PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
LA MORT EST UN JEU DANGEREUX…
POUR GAGNER, TOUS LES COUPS SONT PERMIS.
Un vieil homme sauvagement assassiné à New York. À ses côtés, une toile de maître et une valise portant les inscriptions WHL III.
Windsor Horne Lockwood III.
Win. Un privé aux méthodes très spéciales, héritier d’une influente famille américaine.
Quel lien entre ce crime abject et les Lockwood ?
Le passé remonte.
Une jeune fille séquestrée dans la » Cabane de la terreur « .
Un groupe d’ados illuminés devenus terroristes.
Une spirale de colère, de haine, de vengeance que rien ne semble pouvoir arrêter.
L’heure est venue pour Win de faire sa propre justice.
Le contexte de lecture
Ce livre est paru en avant-première chez Belgique Loisir (ou France Loisirs) début d’année, il me tardait qu’il sorte chez Belfond (j’aurais pu l’acheter avant, mais je veux avoir les mêmes dos 😅
Octobre est là, c’est l’heure de mon rendez-vous annuel avec l’auteur et je trépigne d’impatience de le lire tout autant que je le redoute, car il met en scène un personnage que je déteste. Tu verras dans mon avis.
Je sais que l’auteur a tendance à utiliser les mêmes ficelles, que c’est rarement original (drames dans le passé aux répercussions aujourd’hui ; disparitions, non-dits, secrets de famille et faux-semblants pour n’en citer que quelques-uns), mais chez moi cela fonctionne toujours.
Une fois de plus, j’ai lu un page-turner, efficace, cette fois plus original grâce à son héros.
Une fois encore, je n’avais pas tout deviné et même si je vois ou l’auteur veut m’amener je me laisse conduire sans aucune difficulté.
Vivement l’année prochaine ! rendez-vous est pris, je reste une fidèle depuis environ 2006.
Si tu veux lire l’ordre de parutions et de lectures de ses romans, rends-toi ici
Trêve de blabla, passons au principal : mon avis
Mon avis
Ce roman est consacré à Win.
Les fidèles lecteurs de Harlan Coben ne seront pas dépaysés.
Win est un personnage récurrent de la série « Myron Bolitar » ; Win n’est autre que le meilleur ami de Myron.
Je peux te dire que je craignais cet opus, car je ne suis absolument pas fan de ce personnage.
Je devrais parler à l’imparfait, car ce livre m’a fait découvrir un autre Win.
Qui se cache vraiment derrière Windsor Horne Lockwood III ?
C’est ce que te propose de découvrir Harlan Coben et c’est parfaitement réussi.
Si tu ne connais pas, la série ne t’inquiète pas, le tome est parfaitement lisible sans avoir lu les opus consacrés à Myron. Myron est souvent cité, Harlan Coben explique très bien leurs liens.
Win est un antihéros.
Il est antipathique.
Trop sûr de lui, agaçant.
Il n’a absolument aucun tact, la subtilité ne fait pas partie de son vocabulaire.
Il a un égo surdimensionné et il le sait.
Il le dit et s’en vante et en joue.
Quand il entreprend quelque chose, c’est pour exceller.
Il est tout sauf modeste, il réussit : il le dit et le répète.
Tu vois un peu le genre d’homme ? Et je te passe sa relation aux femmes !
À priori, ce personnage n’a rien pour me convaincre. Ce sont des attitudes et des actes que je fuis.
Harlan Coben a pourtant réussi à me faire aimer Win.
Vraiment, pour moi, c’est un tour de force incroyable.
Win est quand même très proche du sociopathe !
Un attentat au début des années 70 commis par ceux qu’on n’appelle « les 6 de Jane Street » aucun des membres a été retrouvé.
Seul l’un d’entre eux s’est livré à la police.
Un attentat qui avait fait sept morts et des douzaines de blessés.
Un agent a été tué alors qu’il poursuivait un des auteurs de l’attentat.
PP, l’homme qui a formé autrefois Win au FBI lui demande d’enquêter sur cette affaire.
Découvrir ce qui est arrivé à tous les auteurs de l’attentat.
Si tu connais Harlan Coben, tu sais qu’une seule intrigue ne suffira pas.
Et en effet, une seconde intrigue arrive très tôt dans le roman, une histoire de tableau volé.
2 tableaux ont été volés à la famille de Win. « La lectrice » de Picasso et « jeune femme jouant du virginal » de Vermeer. (voir les photos)
2 toiles prêtées, il y a une vingtaine d’années à une galerie cambriolée au cours d’une nuit.
Un vol qui n’a jamais été élucidé.
3e intrigue : Une cabane des horreurs ou une personne proche de Win a été séquestrée.
