de Michel Quint
Policier
242 pages, 17.95€
Éditions l’Archipel, 16 octobre 2013
Le 11 novembre 1918, Léonie Rivière, jeune veuve de guerre qui espère subsister en devenant reporter, rencontre Edgar Prouville, soldat démobilisé après une blessure. Très vite, ils entament une liaison passionnée et Prouville, qui débute une carrière de courtier en peintures, entrepose chez Léonie, à Montparnasse, un stock de toiles d’artistes dont il espère voir monter la côte : Modigliani, Picasso...
Mais il disparaît en laissant ses toiles. Aidée par Norbert Rameau, un photographe qui a été gazé au front, Léonie, résolue aussi à conquérir sa liberté de femme, va mener l’enquête à travers le Montparnasse de l’après-guerre. Une enquête qui la mènera à un quadruple meurtre commis au printemps 1917 sur le Chemin des Dames.
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C’est le premier roman de Michel Quint que je lis, j’avoue j’ai quelques lacunes en littérature policière, le synopsis m’avait intrigué, je ne suis pas déçue du tout de cette première incursion dans l’univers de l’auteur.
Veuve noire nous narre l’histoire de Léonie Rivière qui sera, bien malgré elle, impliquée dans 2 sordides affaires.
Printemps 1917, 3 hommes en expédition de ravitaillement sur le Chemin des dames, une ferme, une femme, des assassinats, un seul survivant.
Paris, 11 novembre 1918, Léonie Rivière, veuve de guerre, travaille comme journaliste sur l’actualité culturelle, une culture très riche à l’époque, elle croise Cocteau, Radiguet, Gertrude Stein, Modigliani, Cendrars, Apollinaire, etc., son carnet de relation est bien rempli. Le quartier Montparnasse n’a plus aucun secret pour elle.
Elle fait la rencontre d’Edgar Prouville, rentré du front blessé. Une relation commence entre ces deux-là.
Edgar lui fait part de son désir de se reconvertir en marchand d’art, grâce à ses relations Léonie lui permet de rencontrer le beau monde. Il lui demande alors de stocker les toiles qu’il a achetées chez elle, après tout quel mal y a-t-il ?
Quelques temps plus tard, son amant disparaît du jour au lendemain sans laisser de traces, il n’a rien emporté, toutes les toiles sont encore chez elle.
Léonie décide alors, de faire ce qu’elle fait de mieux, enquêter sur cette mystérieuse disparition. Dans le même temps elle est engagée par « L’Excelsior » afin de rédiger un article sur les agences matrimoniales qui fleurissent à l’époque avec toutes les veuves « disponibles ».
Ces enquêtes la mèneront sur des chemins obscurs. Léonie connaît-elle vraiment les gens qui l’entourent ?
Qu’est-il arrivé à Edgar ? C’est ce que ce livre vous dévoilera
J’ai adoré l’écriture et le style de l’auteur.
Le Paris de l’après-guerre est merveilleusement décrit, Michel Quint fait bien plus qu’écrire un roman policier, il reconstitue parfaitement l’ambiance de l’époque, j’ai eu l’impression d’entendre mes talons battre les pavés parisiens, de rencontrer ces grands peintres et écrivains, d’écouter les paroles de « Frou Frou », d’assister aux représentations de music-hall.
Le lecteur est transporté le temps de sa lecture dans ce Paris des années 20.
L’écriture est simple mais élaborée, en parfaite adéquation avec l’époque.
Le vocabulaire comme les descriptions contribuent à la richesse du roman et permettent au lecteur une complète immersion dans l’intrigue.
Le fait que la majorité des pages soient écrites au présent renforce encore cette proximité que l’on ressent avec les personnages et les lieux.
Les passages narratifs ne nous arrêtent pas dans la lecture, ils amènent cette sensation que l’on participe au livre
Les personnages m’ont, eux aussi, beaucoup plu, Léonie, une femme en avance sur son temps, elle assume ses désirs et ne désire pas se cantonner dans un rôle d’épouse, elle travaille, elle gagne sa vie, elle n’a pas froid aux yeux.
Une femme indépendante que j’ai vraiment apprécié, autant pour son caractère, que dans ses tourments et son travail de journaliste.
Edgar est, quant à lui, un personnage mystérieux, l’auteur laisse planer le doute autour de lui, est-il vraiment ce qu’il paraît être ou jouent-ils sur plusieurs tableaux ?
D’autres protagonistes sèmeront le doute dans votre esprit.
L’intrigue et le suspens est maintenu du début à la fin. On entre dans le vif du sujet dès les premières pages du roman avec l’homicide sur le Chemin des Dames, tout au long du roman on se pose des questions sur cet assassinat.
Michel Quint nous narre cet épisode sur un court chapitre, ensuite nous basculons à Paris où là on découvre que sous les airs de joie et de liesse après la fin de la guerre se cachent un réseau d’arnaqueurs, d’escrocs, tous les milieux sont concernés. Que se cache-t-il une fois les portes closes ?
Je me suis vue mener l’enquête avec Léonie et Norbert Rameau, un photographe engagé avec Léonie à « L’Exelsior ».
Même si on se doute que certains protagonistes sont louches l’auteur nous emmène dans son enquête sans que l’on puisse deviner toute la portée de l’affaire. Je n’ai pas deviné le dénouement malgré les pistes suivies.
Une époque fascinante qui n’est pas souvent abordée dans les romans, des personnages troubles et bien construits, une ambiance sombre qui ne vous quitte pas sans savoir pourquoi, une écriture ou chaque mot trouve sa place, une aventure dans les rues de Paris, tout ceci a fait que j’ai vraiment passé un moment de lecture agréable et instructive.
Un roman que je recommande à tous les amateurs de littérature policière ou à tous ceux qui aiment voir un pan de l’histoire se dérouler devant leurs yeux.
Il plaira au plus grand nombre, que l’on soit friand ou non de ce genre justement par la richesse de ce roman.
Une très belle découverte que j’ai fait avec « Veuve noire » .
topobiblioteca dit
Oh oh oh que ce livre est tentant !!! J'adorerais voir les peintures de Picasso ou tout ces grands peintres comme cela entassés chez moi tiens =)
Cla dit
Et hop, dans ma wish list, merci pour ton avis 🙂
Bises.
phebusa dit
Je ne connaissais pas du tout tiens ^^ merci pour la découverte.
Saefiel dit
Hmm dommage je ne suis pas très fan de la littérature policière :/