Kit est une jeune chercheuse en physique, ambitieuse, intelligente, en passe d’obtenir le poste de ses rêves auprès de son mentor et idole. Mais une nouvelle recrue vient troubler ses plans et son passé revient la hanter lorsqu’elle découvre que sa rivale n’est autre que Diane, sa meilleure amie du lycée, perdue de vue depuis plus de dix ans. Dix ans durant lesquels Kit s’est efforcée d’oublier Diane et le lourd secret qu’elles partagent.
Rapidement, la compétition devient un jeu dangereux qui menace de les détruire…Un roman psychologique hypnotisant sur la capacité d’un secret à souder une amitié pour toujours. Ou la détruire à jamais.
Megan Abbott aime mettre en scène des personnages féminins, souvent complexes et imparfaits. C’est encore le cas pour ce nouveau livre. Si je reconnais que l’ambiance est bien lourde, poisseuse, j’ai quand même quelques bémols à émettre. J’ai aimé certains points et j’en ai détesté d’autres.
Tu vas, en lisant ce roman, plonger dans les méandres complexes du cerveau féminin, dans ses endroits les plus sombres.
« Prends ma main » parle de l’amitié courte, mais intense entre Diane et Kit. Elles ne se sont côtoyées que durant 9 mois lors leur dernière année de lycée pourtant cette amitié fait encore écho dans la vie de Kit aujourd’hui. Diane a stimulé l’ambition de Kit, elle l’a poussé notamment dans les cours de chimie afin qu’elle obtienne une bourse pour l’université. Elles étudient ensemble le soir, deux lycéennes normales, sauf que tu sens quand on retourne dans le passé que Diane n’est pas comme les autres filles. C’est un être à part, étrange, pas méchant, ni violent, juste étrange.
Tout va bien entre elles jusqu’au jour où Diane lui révèle un secret, son secret. Un secret très lourd à porter pour Kit dorénavant.
Quand je dis que tout va bien tu sens que derrière cette amitié se cache une rude compétition, qui sera la meilleure, qui sera majeur de promo, qui arrivera première à la course.
Une amitié assez ambiguë. Elles sont dans une relation de compétition.
Tu lis donc des passages durant leur adolescence et la vie de Kit aujourd’hui. Elle est arrivée là où elle voulait. Elle travaille avec le docteur Severin. Une scientifique renommée pour ses recherches sur les troubles psychologiques féminins pouvant être liés aux règles, aux désordres hormonaux. Kit mène sa carrière, elle n’a plus revu Diane depuis la fin du lycée et cela lui convient. Elle aime sa vie comme elle est. Célibataire, elle donne tout pour son travail. Elle veut faire partie de l’équipe restreinte des quelques chercheurs qui vont étudier plus intensivement le syndrome prémenstruel. Les subventions sont arrivées, mais pas assez pour engager tous les chercheurs du laboratoire. Alex, Zell, Maxim et Juwon les hommes du roman veulent en faire partie ; Kit aussi, c’est son rêve, cela pourrait faire décoller sa carrière de doctorat. Tout semble aller pour le mieux jusqu’à ce que le Dr Severin engage un chercheur réputé de Harvard…
Megan Abbott combine les difficultés d’être une femme avec un thriller psychologie sous tension mais lent. Elle lève progressivement le rideau sur le secret de Diane, pièce par pièce, tu meurs d’envie de savoir ce qu’il s’est passé mais tu devras prendre ton mal en patience.
Le personnage de Diane n’est pas dans la caricature, elle est sinistre, elle rigole peu, son visage exprime peu d’émotion, tu sens que quelque chose n’est pas sain chez elle, mais sans pouvoir identifier quoi. Elle est très belle ; c’est peut-être le point qui pourrait être cliché sauf si on se dit de ne jamais se fier à une apparence aussi douce et jolie soit-elle.
Ce livre traite du pouvoir des secrets, du passé qui revient vous hanter, de la très fine ligne de démarcation entre amitié et rivalité féminines. Tu vas lire aussi la misogynie des scientifiques masculins , collègues de Kit.
Chaque personnage féminin du livre brille de par sa propre personnalité. Même la femme détective est sympathique dans le peu de scène où elle apparait.