9 ADN de filles ont été relevés.
6 corps ont été retrouvés à proximité.
Des faits qui remontent à 24 ans.
Outre ceci, il y a aussi une affaire de meurtre.
Des sujets que la famille de Win préfère taire.
Ils n’abordent jamais cette période sombre de l’histoire familiale
Ils ne veulent pas ouvrir cette boîte de Pandore.
Tu vas peut-être penser que c’est beaucoup pour un début de roman, non !
Harlan Coben maitrise comme toujours tout.
Rien n’est laissé au hasard.
Le lien entre ces 3 mystères ?
Un des tableaux volés est retrouvé dans l’appartement d’un homme assassiné.
Un homme que toutes les polices du monde recherchaient, car il n’est autre que Ry Strauss ; le chef présumé des auteurs de l’attentat.
Pour les connexions, tu devras faire preuve de patience, car si tu connais Harlan Coben, tu sais qu’il ne va pas dévoiler son jeu facilement.
C’est un habile manipulateur qui arrive toujours à me berner ET à me tenir en haleine.
Lire Harlan Coben chaque année c’est un bonheur pour moi.
Je suis une lectrice assidue, je connais ses méthodes et pourtant il arrive à me surprendre, je pense même pouvoir dire qu’il s’est surpassé avec ce roman indépendant des autres.
Win est le narrateur, il s’adresse directement à toi.
Avec un tel narrateur, il faut aimer le second degré, il faut que tu prennes tout ou presque au second degré.
Win est tellement imbu de sa personne qu’il en devient une caricature
Il est tellement horripilant ; il ne prend rien au sérieux ; même dans les situations les plus dangereuses.
J’ai savouré les réparties de Win, les réparties parfois totalement décalées.
» J’ai un égo surdimensionné. »
« Eh oui, je suis content d’être moi. »
Si je suis complètement honnête avec toi et avec moi, ce ne sont pas les intrigues qui m’ont captivée même si Harlan Coben m’a tenu en haleine, c’est Win qui fait tout le sel de ce roman.
J’ai adoré ce narrateur égocentrique ; ce manipulateur et justicier solitaire.
En apprendre davantage sur lui évoluant dans les multiples questions que Win doit résoudre.
Ses failles et son talon d’Achille, son profond dévouement pour les causes perdues, une sorte de Robin des bois en costume Armani. (J’invente là ; je ne sais plus du tout quelle marque il porte et je n’y connais rien aux marques de luxe)
» Je ne me bats pas en dernier recours. Je me bats chaque fois que j’en ai l’occasion. »
« Tu joues les justiciers, Win, mais tu laisses toujours des dommages collatéraux dans ton sillage. »
L’intrigue principale est un immense sac de nœuds.
Tu te poses plein de questions, quels liens y — a-t-il entre tous ces mystères ; tu veux élucider les meurtres et les vols tout comme Win.
Tout comme Win tu avances doucement, tu vas aller d’indices en rebondissements, de nouvelles questions à des révélations, de fausses pistes aux réelles, lire les questions que Win se pose, car durant tout le récit il fait comme une autoanalyse de son comportement.
Win va devoir découvrir les secrets que sa famille a bien enterrés, même aujourd’hui il a du mal à faire parler sa famille et leur fidèle majordome.
Pour les fans de Myron ; il n’apparaît jamais, mais Win parlant très souvent de lui, Win se posant des questions sur comment Myron aurait agi c’est comme s’il était présent.
On ressent très fortement ce lien qui unit Win et Myron.
Je ne dirais pas que Myron est la seule personne autre que lui que Win aime, mais pas loin.
Je ne t’en dis pas davantage je te laisse découvrir par toi-même les facettes bien enfouies de notre héros.
Comme je te le disais, si j’ai adoré cet opus et si je m’en souviendrai longtemps c’est grâce au héros.
Harlan Coben a vraiment fait fort ; je partais négative envers ce protagoniste. J’étais même sceptique sur ma lecture comme Win était présent alors que j’adore Harlan Coben.
Win est un des personnages les plus fascinants et étonnants que j’ai rencontré cette année et même ces dernières années.
Comme l’auteur en fait le narrateur il accentue clairement ton lien à Win, impossible de l’oublier ou de le nier c’est lui qui te raconte tout, c’est lui qui enquête, c’est lui qui devra établir toutes les connexions.
Au fur et à mesure de ma lecture malgré son côté profondément exaspérant, je me suis saisie à être parfois émue par lui, une sympathie que je n’ai pas vu venir s’est créée entre lui et moi.
Un lien fort, assez unique et saisissant pour moi qui clairement n’était pas loin de le détester.
