PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Elsa et Vincent se croisent chaque mercredi dans la salle d’attente de leur psychiatre. Elle est écorchée et mordante. Il est rêveur et intranquille. Elle est conseillère funéraire. Il est romancier. Elle vient de perdre son père. Il cache sa plus grande blessure. Elle est en retard. Il est en avance.
Ils ont pourtant rendez-vous. Entre deux éclats de rire, Virginie Grimaldi capte ces instants fragiles où l’empreinte des souvenirs se mêle aux promesses d’une rencontre.
« Je voudrais que tu sois là,
Que tu frappes à ma porte
et tu me dirais c’est moi.
Devine ce que j’apporte
et tu m’apporterais. Toi. »
Citation de Boris Vian.
Par ces mots, j’ouvre le roman de Virginie ce dimanche 12 mai. Nous sommes le 26 mai, je relis ma chronique pour la poster sur ce blog et faire la photo.
Tu l’as compris, je vais te parler du dernier roman de Virginie Grimaldi. Tu le sais peut-être ou non, mais je lis Virginie depuis longtemps, bien avant que ses livres ne se retrouvent en librairie. Chaque année, Virginie a peur de décevoir, que son roman ne nous touche pas, que l’on ne l’aime pas.
J’ai adoré cette lecture, car il y avait beaucoup de Virginie dedans. Comme à chaque fois, tu vas me dire. Oui et non. Oui, dans chacun de ses romans, je sais qu’elle met une partie d’elle, mais pour celui-ci encore plus.
Ceci donne une authenticité supplémentaire aux personnages.
Déjà, cette histoire a commencé, je dirais, avec « Les possibles ».
Dans celui-ci, on a Virginie en miroir.
Virginie chez Elsa, qui vient de perdre son papa, et Virginie chez Vincent, cet auteur à succès qui a l’impression de ne pas mériter tout cela.
C’est évidemment bien plus développé que cela et bien mieux écrit aussi !
Je te livre cet avis écrit au fur et à mesure de ma lecture.
Elsa a les émotions qui débordent.
Elle qui avait l’habitude de tout contenir, depuis le décès de son père, elle n’arrive plus à les garder en elle.
Vincent vient de rompre et s’apprête à livrer son nouveau roman à ses lecteurs.
Tous deux se croisent dans la salle d’attente du psychiatre et racontent pourquoi ils sont là. Vincent a le cœur en hiver, comme il le dit.
Je dirais qu’Elsa a le cœur en automne, avec ses larmes comme des averses de pluie. Elsa se sent pleine et Vincent se sent vide.
La plus grande peur de Vincent, c’est de décevoir ses lecteurs : rassure-toi, tu ne me déçois pas, Virginie. Page 34, je suis déjà Vincent et Elsa. Je vis avec eux. Et déjà là, j’ai besoin de te dire merci, Virginie. Ces mots, tu ne les recevras qu’à la fin de ma lecture, car je ne veux pas te déranger de nombreuses fois, mais je te livre mes impressions au fur et à mesure. J’ai cette sensation qu’il y a de toi dans Elsa et Vincent. À parts égales, je dirais, mais je poursuis et je viendrai te livrer mes ressentis.
Elsa et Vincent ont en commun ce regard immensément triste.
Un regard qu’ils reconnaissent dans les yeux de l’autre.
Peux-être ce regard que tu perçois chez ta sœur ou chez toi quand tu te regardes dans le miroir ?
Lors de leurs séances hebdomadaires de silence chez le docteur Chaumet, tout les oppose : elle est en retard, il est en avance. Il aime les moments d’attente, elle les déteste.
Il ne dort plus une nuit complète, ses nuits à elle sont devenues plus longues que ses jours.
Si tu sais rapidement qu’Elsa ne se remet pas du décès de son papa, tu ne sais pas pourquoi Vincent consulte. Il n’arrive pas à le dire. Il te faudra être patient, durant ce temps tu apprendras à aimer cet homme et quand tu sauras pourquoi il a du mal à mettre des mots, tu seras, je pense, comme moi, en train de vouloir le serrer dans tes bras.
