Ce n’est un secret pour aucun lecteur qui me suit depuis un moment que je lis quasiment tous les romans se déroulant sur la Seconde Guerre mondiale, l’année passée le roman de Camille Di Maio, le parfum de nos souvenirs (désormais disponible en format poche) avait été un gros coup de cœur, leurs dates de sorties coïncidant et les notes sur Goodreads m’ont convaincu que je devais lire ce roman.
J’ai bien fait, car même si ce n’est pas un coup de cœur c’est une lecture 5* pour la romance et sur les faits historiques réels que je n’avais pas encore lu au cours de mes nombreuses lectures sur cette période sombre de notre histoire.
Je n’avais vraiment aucune idée, l’idée même ne m’a pas effleuré que 250 mille pigeons soient partis de l’Angleterre vers la France occupée pour délivrer des messages ou en recevoir sur les positions de l’armée allemande. Lire la passion pour leurs pigeons et la mission qui leur tient à cœur de Bertie et Susan sa petite fille m’ont immédiatement plongé au cœur du roman. Je voulais en apprendre plus sur Source Columba, nom de code utilisé pour la mission de ces aides ailés. La résilience des Anglais est admirablement retransmise. Malgré les bombardements quasiment quotidiens sur Londres et ses environs les Anglais continuent de vivre, d’espérer et de tout faire pour que jamais les Allemands ne parviennent à les envahir.
Outre la richesse historique, la fiction aborde une très belle et émouvante histoire d’amour entre Susan et Ollie, Oliver du Maine. Un jeune épandeur du Maine, récemment orphelin, qui a traversé les océans pour s’engager dans l’aviation anglaise, les États-Unis étant encore neutres en 1941. Le profond amour, le respect et la dévotion de Susan pour son grand-père Bertie m’ont aussi très fortement marqué. On vit quasiment quotidiennement à leur côté, ils en deviennent des personnes réelles même si cette partie du roman est romancée.
De même que Madeleine et son cochon truffier domestique, Lucien, ce moine ayant fait vœu de silence, ils joueront, un rôle dans le roman, ils m’ont eux aussi convaincu. Alan Hlad réussit à retransmettre les émotions, les descriptions physiques des personnages ou des lieux sans jamais perdre l’attention du lecteur. Tout comme le suspens constant et les nombreux rebondissements qui eux aident à ce que ce livre soit un véritable page turner.
Un roman que je vous conseille de lire, on a une autre version de l’engagement des Anglais durant la guerre, en tout cas je n’avais lu ce point de vue, autant de la mission des pigeons et du National Pigeon Service que des lieux où se déroulent l’histoire. Notamment en grande partie à Epping dans le Sussex.
Alan Hlad raconte une histoire percutante qui donne une idée de ce que la guerre provoquait chez les personnes qui vivaient ses horreurs. La peur, la colère, la famine et les privations ; mais toujours à côté de la peur, il y a ce courage extraordinaire, de la résilience et peut-être le plus important… de l’espoir, même pendant les jours les plus sombres. Ce qui a rendu ce roman si unique pour moi, bien sûr, ce sont les oiseaux. J’ai imaginé ces milliers de créatures larguées au milieu de la zone de guerre, transportant des informations vitales attachées à leurs pattes minuscules, s’appuyant sur leur instinct et leur intelligence pour les ramener (avec espoir) chez eux en toute sécurité. Je n’oublierai jamais Duchesse, Susan et Bertie.
Nos lendemains retrouvés rappelle encore une fois l’horrible cruauté dont les êtres humains peuvent s’infliger et s’infligent mutuellement ; mais c’était aussi un rappel de l’incroyable capacité de force, d’intelligence et d’espoir que possèdent les gens et la nature qui nous entoure.
À lire si tu aimes les romans se déroulant à cette période et si tu as envie d’un point de vue pas encore, à ma connaissance, abordé sur ce thème. Ou si tu aimes les romans inspirés de faits réels, mais romancés.
✩ Nos lendemains retrouvés ⟷ Alan Hlad ⟷ 480 pages ⟷ Edition Milady, le 11 octobre 2019 ✩
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