PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Un jour d’été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, part chercher de l’aide car aucun de leurs parents n’est à la maison…
Agnes, leur mère, n’est pourtant pas loin, en train de cueillir des herbes médicinales dans les champs alentour ; leur père est à Londres pour son travail ; tous deux inconscients de cette maladie, de cette ombre qui plane sur leur famille et menace de tout engloutir.
Il est mort et parti, madame,
Il est mort et parti ;
À sa tête une étendue de gazon vert ;
À ses talons une pierre. »
Hamlet, acte IV, scène 5
Dans les années 1580, un couple qui habitait Henley Street, dans la ville de Stratford, eut 3 enfants. Susanna, Hamnet et Judith. Hamnet et Judith sont jumeaux.
Le fils meurt en 1596, à l’âge de 11 ans.
4 ans plus tard, son père écrit une pièce de théâtre. Hamlet.
Deux récits s’alternent dans le roman. Les chapitres racontent ce qu’il s’est déroulé avant la mort d’Hamnet ; les autres racontent comment William et Agnès se sont rencontrés.
Hamnet c’est un petit garçon rêveur.
Son corps est là, mais dans sa tête il est quelqu’un d’autre, ou ailleurs.
Judith et lui sont très proches.
Si d’habitude elle l’aurait suivi dans ses aventures ce jour-là elle s’est plainte de maux de tête et est rentrée s’allonger.
Hamnet lui part dans la maison et appelle un adulte au secours.
Il vit avec sa famille dans une dépendance accolée à la maison des grands-parents.
Le grand-père est gantier.
Un homme déchu et violent.
Agnès est hantée par une certitude qui ne la quittera plus jamais : serait-elle partie au bon moment, aurait-elle repris le chemin de la maison plus tôt, aurait-elle écouté le malaise qui s’est emparé d’elle, le sixième sens d’une mère aurait-il pu changer leur destinée ?
Agnès aurait-elle pu déjouer le sort qui s’est abattu sur leur famille ?
L’enfance et la naissance d’Agnès sont entourées d’un mythe.
Le village et les alentours recourent à ses talents de guérisseuse, à sa connaissance des plantes ; pourtant on la critique, la traitant de sorcière.
Malgré tout, ce qui lui est arrivé par le passé et aujourd’hui Agnès garde un cœur pur.
Un cœur qui m’a passionné directement.
Agnès c’est une Mère avec un M majuscule. Une maman pour ses enfants et toutes les personnes qui sollicite son aide.
Elle sait voir l’âme des gens.
Elle n’est que bonté.
Agnès ne juge jamais, elle qu’on juge tellement.
Tu l’as compris, Hamnet ne met pas du tout en avant le célèbre dramaturge, mais son épouse Agnès.
Shakespeare est relégué en arrière-plan laissant la parole à sa femme. Il n’est même jamais nommé.
C’est un magnifique portrait de femme que t’offres Maggie O’Farrell
Un récit qui est impressionnant de réalisme et qui est pourtant une fiction que l’auteure a rédigé grâce aux textes qu’elle a pu trouver sur William Shakespeare.
Maggie O’Farrell restitue incroyablement bien les mœurs, la condition des femmes et les mentalités de l’époque.
Grâce à de nombreuses descriptions, elle t’immerge dans son roman et dans le temps.
Maggie O’Farrell est une romancière que j’aime pour sa magnifique plume. Elle est sensible et précise. Elle a une faculté rare et puissante pour te décrire une atmosphère, une ambiance. À te décortiquer la psychologie de ses personnages, les émotions qu’ils traversent. Ici surtout la souffrance d’une mère face au décès de son enfant.
Tu partages la tristesse d’Agnes, le tempo est lent comme la vie qui s’est arrêtée ce terrible jour.
C’est un roman qui se déguste et se vit intensément.
Tu es en communion avec son héroïne.
Un roman où les émotions sont exacerbées, les bonnes comme les négatives ; tu vois une succession d’images défiler devant tes yeux.
Maggie O’Farrell t’offre une galerie de portraits en contraste.
La propagation de l’épidémie de peste qui a ravagé l’Angleterre est décrite de manière remarquable. Tout est en justesse, Agnès toujours en premier plan.
L’auteur te décrit merveilleusement la famille, les situations. C’est brutes, intense tout en étant intime.
L’histoire est triste. Pleine du chagrin que tu ressens très fortement, mais elle est écrite avec sincérité et pudeur. Maggie O’Farrell pose des mots pleins de poésie sur des moments dramatiques.
Ce roman est envoûtant.
Hamnet a été un magnifique moment de lecture.
J’ai été ébranlée et fortement émue.
À lire si les romans où le temps s’écoule lentement ne te dérangent pas. Si tu as envie de faire la connaissance de l’homme et de son entourage sous le nom célèbre, si tu as envie de connaître la genèse de la pièce célèbre dans le monde entier sans que celle-ci soit au premier plan.
À éviter si tu n’aimes pas le lyrisme et les mots imagés.
C’est presque une plume que je qualifierais de baroque, tant il y a de détails autour par exemple, d’un chaton ou du miel.
Tu connais avant la fin comment le récit va se terminer et pourtant Maggie O’Farrell parvient à te le faire oublier. À tout te faire oublier.
Pour les lecteurs que le nom de Shakespeare rebuterait, n’ayez aucune crainte je ne l’ai jamais lu, Maggie O’Farrell a réussi à me donner envie alors que jusqu’à présent j’y allais vraiment à reculons.
Porté par une écriture d’une beauté inouïe, ce nouveau roman de Maggie O’Farrell est la bouleversante histoire d’un frère et d’une sœur unis par un lien indéfectible, celle d’un couple atypique marqué par un deuil impossible. C’est aussi l’histoire d’une maladie » pestilentielle » qui se diffuse sur tout le continent. Mais c’est avant tout une magnifique histoire d’amour et le tendre portrait d’un petit garçon oublié par l’Histoire, qui inspira pourtant à son père, William Shakespeare, sa pièce la plus célèbre.
✩ Hamnet ⟷ Maggie O’Farrell ⟷ 368 pages ⟷ éditions Belfond, le 1er avril 2021 ✩
Mentions supplémentaire :
Le traductrice Sarah Tardy j’ai déjà pu lire son travail sur ce roman : Filles de la mer de Mary-Lynn Bracht, tu trouveras mon avis ici un coup de coeur de 2018
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