PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Une base anglaise, au milieu de nulle part ; des tests sur les armes atomiques ; une armée de jeunes menée par un homme ambitieux : un cocktail désastreux.
Nous sommes à Maralinga, au printemps 1956, terre des Aborigènes depuis 40 000 ans. Mais plus pour très longtemps…
Le lieutenant anglais Daniel Gardiner vient d’accepter un poste d’un an dans le sud de l’Australie, en échange d’une promotion rapide. Il va travailler avec Harold Dartleigh, Directeur du MI-6, et son agent sous couverture Gideon Melbray, mais aussi avec le colonel australien Nick Stratton et l’énigmatique Petraeus Mitchell, anthropologiste. Mais dans ce territoire isolé et violent, infecté par la folie et l’excitation provoquées par les tests nucléaires, qui paraissent une grande avancée à l’époque, les tensions sont fortes…
Daniel va décéder dans de mystérieuses circonstances. Sa fiancée, la journaliste Elizabeth Hoffmann, va traverser la moitié de la Terre pour aller sur les lieux du drame, et essayer de découvrir ce qui se trame là-bas.
Le contexte du livre pour que tu puisses la situer :
Maralinga est une zone reculée de l’ouest de l’Australie-Méridionale qui est le pays des Tjarutja Maralinga, une tribu des Pitjantjatjara, un peuple aborigène d’Australie
Maralinga fut le site d’essais nucléaires secrets britanniques dans les années 1950 et années 1960.
La zone couvre environ 3 300 km². De 1952 à 1991, ce sont 45 tirs, sans compter 12 tirs de sécurité, qui permettent de mettre au point l’arsenal nucléaire du Royaume-Uni. Au total, sept bombes sont larguées à Maralinga ; la plus puissante explose en
Entrée en matière
Sous le ciel de Maralinga est le deuxième livre que je lis de la toute récente maison d’édition Faubourg Marigny.
Si comme moi, l’Australie te fascine grâce à l’immensité de son territoire, sa culture aborigène vieille de plus de 40 000 ans savais-tu pour autant que les Britanniques et les Australiens s’étaient alliés pour développer l’arme nucléaire ?
Que les terres ancestrales des aborigènes ont servi de théâtre aux expérimentations malgré la présence du peuple autochtone ? Que le site même de Maralinga était un lieu de rassemblement pour ces gens qui s’y rendaient à pied chaque année ?
Si tout ceci t’intéresse, tu aimeras ce roman, car c’est ce que Judy Nunn te raconte.
En quelques mots :
Sous le ciel de Maralinga a été publié pour la première fois en 2009, on peut le lire aujourd’hui en français grâce à Faubourg Marigny.
Ce récit est une histoire de pouvoir, de politiques cruelles, de tactiques sournoises, d’injustice et de dévastation environnementale.
Il y a une romance, mais qui ne prend pas trop d’importance sur l’intrigue principale. Le roman est rempli de suspense.
J’ai été consternée en lisant ce roman, car je ne connaissais aucun des faits, une part de notre histoire passée quasiment sous silence…
Mon avis — Chronique
Tu es en pleine guerre froide, les Britanniques évoquent des plans pour tester des bombes nucléaires face à un éventuel conflit mondial. La Seconde Guerre mondiale a laissé des séquelles et des interrogations face à l’armement de chaque nation.
Un site dans le désert de l’Australie du Sud s’avère être un terrain fertile pour utiliser ce lieu isolé pour effectuer des tests d’armes atomiques dangereuses.
Maralinga est un site réservé uniquement aux hommes, quasiment une petite ville construite en plein désert.
Un site peuplé de membres de l’armée et de hauts responsables politiques.
Le gouvernement anglais qui garde le secret jusqu’à ce qu’au moins le site soit opérationnel.
Même les Australiens ne sauront que le minimum
Maralinga sera tenu secret du moins tant qu’ils pourront le garder sous clé.
