PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
L’histoire nous a failli, mais qu’importe.
Début des années 1930.
Dans un petit village coréen, la jeune Sunja se laisse séduire par les belles paroles et tendres attentions d’un riche étranger. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte et que son amant est déjà marié, elle est confrontée à un choix : devenir, comme tant d’autres jeunes femmes dans sa situation, une seconde épouse, une « épouse coréenne » ou couvrir sa famille de déshonneur. Elle choisira une troisième voie : le mariage avec Isak, un pasteur chrétien qu’elle connaît à peine et qui lui offre une nouvelle existence au Japon. Cette décision est le point de départ d’un douloureux exil qui s’étendra sur huit décennies et quatre générations.
Avec une justesse historique remarquable et une écriture précise et dépouillée, Min Jin Lee nous offre, à travers un siècle de relations nipp-ocoréennes, un hymne intime et poignant à tous les sacrifices que font les immigrés pour trouver leur place en pays étrangers.
Yeongdo, Busan, Corée.
1910 Honnie ; premier personnage que l’on rencontre au moment de l’annexion de la Corée par le Japon.
Honnie, c’est l’estropié du coin, une malformation de naissance signe de mauvais sorts en Corée, mais pas pour ses parents. Aimé sans être trop choyé, car on dit qu’un fils gâté cause beaucoup plus de tort qu’un enfant décédé. Ses parents se sont résignés à ne jamais le marier.
Honnie, il a conquis immédiatement mon cœur, 4 pages, je savais que j’allais aimer ce roman profondément. Intensément.
Honnie, c’est la sagesse. Intelligent, doux, à l’écoute des autres, d’humeur toujours joyeuse.
Yangijn va entrer dans sa vie par le biais d’une marieuse et c’est par eux que tout le roman débute.
On va suivre ensuite les différentes générations issues de leur union.
Tant de dates clés qui vont changer le cours de l’histoire. 1932, l’invasion japonaise en Mandchourie ;
1939, l’Allemagne alliée du Japon, la guerre contre l’impérialisme occidental
Un hiver rude qui va amener Isak sur l’ile de Yeongdo dans la pension que tient Yangijn.
Un pasteur, elle qui d’habitude n’héberge que des pêcheurs
« Le destin d’une femme est de travailler et de souffrir. Souffrir, et souffrir encore. »
Un peuple écorché un pays sous gouvernement colonial depuis 20 ans à l’arrivée d’Isak
Sunja innocente et confiante.
Sa mère l’a éduquée dans leur culture, mais aussi en lui enseignant qu’une femme doit pouvoir se débrouiller seule. C’est important de chaque jour, mettre quelques pièces de côté au cas où. De prendre soin de son mari. Ne fait aucune erreur Sunja, tu attireras le malheur.
Une éducation ambiguë, mais dont on comprend toute la teneur et l’importance durant la lecture.
Les Coréens ayant une mauvaise réputation ils font tout pour ne pas se faire remarquer. Fauteur de trouble, voleur, fainéants. Ils sont ostracisés.
Après Yeongdo, c’est Osaka où vivra désormais Sunja.
On va y rencontrer Yoseb, le frère d’Isak, sa femme Kyunghee
La vie est difficile, dure, mais des cailloux et de l’amertume qu’on leur donne ils en font une soupe savoureuse. Ils sont ensemble. Réunis.
Si Honnie c’était la sagesse Isak, c’est l’altruisme.
Patriotisme, communisme, capitalisme
Propagande, arrestation arbitraire, prison souvent synonyme de mort pour les Coréens.
Noa est le 3e héros important du roman. Assidu à l’école, un cœur humble, il a de la compassion pour les autres comme son père lui a enseigné.
Courageux, car il faut faire preuve d’une grande bravoure pour vivre chaque jour en présence de ceux qui refusent de reconnaître ton individualité
Une plume sensuelle
La volonté de s’en sortir des femmes en travaillant dur, sans jamais se plaindre.
Le courage et les vertus exemplaires des hommes comme des femmes à l’exemple de Noa déterminé à étudier et plus tard entrer à l’université de Waseda même s’il doit étudier et travailler dur, car recevoir une éducation coûte cher. Toute la famille s’y met, mais lui aussi.
Soucieux de ses proches, il a un cœur en or.
S’accommoder des situations mêmes des plus difficiles, car après tout ils sont ensemble et vivant
Foisonnant de thèmes, de rebondissements que jamais à aucun moment tu ne t’ennuies ou ne vois le temps passer.
La famille, le respect des aînés, les devoirs des enfants envers leurs parents est un des sujets principal. Ancré dans la culture, j’ai été émue de lire cet attachement filial, cette volonté des mères pour leurs fils, donnant tout pour leur éducation. Plus tard, les enfants aidant leurs parents à leur tour. Une entraide qui m’est complètement étrangère en tout cas pour mon cas.
La détermination des femmes à être indépendante, et ce depuis le début du roman avec Yangijn
Dictature, colonisation, guerre, mafia, les rafles et les fosses communes ; le racisme exacerbé, les brimades quotidiennes, le racisme avec tout ce que tu peux imaginer des brimades et humiliations aux pires actes les camps d’internements, la Seconde Guerre mondiale et la guerre faisant rage dans le pacifique, la mentalité, la culture, la religion, les rites et coutumes, la résignation parfois leur combativité souvent, la rage tue pour éviter la déportation au mieux, la discrimination dans tous les domaines. La véritable haine des Japonais envers les Coréens.
Kim, Hansu, Mozasu tu apprendras à les connaître. Chacun est dense, chacun est riche, tous m’ont touché.
Min Jin Lee écrit ce roman pour montrer que même s’ils sont les victimes de l’Histoire, aucun d’eux ne peut être réduit à ce simple statut. La complexité et la profondeur des rencontres qu’elle a effectuées sur place ont remis en question ce qu’elle pensait jusque là.
Un roman qu’elle a écrit sur presque 30 années de recherches, de premiers jets, puis de recommencer à zéro. Jusqu’en 2008 Pachinko, elle va vivre au Japon. elle va rencontrer les expatriés et apprendre à leur côté la finance internationale, les yakusas, l’histoire coloniale de la chrétienté, la police, l’immigration, l’industrie du Pachinko
✩ Pachinko ⟷ Min Jin Lee ⟷ 624 pages ⟷ Éditions Charleston, 12 janvier 2021 ✩
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Holly Goli dit
Ton avis sort en même temps que le mien sur 20 minutes. Je vois que tu as autant aimé que moi. Ce roman est une véritable merveille ! J’ai même très envie de le relire de nouveau.