PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Il les vit tellement seuls au monde, il les reconnut dans le caprice de Dieu et dans la violence sans remède de la nature, prisonniers du rêve sans mystère des enfants du Borgo Vecchio. »
Mimmo et Cristofaro sont amis à la vie à la mort. Ils grandissent dans un quartier misérable de Palerme, parmi les parfums de la mer, le marché aux balances truquées et les venelles tortueuses où la police n’ose pas s’aventurer. Le soir, tandis que Cristofaro pleure sous les coups paternels, Mimmo cherche à apercevoir Celeste, qui patiente sur le balcon quand sa mère reçoit des hommes. Tous les trois partagent le même rêve : avoir pour père Totò, voleur insaisissable et héros du Borgo Vecchio. Lui seul possède un pistolet, dont Mimmo voudrait bien se servir pour sauver Cristofaro d’une mort certaine…
Violence et beauté se mêlent au cœur de ce roman envoûtant, qui nous tient en haleine jusqu’au grand final.
Dans son roman « Les enfants de Borgo Vecchio », Giosuè Calaciura dépeint la cruauté du monde sur 160 pages en utilisant l’exemple de l’ancien quartier de Palerme « Borgo Vecchio ».
Un livre qui est paru chez Folio en version poche, auparavant en grand format chez Notabilia.
J’ai vu, en effectuant des recherches, qu’un autre de ses romans a été publié récemment, toujours chez Notabilia : le tram de Noël. Et un autre chez Folio : passes noires
Je le relirai, car je vous l’annonce avec ce poste, mais vous en saurez davantage ces prochains jours en story et en post je me lance dans un challenge de littérature italienne. Les auteurs italiens, peu importe le genre, arrivent toujours à me faire ressentir beaucoup d’émotion j’ai donc décidé d’en découvrir toujours plus et quoi de mieux que de partager ça ensemble ? Un challenge illimité dans le temps.
Est-ce que vous êtes partants ?
Je lance aussi un challenge « Nos régions », qu’elles soient françaises ou belges
Pour les 2, je vais ouvrir un groupe Facebook privé, plus d’infos suivront
Revenons au livre
Les gens qui vivent à Borgo Vecchio ont du mal dans la vie.
Mimmo dont le père, escroc bouleverse l’équilibre de la boutique et martyrise la jument Nana dans des courses clandestines.
Cristofaro l’ami régulièrement battu par son père, l’ivrogne dont les cris traversent la ruelle où tout le monde coupe le souffle en attendant que cela passe.
Céleste, la fille de Carmela, la prostituée qui a un portrait de la Madone au-dessus de son lit, Céleste n’a d’autre univers que la terrasse devant la chambre de sa mère où elle doit attendre que sa maman ait fini son travail
Nicola faible d’esprit qui vit avec des moutons et des agneaux décorés comme des arbres de Noël.
Ces enfants secoués par la vie à un jeune âge, battus et négligés par leurs parents sont les héros de ce court récit.
Malgré tout, malgré toute la noirceur des adultes qui les entourent ils rêvent d’un avenir meilleur et espèrent l’aide de Totò, le demi-dieu criminel supposé du quartier.
Le Borgo Vecchio lui-même est décrit comme la Mecque du mal et de la cruauté : les petites rues sinueuses offrent un refuge aux criminels.
Les habitants ferment les yeux sur la brutalité du père de Cristofaro et ne se regroupent que lorsque les forces de l’ordre tentent de maîtriser le chaos.
Les personnes handicapées sont gardées comme du bétail, et même le curé du quartier, forcé ou non, fait cause commune avec les escrocs.
Grandir dans ce monde exige beaucoup des jeunes, mais ils prennent de petites attractions comme une opportunité d’échapper au monde, par exemple l’apparition du cheval Nanà.
Le langage est pictural et poétique, l’auteur l’utilise, par exemple lorsqu’il laisse flotter l’odeur du pain dans le quartier, cela contraste fortement avec ce qu’il décrit d’autre ; beauté et laideur se côtoient, cela constitue une grande partie de l’attrait de cette œuvre et rend la brutalité d’autant plus hideuse.
Fantaisie, rêve, réalité, flashbacks et éléments fantastiques, qui doivent être compris comme des métaphores, alternent et demandent beaucoup de concentration de la part de toi, lecteur afin de pouvoir suivre l’action.
Les nombreux motifs et symboles qui traversent tout le roman sont frappants et aussi un défi pour moi très réussi.
L’auteur réussit de manière très impressionnante à faire réfléchir à la perversité dans le monde et espérer à nouveau.
Ce Palerme ressemble presque à un conte de fées, où l’odeur du pain réveille un plaisir prodigieux chez les gens et le déluge est un événement biblique.
Les protagonistes sont des enfants, des animaux et des rêveurs.
Un livre qui a des exigences, mais qui a aussi beaucoup à dire.
Une écriture sublime au service d’une histoire à mi-chemin entre le réalisme magique et une époque que l’on imagine révolue.
Un réel coup de cœur.
✩ Borgo Vecchio ⟷ Giosuè Calacuira ⟷ 160 pages ⟷ Éditions Folio, le 7 janvier2021 ✩
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