Tu es en 1954, en pleine guerre froide. C’est la course aux armes nucléaires et surtout à la méfiance.
C’est pourquoi un membre du MI6 sera sous couverture à la base de Maralinga.
Maralinga se situe en plein désert.
Une ville en plein désert à 400 km au nord de Ceduna et à 900 km d’Adélaïde
Une région aride, inhabitée sauf par les peuples nomades aborigènes. Maralinga est situé près d’un point d’eau important dans leur culture. Ooldea est un lieu de rassemblement important, ils viennent de partout. Lieu d’échange et de cérémonie, depuis la nuit des temps les autochtones se rassemblent en ce lieu.
Un désert terrifiant et serein, laid et beau.
Varié, même les zones arides sont époustouflantes.
Peux-tu imaginer qu’il ait construit un stade sportif, une piscine sur ce site militaire pouvant accueillir jusqu’à 3000 soldats ?
Tout a été prévu pour les loisirs, cantine, buvette, salle de cinéma.
Une ville à part entière avec son bureau de poste, son hôpital, sa caserne des pompiers, garages, salon de coiffure et boulangerie.
L’utilisation de cobaye humain était prévue au non de la science, l’isolement de Maralinga et ses secrets bien gardés en font un site parfait pour les expérimentations qui ont eu lieu.
Les militaires sont extrêmement jeunes, même les sous-officiers.
Un choix délibéré d’hommes à peine sortis de l’école, inexpérimentés, naïfs. Ils sont laissés dans la plus totale ignorance.
De jeunes hommes en quête d’aventures avec un salaire très attractif
Ils ne sont pas en guerre, alors pourquoi l’armée les mettraient-ils en danger ?
Le lieu des essais nucléaires sera choisi sans aucune prévoyance pour la population autochtone locale qui entoure la région, ainsi que pour la flore et la faune.
Daniel Gardiner, un des personnages principaux, est affecté à la tristement célèbre installation.
Daniel pose des questions, émet des doutes, il sera vite réduit au silence par ses supérieurs, qui veulent garder l’affaire de Maralinga complètement secrète.
Elizabeth Hoffman, journaliste et second personnage principal du récit, arrive sur les côtes australiennes à la recherche de la vérité derrière Maralinga.
S’ouvrant sur les voix des peuples autochtones locaux qui fréquentent la région de Maralinga, dans les environs clairsemés de l’Australie du Sud, le dixième roman de Judy Nunn (j’espère que nous aurons d’autres romans traduits en français, car j’ai été complètement séduite par la plume) livre une histoire puissante et inédite.
Judy Nunn grâce à son roman met en lumière une période destructrice de notre passé.
La période dans laquelle Maralinga se déroule est parfaitement décrite par l’autrice, autant pour les lieux que tu vas visiter que pour le climat politique mondiale.
Elle te donne une idée du climat de cette époque plutôt précaire.
En mettant l’accent sur la politique, les politiques, les mouvements militaires, la guerre froide, le traitement des femmes et les préjugés raciaux, Judy Nunn couvre le contexte psychologique, social, politique des années 50 ici en Angleterre.
L’aspect qui m’a de loin le plus convaincu est l’accent mis sur Maralinga lui-même.
Maralinga ne quittera pas tes pensées quand tu liras tout ce qui s’y est déroulé, je n’ose même pas envisager les retombées aujourd’hui encore.
Avec un casting de personnages gentils, d’autres, horribles et certains, qui ne sont ni bons ni mauvais, sous le ciel de Maralinga traite de problématiques pas évidentes à aborder et pourtant tout est fluide.
Maralinga est choquant, révélateur et bien documenté.
C’est une lecture incontournable pour les passionnés d’histoire, si en tout cas tu veux en apprendre davantage sur cette période.
Les personnages
Tu as Daniel, un lieutenant anglais affecté au site, qui va se poser des questions sur sa mission et enquêter sur les opérations de l’installation.
