PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Nouvelle Orléans, 1919. Alors que le tueur à la hache sème la terreur dans les rues et nargue les enquêteurs, le corps mutilé d’une jeune femme est découvert en ville. Que signifient ces notes de musique et ces marques de brûlures retrouvées sur sa peau et ces étranges plumes métalliques plantées dans son dos ?
Pour les inspecteurs Perkins et Bowie, une nouvelle enquête s’ouvre.
Se pourrait-il qu’un deuxième meurtrier soit à l’œuvre ? Que faire quand deux tueurs en série rivalisent de cruauté et que la ville devient leur terrain de jeu ? Plongez au cœur des Bayous où le jazz est roi et prenez de la hauteur à bord du Mécanic Hall, un aérocabaret où les dancing-automates sont devenus des déesses de la fête. Découvrez le passé trouble de Grace, une intrépide cartomancienne et de sa chouette mécanique et sautez de toits en toits aux côtés des désembobineurs qui collectent l’électricité pour la New Orleans General Electric Company.
Aujourd’hui, je te propose mon avis sur un roman steampunk, c’est le deuxième livre que je lis de Johanna Marines.
J’ai lu « Cendres » qui se déroule à peu près dans le même univers et que j’avais adoré.
Ici aussi, c’est le cas, j’ai adoré ma lecture. Je regrette juste un manque d’immersion dans les rues de la Nouvelle Orléans, on y est, mais il manque quelques petits détails pour vraiment s’y sentir.
Cependant, rien de grave, car je n’ai absolument pas vu passer les presque 500 pages du roman qui est haletant jusqu’au bout.
L’univers et son contexte :
Je vais d’abord te donner quelques définitions.
Comme je te le dis en introduction, on est dans un univers steampunk même si on pourrait dire que nous sommes davantage dans un roman voltpunk
Quelle est la différence entre les deux ?
Le steampunk met en avant des avancées technologiques grâce à la vapeur tandis que le voltpunk ce sont des progrès grâce à l’électricité.
Sinon, les définitions exactes qui ne sont pas de moi les voici
Steampunk:
Les intrigues se déroulent dans un xixe siècle dominé par la première révolution industrielle du charbon et de la vapeur (steam en anglais). Il s’agit d’une uchronie faisant référence à l’utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l’époque victorienne. On y retrouve l’utilisation de matériaux tels que le cuivre, le laiton, le bois et le cuir.
C’est très complexe comme terme et genre je t’ai donc écrit un très bref résumé si tu veux en savoir davantage je t’invite à aller lire cet article par exemple ou d’autres, disponibles, sur le net.
Voltpunk : je n’ai trouvé aucune définition précise sur le NET en français, c’est comme je te l’ai dit plus haut des avancées technologiques liées à l’électricité.
Uchronie : L’auteur d’une uchronie prend comme point de départ une situation historique existante et en modifie l’issue pour ensuite imaginer les différentes conséquences possibles.
Définition de Wikipédia :
Le mot « uchronie » est présent dans le Petit Larousse illustré de 1913, mais également dans le nouveau Larousse Universel de 1948.
Selon l’inventeur du terme, Charles Renouvier, l’auteur d’une uchronie « écrit l’histoire, non telle qu’elle fut, mais telle qu’elle aurait pu être, à ce qu’il croit ».
Le dictionnaire Larousse du xixe siècle donne la définition suivante : « UCHRONIE (n.f.) : utopie appliquée à l’histoire ; histoire refaite logiquement telle qu’elle aurait pu être ».
Je te reparlerai un peu plus tard de ce genre bien particulier que l’on trouve dans les livres et aussi au cinéma.