Tous deux déversent leurs ombres et pourtant ce roman est lumineux.
L’écriture associe de la légèreté et des sujets émouvants, une façon un peu dérisoire de dire les choses sans qu’il y paraisse. Lorsque Virginie dresse le portrait d’âmes abîmées, de ces écorchés, qui ont besoin de consulter, ce sont des sourires qui éclairent leurs peines.
Voilà, c’est le moment où je referme ton livre, Virginie. 6 heures plus tard. Il reste tous les Post-its à enlever, et puis te livrer mes pensées.
Vraiment, jusqu’au bout, je t’ai retrouvée dans tes deux personnages.
Je suis incapable de dire si ce roman est le plus beau que tu as écrit, mais c’est sans doute celui qui a une très grosse empreinte.
Un aura différent.
Ton roman est habité. Par toi et par ton papa.
e ne sais pas si je peux dire cela, mais je l’écris.
J’avais déjà eu cette impression avec « Les possibles » plus encore dans celui-ci.
Ma chère Virginie, je me sens toujours bête de t’écrire, car des messages tu en reçois des centaines, je voudrais par mes mots te donner ce que tu m’as offert.
Tu m’as tellement offert avec ce roman.
Tu m’as offert ton père.
J’ai reconnu ton papa dans les fleurs, dans les souvenirs, dans cette scène chez le tatoueur, ou encore Vincent et son éditeur, dans les blagues et j’ai surtout trouvé, vécu l’immense amour d’une fille pour son père.
Même s’il n’aimait pas être au centre de l’attention, je suis certaine que ces mots « trous de balle » notamment le feront exploser de rire.
Et puis, j’imagine que ses rires explosent plus grands que le ciel et que c’est ça l’orage que l’on entend, j’imagine que le soleil qui brille plus fort ce soir, c’est lui qui veille sur toi, sur nous.
Quelques jours après ma lecture, il y a eu des aurores boréales en Belgique, j’ai pensé à toi et à ton papa, lui qui donnait ces couleurs au ciel.
Tu dis que tu aimerais parler de lui tout le temps, même quand tu ne le fais pas, on sent sa présence.
Et puis, continue à nous parler de lui.
Pourquoi tu ne pourrais plus ?
J’aurais aimé le rencontrer, cet homme, il le savait déjà, mais je lui aurais dit que sa fille, m’a donné quelque chose de rare : sa sincérité. Ses émotions qui comprennent les miennes.
Je me suis reconnue en elle il y a de cela déjà longtemps. Jamais elle ne m’a déçue. Jamais elle ne s’est perdue.
Virginie est authentique.
Le pouvoir de tes mots, leur puissance, c’est la façon dont tu parles des émotions, c’est ton humour, ta sensibilité et ton humanité.
Comment donner un avis juste quand on a l’impression de lire au-delà d’une histoire ?
Quand mon cœur battant se reconnaît dans la douleur des personnages ?
Une lecture qui m’a rappelé ma grand-mère, c’est elle qui me manque à moi. C’est pour ça que les lecteurs t’aiment autant, qui n’a jamais connu le deuil ? Ce manque « plus grand que le ciel » ?
Tu n’es pas en dehors du monde, de la réalité de tout un chacun.
Tu partages ce que chacun de nous aura vécu à un moment ou un autre en utilisant des phrases qui sonnent tellement juste.
Sans doute, je le sais à force de te lire chaque jour, d’avoir cette impression que tu fais partie de ma vie, même si on n’a jamais eu l’occasion de se rencontrer.
Plus grand que le ciel, c’est ton amour plus grand que tout.
J’ai eu une pensée pour tes enfants, ta sœur, ta nièce, ta maman, tous ceux qui ont connu ton papa et évidemment ma plus grande pensée est pour toi, Virginie.
✩ Plus grand que le ciel ⟷ Virginie Grimaldi ⟷ 336 pages ⟷ Éditions Flammarion, le 1 mai 2024✩
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