Quinze ans passent. Kitty vit aujourd’hui recluse dans une maison de repos et en elle-même. Elle n’a en effet aucun souvenir de l’accident qui lui a fait perdre l’usage de la parole.
Alison, quant à elle, enseigne l’art et semble bien aller. Pourtant, les apparences sont trompeuses. Instable et fauchée, elle décide de postuler à un emploi d’enseignante dans une prison pour hommes. C’est l’occasion idéale de se remettre à flot et de réparer les pots cassés.
Mais quelqu’un, dans l’ombre, les observe. Quelqu’un qui cherche à se venger de l’accident survenu ce fameux matin de mai et qui n’arrêtera devant rien pour faire éclater la vérité.
Trois petites filles
Une gentille
Une méchante
Une morte.
Ces 3 phrases-chocs sur la couverture m’ont de suite donné envie de lire le roman.
Je n’ai pas relu la quatrième de couverture avant de commencer ce roman et j’ai bien fait, j’ai encore été plus entraînée dans le roman ne sachant rien de Kitty ou Alison.
Jane Corry construit son livre en deux parties.
L’une alterne les voix de Kitty et Alison aujourd’hui tandis que la deuxième partie relate les faits qui ont mené au terrible accident.
Lire les pensées de Kitty qui sont très claires, mais que quand elle cherche à les exprimer à voix haute il n’en sort que des sons incompréhensibles m’a serré le cœur.
Kitty comprend tout, entend tout, mais ne sait plus parler.
Elle est enfermée dans son corps.
Elle a oublié des parties de son passé.
La psychologie de ce personnage est incroyable autant aujourd’hui que dans la seconde partie et à la fin.
Tout au long de la première partie, je me suis demandé avec qui elle était liée.
Alison est professeur dans une école d’art. Elle enseigne l’art des vitraux. Tu sens et tu lis que ce personnage ne va pas bien. Quels indices t’y font penser ? Je ne te le dirai pas.
Elle devient encore plus fragile quand elle postule pour un poste d’enseignant d’art dans une prison ouverte.
Elle aussi, sa psychologie est très très bien développée, elle te fait ressentir ses peurs et ses angoisses. Au contraire de Kitty qui te fait ressentir sa colère, sa frustration et aussi à un moment sa terreur. Terreur qu’elle ne sait exprimer.
J’ai senti Kitty dominante et forte et Allison trop naïve. Mes sentiments pour les deux héroïnes ont changé au fur et à mesure, j’ai revu mes positions initiales pour encore changer et revenir et changer à nouveau.
L’auteure joue avec les apparences et c’est très réussi.
Beaucoup de protagonistes vont te faire froid dans le dos. Jane Corry te met en position de fragilité. Tous les hommes te semblent dangereux, louches.
Tu sens aussi qu’un drame a eu lieu, mais lequel ?
Qui sont les trois petites filles dont on parle sur la couverture ? Tu le sauras dans la deuxième partie du roman. De là à comprendre directement ce qu’il s’est déroulé, tu devras attendre, Jane Corry joue avec tes nerfs. Elle te donne des réponses pour te faire douter juste après.
L’action est très présente contrairement à ce que l’on pourrait penser dans un thriller psychologique. Les rebondissements sont nombreux tout comme les sujets abordés.
Deux sont particulièrement bien développées.
Les lésions cérébrales et l’univers carcéral.
Il y a un thème et d’autres qui vont en découler qui sont liés à toute l’intrigue du roman que je ne peux révéler juste te dire que cela a un lien avec la rivalité entre sœurs et entre amie.
Les sujets de la difficulté d’être parents d’adultes handicapés et leur culpabilité d’être impuissant sont très bien bien retransmis.
Un très bon thriller psychologique surtout la première partie et la fin.
Quelques ficelles un peu trop grosses, mais je me suis malgré tout, fait avoir. Quand on pense avoir tout résolu, Jane Corry te sort une nouvelle carte de son jeu qui t’embrouille et surtout t’étonne.
J’ai vraiment apprécié les thèmes abordés au cours de la lecture, on y parle lésions cérébrales, les difficultés du handicap, la culpabilité des parents, l’amour/haine entre sœurs, l’automutilation, le syndrome de stress post-traumatique.
Bien d’autres sujets sont traités, et ce de manière admirable.
Je te conseille ce roman même si certains éléments sont too much, du moins ils te le paraissent au moment où ils arrivent dans le livre, mais ils ont leur importance pour la résolution complète de l’intrigue.
Comme dans tout bon thriller psychologique les apparences sont trompeuses. Et le top c’est quand un auteur te retourne le cerveau par un twist inattendu, c’est le cas dans ce livre, pas un fait incroyable, mais tu vas voir un personnage totalement différemment.
Blood Sisters est un thriller psychologique engageant et effrayant qui te tient en haleine jusqu’à la fin !
L’histoire commence lentement au début, pour monter crescendo.
Une intrigue frémissante qui crée une tension vers la fin, avec une tournure que je n’aurais pas pu prédire.
Bien écrit avec d’excellents dialogues, des personnages variés, de la tension, des drames et une pointe d’humour, tout cela contribue à un roman superbement conçu.
On ne peut nier le travail de recherches de l’auteure surtout pour ce qui est des lésions cérébrales et des institutions.
Je te le conseille même si ce n’est pas un coup de cœur pour certaines coïncidences trop faciles.
✩ Blood Sisters ⟷ Jane Corry ⟷ 504 pages ⟷ Édition Pygmalion, le 12 juin 2019 ✩
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loticadream dit
Il me tente bien 🙂 J’aime bien le côté psychologique, et ce côté paranoïa.
Vampilou fait son Cinéma dit
Ah, celui-là je viens de le recevoir et je dois dire que j’ai méga hâte de le découvrir !