PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Quand Elisabeth et Stéphane déménagent loin de l’agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l’insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n’existent plus, d’oublier les trahisons ? Et si c’était en dehors de cette famille, auprès d’autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ?
« C’est dans l’improvisation, sans doute, que se cache le bonheur, dans ces moments intimes où la joie s’invite, d’autant plus précieux que personne ne l’attendait. »
La nouvelle maison c’est l’idée de Stéphane. La réparation qu’il lui promet.
De nouvelles bases. Ailleurs, là où les murs ne sont pas encore entachés de mauvais souvenirs.
Les liens rompus.
Les promesses brisées.
Une brèche s’est ouverte dans le couple.
À L’arrivée à la campagne la brèche s’élargit, tous les murs se fissurent, se lézardent même ceux que l’on ne voit pas comme Maeva, leur fille.
Un nouvel univers sombre et parallèle comme la brume de ce mois de novembre qui s’élève des champs autour de leur nouvelle maison.
Leur nouveau départ.
Un voyage qui devient naufrage.
Tout cela finira-t-il en cauchemar ?
Philippe acceptera-t-il si docilement les trains saturés, les heures de pointe
Elizabeth dans son nouveau royaume de peintre y entreverra-t-elle la lumière pour aller mieux ou continuera-t-elle à régurgiter toute nourriture afin de rester transparente ?
Transparente, elle l’était. Puisque son époux a aimé une autre femme.
Maeva est tout le temps de mauvaise humeur. Taciturne. Si elle tremble, ce n’est pas de ce froid d’hiver, mais de colère.
Village de bouseux. Collège de bouseux.
Élisabeth a tout raté. Son mariage échec. L’éducation de sa fille, échec. Pourtant elle était au moins certaine de cette réussite. Son couple non, mais sa fille, Maeva, sa vie oui elle a réussi son éducation. Non ?
Elizabeth qui rapetisse ; s’efface du monde avec ses vêtements trop amples. Toujours avec élégance, certes, mais plus tout à fait elle.
Le sourire de façade même au sein de leur cellule familiale.
Peut-être que si l’on ne dit rien tout ira bien ?
Le gentil mari repenti. L’épouse digne. La jolie petite fille bien coiffée qui raconte ses journées à l’école.
Une pièce de théâtre parfaitement rodée
Pourtant les regards ont cessé de sourire. L’étincelle a disparu.
Maeva, pourtant, elle a vu, elle a toujours cette image gravée sur ses rétines de sa mère à genoux devant la cuvette des toilettes.
Des tableaux d’Elizabeth d’abord uniquement sombres puis boisés, des natures mortes avec aucune trace de vie. Peu à peu, une ombre apparaît.
Une silhouette, une ombre floue. Un peu de couleur. La vie qui vient repeupler ses paysages intérieurs.
Seul un rai de lumière traverse la pénombre permanente, l’obscurité ambiante.
Dans nos corps étrangers, il y a aussi les bateaux, les vrais cette fois, ce n’est plus les images qui font naufrage.
Tragique.
Deux êtres frustrés, solitaires contre leur gré, égaré.
Ils traînent leur tristesse comme une couche poisseuse dont ils se débarrassent à coup de caresse. Les tourments par la magie du moment disparaissent.
Maeva va être un des éléments déclencheurs de ce raz de marée humain. Les parents consciencieux sont certains de leurs valeurs éducatives.
Dans ce désastre annoncé, il y a Maxence et Ritchie. Je ne te dis rien de leur rôle. Rien de leur passé ni de leur présent.
Ils jouent un rôle important dans cette scène tragique qui se déroule devant tes yeux.
Patience. Le rideau n’est pas encore tiré. D’autres scènes vont se jouer. Des sorties côtes cour ou côté jardin.
Côté jardin, il y a aussi Sylvain. Un personnage dont je ne te livrerai rien non plus.
Oui, je suis secrète, il le faut.
Deux parents. Deux adversaires. Ennemis ou amis ?
La vie qui reprend ses droits. Dans la nature avec l’éveil du printemps et Elizabeth qui va mieux. Ses tableaux se mettent à s’éclaircir. Le cerisier du Japon en fleurs.
Carine Joaquim nous offre un très subtil parallèle.
J’ai été soufflée quand toutes les pièces se sont mises en place. Tout était devant mes yeux, mais je n’ai rien vu.
C’est un roman sur des innocents, sur des enfants, des âmes naufragées, des mers insoupçonnées.
L’eau qui donne la vie et la reprend
C’est la vie, la mort et l’amour. C’est aussi l’amour qui donne la mort. Le poids des non-dits. Le triste spectacle d’un couple qui a fait semblant que tout irait bien et qui n’a rien vu, aucun des deux, ce qui se jouait devant leurs yeux.
Un roman qui met une claque. Tu ne peux pas savoir ; je pense que tu es comme les personnages ; tu ne veux pas non plus voir.
Quand arrivent les dernières pages, tu réalises tous les liens, les symboles, l’extrême intelligence de l’écriture qui t’a aveuglé.
Es-tu prêt à lire la vérité ?
✩ Nos corps étrangers ⟷ Carine Joaquim ⟷ 240 pages ⟷ Éditions La Manufacture de livres, 7 janvier 2021 ✩
0
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