1809, une île déserte, 5000 hommes, 21 femmes Le destin bouleversant d’Héloïse.1809.
Les guerres napoléoniennes font rage.
Alors qu’ils croyaient être rapatriés en France, 5000 prisonniers se retrouvent captifs sur l’îlot de Cabrera, dans les Baléares. Pour survivre, un maigre filet d’eau douce, des rations insuffisantes, des abris précaires qu’il leur faut bâtir eux-mêmes.
21 femmes les accompagnent, parmi lesquelles Héloïse, vivandière de 18 ans dont le mari a succombé en mer, emportant avec lui l’insouciance et la légèreté de la jeune femme.
Si la guerre avait déjà meurtri les hommes, le désespoir leur fait bientôt perdre la raison. Par chance, Henri, chirurgien de l’armée, se prend d’affection pour Héloïse. Entre privations, épidémies et tempêtes, les morts s’accumulent, l’espoir s’amenuise, et Héloïse ne songe qu’à se libérer enfin de cet enfer – jusqu’à ce nouvel arrivage de prisonniers et de Louis qui fait tout chavirer.
À force de ténacité, la jeune femme parviendra-t-elle à se sauver ? Car si l’amour est une captivité volontaire, la mer l’a déjà faite prisonnière…
Tu sais que je suis passionnée d’histoire, peu importe le pays, j’aime en apprendre davantage, ici Elisa Sebbel se base sur un fait méconnu de notre patrimoine, la déportation de 5000 prisonniers, de nationalité allemande, suisse, belge, française, polonaise, italienne ; sur l’île de Cabrera en Espagne en 1809 suite à la tragique bataille et défaite de Baylen, premier échec de l’Empire de Napoléon lors de ses campagnes visant à s’emparer du pouvoir espagnol.
Je résume beaucoup, si cela t’intéresse Elisa Sebbel te raconte tout ceci à la fin de son roman. (N’aie aucune crainte c’est très bien expliqué, didactique et intéressant pas du tout lassant, tu n’assistes pas à un cours d’histoire).
Son intrigue de départ est celle-ci : que vont devenir ces 5000 hommes, mais surtout ces 21 femmes, pour la plupart vivandières (ou cantinière).
Elle va s’attacher, outre te narrer ce tragique fait historique, redorer le blason de celles qu’on appelle encore très souvent les cantinières à travers son héroïne Héloïse, une jeune femme, veuve, de 18 ans.
C’est donc dans une fiction historique que je t’emmène aujourd’hui.
Tu vas rencontrer notre héroïne immédiatement en ouvrant le roman.
L’auteure à ce talent rare de t’immerger directement dans son intrigue.
Tu es Héloïse, tu ressens sa tristesse pour Armand son défunt mari, son attachement, son amitié très forte pour Marie et ses deux bébés. Marie, veuve elle aussi.
Henry, Victor, Louis, Rose, Gilles, les autres personnages vont chacun amener un sujet, une émotion, un sentiment.
Je ne vais pas pouvoir te détailler chacun d’entre eux, il faut que tu les découvres par toi-même.
Imagine que, sur cette île avec son immense rocher, il n’y a rien à manger, où seule une petite source d’eau potable est disponible, que les drames vont arriver.
Épidémies et décès, au fur et à mesure des jours qui passent et où l’espoir s’amenuise d’être un jour libérés ; les hommes ressortent ce qu’ils ont de plus monstrueux en eux.
Ils sont quasiment réduits à l’état de bêtes sauvages.
Seul un prêtre espagnol est présent sur l’île pour les « aider » ainsi que tous les deux/trois jours un ravitaillement venant de la mer, mais toujours insuffisant juste pour faire taire les estomacs vide. Une feuille de chou pour les plus chanceux tu peux imaginer cela ?
Je ne connaissais pas du tout cette déportation du 19e et toute la souffrance endurée par ces hommes et femmes livrés à eux-mêmes, entraînés bien souvent malgré eux dans une guerre qu’ils ne voulaient pas.
Si les accidents sont nombreux, si tu as plus d’une fois le cœur serré, toujours grâce à Héloïse, Elisa Sebbel ne tombe pas dans le piège de la surenchère, oui c’est dramatique, mais il y a aussi des moments de joie, d’amour et d’espoir.
Héloïse s’est attaché à Henry un médecin du régiment, tout va bien pour elle jusqu’à ce qu’elle croise le regard de Louis.
