PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Comment Mathilde, la petite quarantaine ordinaire, s’est-elle retrouvée enfermée dans un « institut de repos » ?
À quel moment la vie de cette pharmacienne mariée et mère d’un adorable adolescent a-t-elle basculé ?
Sur les conseils de sa psychiatre, Mathilde tient un journal. Peu à peu, la parole se libère. Elle livre ses états d’âme et souvenirs d’enfance la cruauté dont elle a fait preuve à l’encontre de son frère Charly , son quotidien chez les fous avec une infirmière détestable qu’elle a surnommée Moustache, mais aussi sa rencontre marquante avec une certaine Daphné… L’héroïne parviendra-t-elle à rassembler toutes les pièces de ce puzzle, chasser ses démons et affronter la vérité ?
Un roman mené tambour battant, tel un jeu de dupes addictif, au dénouement inattendu.
Mathilde jusqu’à ce jour est toujours restée dans le cadre, mais ce cadre est devenu trop étroit et plus du tout étanche.
La peinture a débordé.
Depuis, elle vit aux Airelles. 4 mois après l’incident dont on ne sait rien.
4 mois qu’elle n’arrive pas à ordonner ses idées à s’exprimer.
Dorine, sa psychiatre, lui a demandé d’écrire ses pensées, comme elles venaient.
De laisser filer ses idées sur papier.
Utiliser l’écrit pour ordonner le bazar qu’est sa mémoire et est devenue sa vie.
Tu vas donc voguer dans le journal de Mathilde.
Jour après jour, elle s’applique, elle se confie, provoque, attaque.
C’est aussi comique que tragique.
Sophie Henrionnet ménage son suspens et déroule son intrigue intelligemment, car chaque chapitre se termine par une révélation que s’apprête à faire Mathilde.
S’apprête, car au début du chapitre suivant ses pensées se sont emmêlées.
La concentration n’est plus, elle est fatiguée et on repart alors en arrière.
Rien n’est ordonné, elle écrit comme elle pense et toi tu reçois tout comme le destinataire original, la psychiatre.
Mathilde utilise le sarcasme pour mieux déposer les armes et ne surtout pas laisser fissurer son armure.
L’ironie fait partie de sa panoplie
Dans ses mesures de défense, elle utilise aussi :
L’humour noir comme rempart
L’autodérision et la provocation en bouclier pour mieux se préserver sans doute ?
Quelle est l’origine de cette protection ?
Tu perçois très vite, presque immédiatement que derrière ces plaisanteries se cachent beaucoup de souffrances.
La couleur de sa vie ? Entre le marron terne et un beige sans saveur. Pourtant, elle est née en teinte pastel.
Le passé s’amuse à la visiter et c’est ainsi que tu fais la connaissance de sa famille depuis son enfance.
La naissance de Charly, son frère cadet de 1 an.
Ce frère solaire qu’elle met sur un piédestal
Elle a toujours été un bon petit soldat. Elle s’est toujours empêchée de réagir comme elle l’aurait voulu. Elle s’est empêchée se collant au plus proche de ce que ses proches attendaient d’elle. Ou n’est-ce pas ce qu’elle pensait qu’ils attendaient ?
Porter à bout de bras sa sensibilité, cela a tellement fait écho en moi.
La garder intacte, se protéger des obstacles. Protéger sa sensibilité des agressions extérieures.
Elle est sceptique si un jour débutera où elle arrivera à se persuader que les couleurs vives lui iront au teint
Enfin, quelqu’un fait attention à elle et c’est toi, mon cher lecteur.
Je l’espère en tout cas que tu l’écouteras. J’espère surtout que tu la verras vraiment.
Que t’y feras attention.
À elle ou à une femme de ton entourage qui, peut-être, est dans la même détresse morale.
J’ai aimé sa repartie, la manière dont elle explore ses pensées. Les souvenirs de son enfance et ses rapports avec Charly, ce frère idolâtré. Sa relation avec Daphné, une femme qui arrive totalement par hasard dans sa vie et qui va rajouter un mystère supplémentaire.
J’ai ri aussi, malgré moi, un peu jaune parfois en lisant la vie des résidents dans l’institut.
J’ai été énormément touchée par la douleur de cette femme quand elle verbalise enfin ce qui l’a conduit aux Airelles.
La fin m’a mis une sacrée claque et les larmes retenues jusque là ont jailli.
Comment cette pharmacienne en est-elle arrivée là ?
Sophie Henrionnet aborde un thème sérieux et le traite pourtant avec beaucoup d’humour.
Elle parle de l’importance de tout ce que nous accumulons et qui un jour fait déraper.
Les portraits et les surnoms que Mathilde donne, dans son journal, aux gens qu’elle côtoie au sein de la résidence amènent de la légèreté.
Tu pourrais penser à un roman feel good et comique.
Détrompe-toi, c’est bien plus profond que cela
Première fois qu’elle ose dire non.
L’auteure met en lumière tout ce qui peut faire basculer une vie.
Des détails parfois remontants ont l’enfance, mais qui ont un impact sur l’adulte aujourd’hui.
Dans plus immortelle que moi, il y a avant tout Mathilde.
Mathilde c’est un peu toi, un peu moi, la femme que tu croises chaque jour, ta voisine, c’est un peu nous.
Des relations et ses désillusions.
Ses angoisses.
Son besoin de reconnaissance
La honte aussi.
Tous ses sentiments qu’elle voit sous un autre éclairage depuis qu’elle écrit.
« Certains moments, certaines rencontres ont une incidence profonde sur notre trajectoire (…) »
Et enfin, Dans plus immortelle que moi il y a :
Une tarte aux groseilles, un carnet Moleskine, un phénix solaire qui va t’éblouir de sa lumière. Un détonateur, l’écume des jours et un almanach, Moustache, des culottes volées et le crime de l’Orient Express. Du toblerone et des fraises tagada
✩ Plus immortelle que moi ⟷ Sophie Henrionnet ⟷ 208 pages ⟷ Éditions du Rocher, le 5 mai 2021 ✩
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