PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Depuis son retour à Sosúa, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah pour les siens et pour la mémoire de sa communauté, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île.
Gaya, sa fille, affirme son indépendance et part aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes. Comme sa mère, elle mène son propre combat à l’aune de ses passions.
La tribu Rosenheck-Soteras a fait sienne la maxime de la poétesse Salomé Ureña : » C’est en continuant à nous battre pour créer le pays dont nous rêvons que nous ferons une patrie de la terre qui est sous nos pieds. »
Mais l’histoire, comme toujours, les rattrapera. De l’attentat du World Trade Center au terrible séisme de 2010 en Haïti, en passant par les émeutes en République dominicaine, chacun tracera son chemin, malgré les obstacles et la folie du monde.
Ce sont là, dans ce dernier opus, les dernières notes de la partition en 4 tomes commencée 40 ans auparavant.
On débute ce livre-ci en 1980.
Comme pour chacun de ses livres, Catherine Bardon n’oublie pas ses lecteurs et dresse en début de roman une liste des personnages.
Les familles que tu rencontres au fil des tomes.
J’étais impatiente de retrouver Sosuá, surtout Almah, la femme que j’aime tant, à un point que, pour moi, elle est réelle.
Impatiente oui, mais j’y suis allée à reculons, car je savais que c’était le dernier tome ; je me doutais aussi que cela serait douloureux pour moi.
La vie n’est pas éternelle, mes héros prennent de l’âge.
J’utilise un déterminant possessif, mes héros, encore une autre de mes ambiguïtés, autant à la sortie de « les déracinés » j’ai partagé mon amour pour eux, à toi lecteur, autant j’ai offert ce livre, autant dans ma tête ils ne sont qu’à moi.
Almah puis Ruth se sont confiées uniquement à moi.
Je sais très bien que non, ne t’inquiète pas pour ma santé mentale, mais c’est comme cela que je le vis quand des personnages de papiers deviennent pour moi des amis.
Des êtres de chairs et de sang.
Après cette introduction venons-en à ce qui t’intéresse mon ressenti sur ce 4e livre.
Mes attentes sont les mêmes que chaque fois, est-ce que Catherine Bardon va une fois de plus me tenir en haleine ?
Est-ce que cela ne sera pas le tome de trop ?
Non et non.
J’ai ouvert le roman, j’ai lu le dos de la couverture (pas de la quatrième) avec un extrait de ce que Ruth pense de sa fille, Gayá.
Un prologue, j’étais ferrée. Oublier la Belgique ; oublié le fauteuil. Bonjour, Sosuá, sable chaud et ressac de la mer turquoise.
Les chapitres courts te donnent cette rythmique qui ne se ralentit pas depuis le tout début du premier tome. Catherine Bardon maintient ton intérêt avec de nouvelles intrigues, révélations et faits du monde.
L’auteure ne tombe jamais dans le pathos même quand elle traite de sujets douloureux.
Une de ses grandes forces pour moi est l’équilibre, le juste dosage des sentiments.
La nostalgie des temps passés et le fourmillement des nouveautés du temps présent.
Ces romans sont une ode à la vie.
Vie de femmes. Vie de couple. La vie au cours de l’été. Vie de carrière.
Ces livres sont également une ode à l’exil.
Un exil au départ forcé, mais dont les premiers colons en ont fait une force.
Des histoires dans l’Histoire, la puissance de cette quadrilogie.
La tension ne faiblit pas.
Ton attention est braquée sur ce que vivent les protagonistes et le monde.
Je ferme le roman, mes yeux partent au loin, ils sont là-bas, je vois Almah au sommet de la Loma ; elle me dit que tout ira bien pour moi.
Le soleil des Caraïbes ne guérit pas toujours les maux, de l’âme et du corps.
Pour moi, lectrice, il est un baume lénifiant.
J’oublie tout.
Je me déconnecte du présent.
Je vis intensément chacune des pages.
Je bois chacun des mots sur ces maux.
Mon préféré était jusqu’à présent le 3e, je ne saurais pas dire aujourd’hui. Je les porte tous les 4 en moi. Une saga que j’aimerais transmettre à mes enfants. Oui, à ce point.
Les déracinés, un invincible été c’est :
La vie, la mort, l’amour.
Les forces comme les faiblesses.
La fragilité de la vie, la nécessité d’être là pour ceux que l’on aime.
Une disparition pour une nouvelle vie, un malheur pour un bonheur, un regret pour un espoir.
L’importance des racines et de la mémoire, le tiraillement des racines multiples.
Almah qui regarde devant elle, toujours, laissant derrière les blessures du passé.
Des fragments de vie tous importants.
De l’amour, de l’aventure, des batailles, les injustices et tous les soubresauts de l’Histoire. (L’émergence du sida, Mappelthorpe, l’assassinat de John Lennon, la chute du mur de Berlin, le 11 septembre, les sœurs Mirabal, etc.)
Une famille formidable, un peu excentrique, multiculturelle, éparpillée.
Les liens du sang et ceux du cœur.
Les amitiés de toute une vie.
Avec Almah, l’âme de cette tribu et de cette saga.
La force joyeuse, inébranlable.
La flamboyante Almah qui défie la vie la traversant avec tout l’optimisme et les convictions qui la caractérisent.
Un roman qui rayonne d’énergie positive qui communique de bonnes ondes malgré la nostalgie de Ruth qui voit ses enfants grandir, qui voit sa mère vieillir.
Les déracinés c’est
L’histoire de juifs autrichiens envoyés sur cette terre d’exil pour fonder une colonie.
Une famille qui s’est construite sur des absences, sur des vides, sur des vies perdues, sacrifiées, mais aux liens très solides.
Un invincible été est le dernier tome de cette saga inoubliable.
Roman de l’engagement et de la résilience, « Un invincible été » clôture avec passion une fresque romanesque bouleversante.
Cet opus clôt avec éclat une fresque romanesque impressionnante.
✩ Un invincible été ⟷ Catherine Bardon ⟷ 432 pages ⟷ Éditions Les Escales, le 8 avril 2021 ✩
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