L’histoire de Daniel est captivante et j’ai apprécié son rôle dans l’histoire.
Il y a aussi une intrigue secondaire avec une romance.
Le personnage d’Elizabeth est pertinent pour cette histoire.
Elle poursuit sans relâche la vérité, mettant sa vie en danger. Elle va affronter les instances supérieures responsables de Maralinga, rappelle-toi qu’aucune femme ni public n’était autorisé sur la base.
Tout devait rester secret alors 2 personnes qui se connaissent, s’aiment et enquêtent ça va faire grincer des dents et bien plus encore.
Pour mon humble avis, la romance n’apporte pas une dimension supplémentaire au récit, mais elle n’est pas non plus de trop.
Elle est juste, amenée au bon moment.
L’écriture :
Tu es très vite immergé dans l’histoire grâce à l’écriture fluide et légère de Judy Nunn. Il y a beaucoup d’informations, mais qui ne freine pas la lecture.
Les chapitres sont courts et s’enchainent.
Tu ne peux décrocher de ta lecture.
En résumé :
Sous le ciel de Maraliga est un mélange de 2 genres. Une romance et presque un thriller historique tellement les faits sont glaçants, le suspens présent de bout en bout.
J’ai été captivé et fortement émue par les différents protagonistes sacrifiés pour des faits qui les dépassent, qui nous dépassent.
J’ai adoré le portrait d’Elizabeth courageuse, passionnée, déterminée
Judy Nunn restitue, je pense, parfaitement le contexte et le point de vue des Aborigènes, ils ne comprennent pas ce qui se déroule, comment le pourrait-il alors qu’ils ne parlent même pas la même langue, comment pourraient-ils du coup comprendre les pancartes entourant le site.
Cela m’a révulsé et mis en colère, car je suis certaine que ce n’est pas le seul lieu où cela s’est passé et qu’il y a encore des choses que nous ne savons pas.
Des hommes, des femmes et des enfants sacrifiés sur l’autel de la science. Aborigènes comme les soldats de la base qui ne savaient rien de ce qu’ils faisaient et ne possédaient aucune protection !!
En bref :
Un personnage féminin déterminé et téméraire.
Une histoire d’amour.
Une ambiance glaciale dans le bush australien.
Un roman qui se déroule durant la Guerre froide, au fond du désert sud-australien, dans le bush sauvage, là où le futur d’une nation est en train de se jouer… au détriment de son peuple.
Ce roman passionnera tous ceux qui sont passionnés par l’histoire, le romantisme, les années 50, la guerre, le féminisme.
Un petit bémol : j’aurais aimé davantage de développement autour des aborigènes, j’ai trouvé que leur histoire, leur vie était plutôt survolée. On comprend bien entre les lignes, mais c’est ce qui m’a manqué pour que cela soit une excellente lecture.
À lire et à faire découvrir.
Quand je lis de tels romans, je sais pourquoi j’aime autant lire. Je m’informe, j’apprends sur le monde d’hier qui aura des répercussions sur le monde d’aujourd’hui.
Grâce à des écrivains tels que Judy Nunn lumière est faite sur certains silences, sur des faits honteux. Cela ne changera rien pour ceux qui ont souffert, mais cela alertera et éveillera les consciences pour ne plus que cela recommence, du moins je veux le croire.
Autant le récit que la maison d’édition Faubourg Marigny qui nous offre des textes de qualité, je te parle bientôt d’un autre roman et je te parlerai à la rentrée littéraire d’un quatrième quant au premier que j’ai lu et qui a été un gros coup de cœur : La vie qu’on m’a choisie
mon avis est ici
✩ Sous le ciel de Maralinga ⟷ Judy Nunn ⟷ 455 pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 9 juin 2021 ✩
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meslivresdepoche dit
je vais découvrir la maison avec la vie qu’on m’a choisie et je lirai celui ci je pense !