Win est plutôt sec envers les autres, acerbe et même très dur, tant pis s’il vexe ou blesse, mais tu verras qu’il ne se préserve pas.
Il est lucide sur son comportement et ses déviances.
Sa manière de réagir et de fonctionner est expliquée dans le roman, tu vas en apprendre plus sur son passé et sur ses doutes quand à l’avenir.
Ses craintes aussi mêmes si on dirait que rien ne lui fait peur.
Avec un narrateur comme lui, tu imagines bien que les conversations, les échanges entre les personnages sont succulents.
Win est cinglant, irritant, vexant, il arriverait à mettre en rage la personne la plus zen que tu connaisses.
J’ai eu plus d’une fois le sourire en lisant ses réparties ou les réflexions qu’il te fait à toi, lecteur.
Harlan Coben fait très souvent intervenir des personnages récurrents de ses précédents romans, des clins d’œil à ses lecteurs assidus, cet opus ne fait pas exception, mais jamais je n’ai été contente de voir arriver Win dans les autres livres.
Alors tout un roman en tête à tête ou presque avec lui ?
Quand je te dis que c’est un personnage qui m’insupporte. M’insupportait je devrais dire maintenant.
Oui, j’ai clairement envie de le retrouver.
Il me manque !
Harlan Coben te donne à lire un récit haletant comme il a si bien le secret.
Tu as une intrigue à tiroir.
Chaque ouverture de compartiment viendra éclaircir une partie du mystère.
Tout est lié, tout est logique même si parfois tu te demandes quel est le rapport entre toutes ces révélations.
Une toile multicouche, épaisse. Il te faudra de la patience et de la perserverance tout comme Win pour enfin voir et comprendre l’image finale.
Tu auras réponse à toutes tes questions.
Tout arrive en temps et en heure, mais toujours avec un suspens tendu.
Le tempo ne faiblit jamais.
C’est une des choses que j’aime le plus chez cet auteur de polar, le côté hyper addictif, la fluidité de son écriture et le fait qu’il ne te donne jamais toutes les pièces du puzzle qu’est l’enquête ; il en garde toujours une dans sa main, il te la donne au dernier moment, tu comprends alors toute la dimension des différentes intrigues.
En bref :
Harlan Coben te livre un récit addictif et surprenant.
Il le fallait pour décrire ce personnage et sa famille.
L’écriture est dynamique et fluide.
Les dialogues et les réflexions de Win sont pleins de peps, de réparties et souvent drôles (si tu aimes le cynisme et l’humour noir, tu vas adorer ce protagoniste)
Gagner n’est pas jouer c’est 400 pages d’une intrigue complexe, aux ramifications denses.
Gagner n’est pas jouer le titre est parfaitement choisi (c’est Win en anglais) Win, même dans des circonstances dramatiques est et reste un joueur dans l’âme.
Quitte à y laisser des plumes.
Un adversaire coriace pour qui perdre n’est pas une option.
Avec gagner n’est pas jouer Harlan Coben écrit, pour moi, son personnage le plus fascinant.
Le maitre du polar, va te planer dans les méandres d’un labyrinthe, tu vas explorer les profondeurs terriblement noires de l’âme humaine. Suit Win pour sortir de ce piège.
Harlan Coben est machiavélique. La couverture est en parfaite adéquation avec l’intrigue même si j’ai du mal avec les couleurs. 🙈
Win est la force de ce roman, je voudrais vraiment pouvoir dévoiler plus, te donner envie de découvrir l’auteur, mais je vais en rester là.
Si tu veux d’autres avis sur cet auteur, tu peux en lire ici ou ici ou encore ici et là.
✩ Gagner n’est pas jouer ⟷ Harlan Coben ⟷ 400 pages ⟷ Éditions Belfond, le 7 octobre 2021 ✩
0
Lenaig Husson dit
Je partage ton avis sur ce livre : faisant partie de la série « Myron Bolitar, Win Lockwood », c’est finalement les personnages qui font l’originalité plus que les ficelles de l’intrigue. Win n’est pas le héros le plus sympathique de Coben, mais je m’y suis attachée au fil des livres, au fur et à mesure qu’étaient dévoilées des parties de sa personnalité.
Je lis ces livres en anglais, et l’humour (parfois un peu lourd) ressort encore plus. D’ailleurs, pour ce roman, le titre original, » Win », dit clairement que l’histoire tourne autour de ce personnage et n’a rien à voir avec le verbe.
J’ai un peu abandonné la lecture des autres romans de l’auteur après « Six ans déjà » qui m’avait un peu déçue, mais je vais sans doute reprendre.