Le livre et son autrice :
Johanna Marines est née en 1992 à Montpellier, dans le sud de la France. Enfant, elle s’imaginait devenir astronaute ou archéologue, pourtant, bien des années plus tard, son quotidien est bien moins aventurier que prévu ! Passionnée par les sciences et la biotechnologie, elle prépare actuellement une thèse de recherche après des études de pharmacie. Très influencée par les lectures de l’imaginaire et les romans d’anticipation comme La Nuit des Temps de René Barjavel ou Un éclat de givre d’Estelle Faye, elle aime imaginer les futurs probables vers lesquels pourraient tendre les hommes.
(Informations trouvées ici)
Voici les 2 livres déjà publiés chez Snag :
Encens, informations diverses et illustrateur :
Publié le 9 juin chez Snag éditions dans la collection « La mécanique des ombres », Encens nous plonge dans une version steampunk de La Nouvelle-Orléans en 1919, la 4e de couverture nous parle de jazz et d’un tueur à la hache, une enquête musicale aux multiples rouages. Une plongée au cœur du Bayou sur fond de lutte sociale pour les droits des automates. Intrigant n’est-ce pas ?
Je suis honnête j’ai vu tueur, enquête, mais surtout Nouvelle Orléans je ne me suis pas posée plus de questions surtout que j’avais adoré comme je te l’ai dit en introduction « Cendres » qui se déroule à peu près dans le même univers. (Résumé de Cendres : L’histoire va graviter autour d’un manoir victorien, où vivent les Henwoorth, une famille — en apparence parfaite — qui a fait fortune grâce au commerce de diamants dans la capitale. Mais, il semblerait que de nombreux secrets planent autour du manoir et de ses habitants. Comment expliquer les nuées de cendres mystérieuses qui s’échappent de leur atelier ?
Pour mener l’enquête, le lecteur va suivre deux personnages principaux :
Agathe Sildarat et Nathaniel Depford, un jeune homme de 27 ans, qui travaille comme allumeur de réverbères dans la vieille ville
Des rues sombres de la capitale, en passant par un manoir victorien, de soirées mondaines où le diamant est roi, aux tavernes où l’opium circule dans les veines.
Plongez du côté sombre de Londres… mais prenez garde, personne ne sort indemne d’un tel voyage…)
Enfin, je me dois de souligner les magnifiques couvertures signées par Aurélien Police
J’adore son travail que tu peux voir ici
Quel travail tu ne trouves pas ? je suis fan
Mon avis.
Les thématiques et les personnages
Dans ce roman, nous découvrons une Nouvelle-Orléans des années 20, revisitée à la sauce steampunk, où sévit un tueur en série amateur de jazz et armé d’une hache.
Tu es donc tu l’as compris dans un roman steampunk oui, mais c’est surtout l’aspect enquête qui est développé et ce n’est pas pour me déplaire.
Le prélude et le prologue te mettent directement dans l’ambiance, ce sera sombre, tu es prévenu.
Le début pourrait être un peu compliqué pour les lecteurs qui ne connaissent absolument pas l’univers et qui n’aiment pas le roman choral ou du moins qui n’en ont pas l’habitude.
On alterne les points de vue de plusieurs personnages notamment l’héroïne : Grace.
Les 100 premières pages pourront te paraitre un peu lentes, mais rassure-toi une fois ce cap passé, les personnages et les intrigues mis en place ; la suite est haletante.
Le rythme s’intensifie pour ne jamais baisser de tempo.
J’ai littéralement dévoré les 400 pages suivantes, car il me fallait comprendre.
Évidemment ce rythme n’aurait pas pu être maintenu sans des personnages intéressants, attachants et charismatiques ainsi que des thèmes d’actualité très bien intégrés dans l’univers de Johanna Marines.
Les thématiques transposées dans cette uchronie sont fortes et importantes pour moi.
Tu y trouveras dans le désordre : racisme, mixité, condition féminine, lutte sociale, etc.
Les personnages sont bien campés et construits. Leur psychologie est bien maîtrisée et menée. C’est sans aucun doute le point fort de ce livre.
Tu as Grace, mais aussi Ian, tous deux embarqués bien malgré eux dans cette enquête.
