Tiny pretty things, tome 1 de Dhonielle Clayton et Sonia Charaipotra

Gigi, Bette et June sont danseuses dans la prestigieuse école du Ballet de New York.

Lorsque Gigi, nouvelle et seule élève noire, est choisie pour incarner le rôle phare du premier ballet de l’année, les rivalités se déchaînent. Bette, la ballerine star de l’école, est prête à tout pour récupérer son titre et éviter la rage de sa mère, qui ne tolère pas qu’elle ne soit pas la meilleure. June rêve quant à elle de ne plus être cantonnée au rôle de l’éternelle doublure.

Les trois filles ont bien du mal à résister à la pression du monde impitoyable de la danse. Et les choses vont empirer… jusqu’au drame.

J’avais déjà lu un roman de Dhonielle Clayton que j’avais adoré, les belles publié chez la collection R de Robert Laffont ici elle s’associe à Sona Charaipotra pour nous offrir un roman mature, sombre très proche du thriller psychologique tout ceci dans l’univers impitoyable d’un conservatoire de danse.

Tu vas lire les pensées de 3 protagonistes. Gigi, la nouvelle, arrivée de Californie. Bette, la belle et riche danseuse, star actuelle de l’école et enfin June, métisse coréenne, colocataire de la chambre de Gigi.

Toutes les 3, notamment, mais d’autres personnages aussi dont je te parle ensuite, cache de très lourds secrets. Des sujets importants pour la jeunesse abordés avec beaucoup de finesse, de subtilité, tellement crédible par les descriptions et les pensées que l’on a l’impression d’être au sein même du corps de ballet. De tout observer à travers l’un des miroirs de l’établissement.

Hormis ces 3 narratrices il y a dans la distribution des rôles importants : Alec, Will, Liz, Henry,

L’ombre de Cassie, la nièce du directeur de la compagnie, cousine d’Alec et ce qui lui est arrivé l’année passée plane comme un lourd secret, un moment terrible dont personne ne veut parler. Une rumeur insidieuse dont on se sait le fin mot de l’histoire. Je peux juste te dire que c’est par ce personnage que débute le livre, mais tu ne seras pas plus avancé que moi.
Les deux auteures se jouent de leur lectorat.

Ce qui se passe dans le conservatoire est digne des thrillers. Des événements et des accidents tragiques arrivent surtout à Gigi, mais pas uniquement.
C’est elle qui amène le thème central de ce premier opus, mais je préfère ne rien dire, peut-être l’auras-tu lu dans d’autres avis. Pour moi, il faut lire ce livre en en sachant le moins possible pour ressentir ce climat d’angoisse et de suspens qui court tout au long des 455 pages.
Tu vas soupçonner tout le monde, comme Gigi et d’autres personnages rester constamment sur tes gardes ne sachant pas d’où peut venir la menace.
Ce monde est impitoyable et je pense, très bien décrit.
Je pense, car je ne connais pas du tout cet univers, mais je sais que certaines personnes sont prêtes à tout pour briller, à écraser tout le monde, et je pense que les univers artistiques ou sportifs sont plus impitoyables, je pense.
Les élèves sont soumis à une pression constante, un rythme soutenu, des exigences importantes de la part de leurs professeurs russes, et ce déjà tout petits.

Les sujets abordés, les thèmes qui en découlent sont très intéressants, vastes et inquiétants.
Tu es dans une angoisse constante.
Je n’ai qu’une envie que le deuxième tome soit très vite publié.
J’ai tellement envie de t’écrire une longue chronique et t’expliquer à quel point ce livre est passionnant.

Des personnages que tu vas détester, mais vraiment sauf Gigi. Tu vas craindre de lire chaque chapitre, être étonné des révélations, rester constamment tenu en haleine lors des répétitions, des échauffements et lors des représentations.
Un roman Young Adult que j’ai adoré même si les mesquineries et les pleurnicheries des adolescents pourraient t’agacer.
La jalousie peut faire ressortir les pires instincts, un fait que j’ai du mal à comprendre, mais dans ce milieu la compétition est rude, cela n’excuse rien, mais j’ai vraiment trouvé l’univers impitoyable pour ces athlètes.
Une pression constante pour des jeunes gens qui réagissent avec la maturité de leur âge. Ils sont pour la plupart loin de chez eux, parfois sans soutien ni ami, c’est ce prix qui est à payer afin de pouvoir danser au sein du célèbre conservatoire de New York.

En bref

3 héroïnes complètement différentes, tant au niveau de la culture qu’au niveau moral. Leur seul point commun est cette compagnie de ballet et leur amour inconditionnel pour la danse classique.
Un premier tome qui te laisse avec des interrogations, je suis encore avec mes doutes et mes supposés coupables. On verra si j’ai eu raison, ou pas du tout, dans la suite. Vu comment les auteures brouillent les pistes et ce jusqu’à la fin je pense que je pourrais être bien surprise.

J’ai adoré l’écriture à 4 mains, le caractère captivant de l’histoire, ainsi que tous les personnages. Un très bon casting, assez grand, et pourtant Sona Charaipotra et Dhonielle Clayton réussissent à étoffer tout ce petit monde. C’est étonnant. Ce qui l’est encore plus c’est que tu vas ressentir une ambiguïté pour eux, à la fois tu vas les détester et en même temps te soucier d’eux. Oui, c’est étrange, mais c’est ce qu’il se passe. Je ne dis pas que j’ai pardonné ou compris, mais ce qu’ils vivent est douloureux.

Un roman plein de réalisme et ancré dans la réalité de nos adolescents. Ce microcosme du conservatoire peut-être comparé à une classe de lycée. La danse est présente oui, mais les thèmes eux poussent à la réflexion.

Les deux points négatifs qui font que ce n’est pas un coup de cœur j’ai trouvé le corps professoral laxiste avec ce qui arrive pourtant dans leurs locaux, ils sont responsables de ces jeunes et ce qui les inquiète c’est la renommée de l’école et les spectacles.
La beauté est fort mise en avant, je suis mitigée sur ce point, à la fois la quête de la perfection dans la danse, le maquillage et les paillettes font partie de ce milieu, mais est-ce que c’était vraiment nécessaire de le rappeler souvent ?
On peut être très beau sans artifice ni une courbe de poids inquiétante.

Le reste j’ai adoré surtout le climat sombre et pesant. Cette sensation d’être espionnée, d’être tout le temps sur le qui-vive à se demander ce qui va bien pouvoir arriver de pire.

Comparer le roman à Pretty little liars et Gossip girl, déjà je n’aime pas les comparaisons, mais pour être précis avec les futurs lecteurs. Pretty little liars OK pour ne pas savoir de qui, d’où vient la menace et pour le quartier de l’Upper West Side, Gossip girl pour les secrets et la perfection de façade sinon aucun personnage ne m’a fait penser à Blair Waldorf, Serena Van Der Woodsen, Chuck Bass, Alison, Spencer ou Emily.

✩ Tiny Pretty Things ⟷ Dhonielle Clayton et Sona Charaipotra ⟷460 pages ⟷ Édition Hachette Jeunesse, le 2 mai 2019 ✩