Je ne peux pas écrire que Megan Abbott pense que les femmes sont merveilleuses, dignes de la plus grande admiration, ou si elle pense qu’elles sont aussi féroces et terrifiantes que les hommes ne l’ont jamais soupçonné. Probablement un peu des deux.
Les personnages masculins en tout cas paraissent très faibles, ils ont peu de charisme par rapport aux femmes. À part Alex et Serge, les autres font juste de brèves apparitions.
Malgré tout cela, il ne se passe pas grand-chose, il s’agit surtout d’un roman d’atmosphère, tu vois les personnages évoluer devant toi, mais il n’y a pas beaucoup d’action.
Tu sais ce que Diane a commis environ à la moitié du livre, j’ai préféré la première partie, mais savoir ce qu’elle a commis renforce la personnalité de Diane. Tu prends peur.
Ensuite dans la seconde partie je me suis plus attachée à Kit, la voyant évoluer au labo aux côtés de Alex et Serge. Quand Diane surgit à nouveau dans sa vie, tu sens que quelque chose va basculer. Kit ? Diane ? On ne peut pas dire que ni l’une ni l’autre ne soit tout à fait stable psychologiquement.
Pendant quelques chapitres, le temps semble à nouveau long puis tu as une scène assez marquante.
J’ai apprécié l’alternance de temps, elle permet de comprendre toute la complexité, le lourd passé entre nos deux héroïnes.
Je dirais… et voilà c’est tout. C’est le point que je retiens de ce roman. Le passé des deux héroïnes, le pouvoir du secret et cette ambiance.
La résolution de l’énigme qu’est ce personnage de Diane ne m’a pas convaincue.
Je ne suis pas déçue pour le charisme des femmes du roman, mais je suis déçue que la fin ne soit pas à la hauteur du reste du roman.
Je ne peux pas te dire ce que j’aurais voulu malheureusement ; ni pourquoi je suis déçue je te spolierais. Le dénouement m’a paru peu crédible, facile par rapport à tout le reste du roman qui est quand même complexe au moins qui te triture le cerveau.
Je te le conseille malgré que je sois mitigée sur ce titre, si tu aimes les femmes fortes, les relations ambiguës, les personnalités nocives, les romans lents, mais à l’ambiance pesante où tu sens que quelque chose ou quelqu’un va exploser, les thrillers psychologiques tu devrais apprécier ce roman de Megan Abbott, si par contre tu aimes l’action, les rebondissements et les retournements de situations je te dirais de passer ton chemin.
Un thriller psychologique sympathique. L’ambiance pesante entre Diane et Kit est bien retransmise, les travaux de laboratoires intéressants.
Diane est un personnage inoubliable, intrigant, énigmatique. Kit est autant attachante qu’agaçante, malgré son doctorat je ne l’ai pas trouvé très réfléchie vis-à-vis de certaines situations.
Une héroïne qui a tout ce qu’elle a toujours voulu, mais qu’on ne sent malgré tout pas heureuse, elle est au bord de l’implosion, et l’autre, Diane, tout aussi brillante, mais qui a un côté profondément noir que seule Kit connaît… jusqu’à présent du moins.
Ce n’est pas un échec total, mais je reste sur ma faim quand au final. Il aurait pu être un peu plus travaillé, il m’a manqué de développement surtout que Megan Abbott l’a fait pour tout le reste du livre.
Un bilan mitigé, mais pas totalement négatif.
Je relirai l’auteure que j’avais découverte avec Vilaines filles, je vais essayer un troisième livre, car les reproches que je fais à cet opus sont à peu de choses près les mêmes que j’avais eus pour Vilaines filles c’est-à-dire les longueurs, la monotonie, le peu d’action. C’est à la fois bien et à la fois long à lire je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?
✩ Prends ma main ⟷ Megan Abbott ⟷ 336 pages ⟷ Édition Le Masque, le 9 janvier 2019 ✩
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Vampilou fait son Cinéma dit
Celui-là, je veux le lire absolument, il me fait terriblement envie ma belle !
Eliane dit
☕️📖 Bonne journée ma 🐭, je t.embrasse 😘❤️