d’elles.
Un semblant de justice.
Son refuge, les bois.
Là où il n’y a pas de convention sociale.
Là où elle peut ramasser les plantes dont elle a besoin pour aider ses consœurs.
Une magie qui n’est pas sans prix…
Comme tu peux le lire, on a une héroïne plutôt excentrique dans le passé, elle agit en dépit des silences sur son passage.
Une femme hors des conventions qu’elle rejette tandis qu’au présent Augusta sans être effacée se coule plutôt dans un moule, elle ne fait pas de vague.
Elle ne défend pas ses positions.
Deux héroïnes aux caractères complètement opposés.
Des recherches qu’Augusta va effectuer pour une exposition vont la mener à Margaret.
Des secrets entourent les deux héroïnes.
Un vent qui semble vouloir souffler des secrets à Augusta.
Il y a des sujets tabous et des secrets de familles pour Augusta comme pour Margaret.
L’ambiance est oppressante, presque dérangeante.
Étrange.
Les interrogations s’accumulent au fur et à mesure des pages.
Quel est le lien entre Augusta et Margaret ?
L’ombre du passé plane sur le présent.
La belle muse du tableau ne possédait-elle pas une face beaucoup plus sombre ?
J’ai beaucoup aimé cette intrigue, j’ai aussi beaucoup aimé les passages que Hester Fox transmet par le biais de ses héroïnes.
Un des messages, durant les deux époques, est d’être honnête envers soi-même.
Pas pour plaire ni pour se conformer à la société.
Se devoir à soi-même d’être heureuse.
En couple ou non.
Libre d’être.
Se libérer de ses entraves physiques, psychiques ou même matérielles même si c’est très difficile.
Compliqué.
Ce n’est pas régresser que de recommencer.
Combien la vie est courte et spéciale !
Écouter son cœur !
« L’amour est au cœur de tout ce qu’on voit.
L’amour est le joyau qui nous guide,
Quoiqu’il arrive, mon amour, tu resteras avec moi
Quoiqu’il arrive, mon amour, je resterai avec toi. »
The water is wide chanson traditionnelle écossaise
Ce roman parle aussi de la mémoire généalogique.
Est-ce que le malheur et la tristesse peuvent se transmettre de génération en génération ?
De femmes à femmes ?
Dans la berceuse des sorcières, on parle d’un cœur brisé, de la plus puissante des magies, de la condition des émigrés.
Une héroïne que tu auras du mal à te faire une opinion.
Pour ma part, mon opinion a évolué au cours de ma lecture. Je ne peux, par contre, pas te dire laquelle.
Ce roman c’est aussi se libérer des limites que l’on s’impose ou que l’on nous impose
Ces carcans étouffants qui nous empêchent de vivre.
« Un jour, tu pourras m’en raconter davantage. Je veux connaître le bon comme le mauvais, si tu veux bien m’en parler. Comme il est facile d’édulcorer le passé, de transformer une vérité douloureuse en souvenir merveilleux. Cependant, un souvenir terni vaut mieux que pas de souvenir du tout. Même un miroir craquelé brille encore à la lumière… »
Avec cette lecture, tu perçois la brume épaisse et l’air du large tout comme tu vois les rayons de soleil percer la canopée.
Oublie toute logique et laisse-toi porter par le destin de ces deux femmes.
2 personnalités très différentes à plus d’un siècle de distance.
Il y a de la souffrance, de la tolérance, un joli rapport à la nature et des messages essentiels.
Une belle lecture parfaite pour cet hiver ou durant Halloween.
Un roman sombre et gothique qui livre de beaux messages aux femmes.
À conseiller à des lecteurs qui aiment les doubles temporalités, ceux qui aiment une touche de fantastique ou quand le présent entre en collision avec le passé.
Deux femmes. Une histoire de sorcellerie. Et un pouvoir féminin profondément enraciné qui résonne à travers les siècles.
Dans la même veine que La petite boutique aux poisons, Outlander un peu moins (je précise ces titres comme ils sont cités en 4e de couverture), mais j’ai pensé au livre de Amy Harmon : ce que murmure le vent mélangé à Les graciées de Kiran Milwood Hargrave.
Deux romans que j’ai adorés.
Un récit davantage conte que roman, je le te conseille, le seul reproche que je peux lui faire : une fin un peu trop rapide par rapport au reste du récit.
✩ La berceuse des sorcières ⟷ Hester Fox ⟷ 400 pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 11 janvier 2023✩
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