J’ai adoré Plim, l’oiseau mécanique de Grace et leur relation.
Tu as évidemment des chapitres où c’est le mystérieux tueur en série qui prend la parole ; d’autres où c’est Adam, William, Wilhem, un second tueur : le tueur à la plume, Molly, Anton, Rachel, etc.
Humains et automates, enquêteurs et médecins, diseuse de bonne aventure et danseuse tout ce petit monde se mêle sans que rien ne dénote ou ne soit de trop.
Des énigmes et des questions qui te poussent à tourner les pages pour comprendre tous les tenants et aboutissants.
Je n’avais pas vu poindre certains liens ou rebondissements.
L’autrice réussit à garder leur ambiguïté et à nous faire douter jusqu’au bout. Jusqu’à la toute dernière page, tu ne seras certain de rien. J’ai particulièrement aimé Grâce, l’héroïne principale. Une jeune femme au caractère bien trempé, indépendante, et qui refuse de se plier aux mœurs de l’époque.
Tous les protagonistes ont en commun d’être nuancés et entourés de mystères, Grace y compris.
L’enquête et l’intrigue :
Je ne le cache pas, j’avais peur que cela devienne facile, que cela soit bâclé à un moment ou un autre, mais non.
Je n’ai rien à reprocher au roman sauf peut-être un manque de développement du dénouement final et comme je te l’ai dit une plus grande immersion dans la Nouvelle Orléans.
J’ai aimé l’atmosphère, mais je n’ai pas trouvé que la ville prenait une grande place. J’ai peut-être cette impression, car c’est une ville que j’adore retrouver en littérature.
C’est un détail, car cela n’a pas perturbé ma lecture pour autant.
Les nouveaux éléments introduits pas Johanna Marines m’ont bien plu.
Tu lèves les yeux et tu peux admirer le Mecanic Hall, un aérocabaret où travaille Grace.
Tu entends les notes de jazz, tu vois les automates ou les illusionautes. Cartomanciennes ou désembobineurs. Ou encore, les ensemenceurs dans leurs planeurs.
Je n’ai pas saisi toutes les subtilités de ces derniers, mais l’enquête étant primordiale pour moi là encore aucun souci.
Point positif supplémentaire : la dimension sociale du roman.
Les automates accomplissent certaines tâches, mais ils sont persécutés, dénigrés et sans aucun droit.
Ce n’est pas sans rappeler la société de notre époque.
L’autrice, Johanna Marine, laisse planer cette aura de mystère tout au long de son intrigue. Les articles de journaux, disséminés entre les chapitres, apportent un éclairage nouveau, des explications sur l’univers où tu évolues sans oublier une plu-value sur le travail éditorial.
Quelques photos du livre :
En bref :
J’ai dévoré ce roman, je n’avais qu’une hâte le lire.
La plume est très addictive, fluide.
L’intrigue est pleine de rebondissements dans cet univers imaginé par l’autrice, un univers imaginaire et historique fascinant !
J’ai adoré que cela se déroule à cette époque et qu’on le ressente dans les thèmes.
Dans Encens, tu auras : des meurtres, des révélations, une atmosphère glauque, sombre et mystérieuse. Des moments de tensions, des conflits sociaux, une double enquête, des secrets et tellement de choses que je ne te révèle pas et que tu devras découvrir par toi-même.
Si tu lis beaucoup de romans de ce genre, je ne pense pas que tu seras pleinement satisfait pour quelques petits défauts ou parfois un peu trop de légèreté, mais par contre si tu veux débuter dans le genre fonce !
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✩ Encens ⟷ Johanna Marines ⟷ 504 pages ⟷ Snag Éditions, le 9 juin 2021 ✩
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loticadream dit
Merci pour toutes les infos et cette chronique qui donne sacrément envie 🙂
Souris dit
Avec plaisir ♡ je suis contente que cela te plaise 😘