Marie quant à elle est une jeune femme calme et rassurante, elle trouve réconfort en priant, elle est certaine ; Dieu ne les abandonnera pas à leur sort.
Sa douceur et sa joie de vivre vont faire revenir à la vie un des hommes les plus taciturnes.
J’ai adoré Gilles, un ami de Armand ; l’époux défunt de Héloïse ; un jeune homme qui, lui aussi, refuse de perdre espoir.
Il a plus d’une idée, même sans ressource, pour améliorer leur quotidien et redevenir les gens civilisés qu’ils étaient avant de quitter leur foyer et non plus ces hommes sauvages aux pires instincts.
Dans toute cette histoire si le destin des hommes livrés à eux-mêmes à la faim, aux intempéries sans rien pour s’abriter, pense ce que c’était pour ces femmes sans protection, la plupart d’entre elles étaient de l’âge d’Héloïse.
Toutes ont suivi leurs époux lors des campagnes napoléoniennes, toutes sont désormais veuves depuis la terrible bataille de Baylen.
J’ai tellement envie de te raconter la richesse de ce roman, il est court pourtant, 297 pages (et je l’avoue j’aurais aimé qu’il dure encore, j’espère une suite d’ailleurs ou un nouveau roman ^^).
Durant ces 300 pages, pas une ligne, pas un mot ne m’a semblé de trop.
Elisa Sebbel a un véritable talent de conteuse. Un roman immersif, visuel.
Tu vois tout se dérouler devant tes yeux. Une écriture fluide qui sait doser les émotions bonnes comme mauvaises.
C’est un véritable hommage à ces hommes et femmes, oubliés de nos livres d’histoire qu’elle nous raconte tout en dressant une fiction sublime.
La romance qui est dans le roman est magnifique et pourtant pas omniprésente.
Elle sert l’intrigue, mais ne l’étouffe pas.
Elisa Sebbel a non seulement réalisé un travail de recherche important ; (toutes les sources sont citées à la fin), mais elle a aussi dosé tout son roman.
Chaque épisode, chaque drame, chaque rebondissement est juste, posé là au moment où il le faut.
Tout est dosé, pesé. Rien n’est de trop ou pas assez.
J’ai adoré ce roman du début à la fin. Je pense que tu l’as compris à la lecture de mon avis.
Une auteure que je relirai c’est certain, la découverte de sa plume m’a convaincu.
Violence et survie, amour et amitié, espoir et tristesse, rires et larmes, drames et espoir, maladie et guérison, tu vas côtoyer toutes ces émotions.
Les flashbacks expliquant la présence de Héloïse sur cette île sont subtilement disséminés dans le texte sans que cela brise la fluidité du roman.
La psychologie de l’héroïne est incroyable.
Elisa Sebbel nous explique sa profonde détresse, mais aussi la sensibilité, les questionnements, les inquiétudes et les passions propres à son très jeune âge même si l’on comprend vite que face à tout ce qu’elle a vécu elle est bien plus mature.
Un roman complet.
Autant pour la dimension historique que fictionnel.
Tu auras le cœur serré, tu seras révolté, tu aimeras et détesteras, tu riras et tu seras attendri.
Toute une palette de différents sentiments que tu vas éprouver.
Je ne peux que te recommander ce roman si tu as envie d’une fiction basée sur une histoire vraie avec une jolie romance, mais surtout une héroïne inoubliable.
✩ La prisonnière de la mer ⟷ Elisa Sebbel ⟷ 304 pages ⟷ Édition Mazarine, le 30 janvier 2019 ✩
1
Vampilou fait son Cinéma dit
Alors là, je suis totalement bluffée, je ne connaissais absolument pas ce fait historique et pourtant, ça me paraît assez dramatique ! Donc, merci pour la découverte ma belle, je pense que rien que pour en savoir plus, je tenterai 😃
Nanette dit
Coucou ma souris chérie ! Merci infiniment de m’avoir fait découvrir ce titre et cette autrice ! Cela donne vraiment envie de se pencher sur ce pan de notre histoire dont je n’avais jusqu’alors même pas conscience qu’il existait… Étant fan de romans historiques, je devrais me régaler avec celui-là ! Merci encore, je l’ajoute de ce pas à ma wishlist ! Je te fais plein d’énormes bisous ♥
https://evasionpolar.wordpress.com dit
Jolie chronique jzfoj’a ton nlob😘