PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Mon cœur a déménagé est à la fois un récit initiatique, un roman d’amour et d’amitié, une vaste enquête s’étirant sur plus d’une décennie, et bien entendu une intrigue à twist, nul ne sachant, jusqu’à la dernière page, qui connaît la vérité, et qui la manipule.
» Papa a tué maman. »
Ophélie a tout vu, du haut de ses sept ans.
Son père n’est pas le seul coupable. Un homme aurait pu sauver sa mère.
Dès lors, Ophélie n’aura plus qu’un but : retrouver les témoins, rassembler les pièces du puzzle qui la mèneront jusqu’à la vérité. Et se venger !
Enfant placée en foyer, collégienne rebelle, étudiante évoluant sous une fausse identité, chaque étape de sa vie sera marquée par sa quête obsessionnelle.
Un nouveau roman de Michel Bussi est un rendez-vous annuel pour moi, l’une de ces sorties que j’attends chaque année.
Cette fois-ci, Michel Bussi nous entraîne dans le thème de la vengeance.
Rouen, Normandie.
Maja supplie le travailleur social de lui verser de l’argent, sinon son mari la tuera.
Leur argent est mis sous tutelle pour subvenir aux besoins de l’enfant de 7 ans qui raconte ses souvenirs.
L’enfant qui raconte, c’est Ophélie.
L’agent social, M. Vidame, refuse de céder à Maja.
Il lui dit qu’elle doit appeler la police, que lui ne peut pas lui donner de l’argent pour que son mari puisse acheter à boire. Elle le supplie.
Sa détresse est palpable.
La lecture de ce chapitre est éprouvante.
Ophélie se souvient de tout, du moment où sa mère lui a demandé d’aller se coucher aux passants qu’elle observait depuis son lit jusqu’aux lumières allumées aux immeubles de la cité où elle vit quand le drame arrive.
Ophélie, surnommée Folette, considère que le seul coupable n’est pas son père, mais Richard Vidame.
Celui qui n’a pas surveillé son papa.
Celui qui n’a pas répondu aux appels au secours de sa mère.
« Ne vous inquiétez pas pour ça », avais-je envie de leur dire, « je ne vous coûterai pas cher, en rire et en sourire. Je laisserai tout doucement mon cœur refroidir. Faudra juste lui laisser une petite place dans le frigo. »
290 fenêtres. 512 habitants et personne n’a rien vu.
Rien entendu.
Peu importe quand, mais elle vengera sa mère.
Tout ce qu’elle accomplit a pour elle un sens.
Elle a tout imaginé, programmé, espéré depuis des années : revenir. Punir.
Sa vengeance. Sa haine.
Son destin. Son dessein.
« Moi j’étais la Poucette de mon conte, le dernier que tu m’avais lu Maman, moi j’étais minuscule, je voulais juste retourner dans mon appartement minuscule de l’immeuble Sorano, dans ma chambre minuscule m’enfermer, n’importe où, dans une boîte, un placard, un tiroir, dans le noir, et une plante sortir. »
L’écriture est poétique, possédant une jolie rythmique.
Des phrases sonnent comme des vers.
Une écriture qui raconte un traumatisme de l’enfance, une vengeance.
La vengeance d’une enfant.
Ophélie, après le drame, est placée dans un foyer.
Là, elle fera la connaissance de sa meilleure amie, Nina.
Ce sera l’un de ses piliers dans sa vie, tout comme Béné, leur éducatrice.
Tu sens dès les premières lignes que quelque chose va exploser.
Qu’il y a un coupable, mais qui ?
Comment ?
Quand cela va-t-il éclater comme le feu d’artifice de l’Armada de Rouen ?
Ça, tu ne peux pas le deviner juste en lisant les confessions d’Ophélie et puis des autres voix qui se mêlent au récit.
Michel Bussi, comme il sait si bien le faire, brouille les pistes, puis soudain, quand tu tires le bon fil, tout l’écheveau se démêle, mais, pour arriver à ça, tu devras comprendre Ophélie.
Sa quête. Sa détermination.
Les personnages secondaires sont bien travaillés.
Je me suis attachée à Lazare, le voisin âgé qui comprend la quête d’Ophélie, Nina la meilleure amie du foyer qui la suit et l’appuie sans poser de questions, Béné l’éducatrice qu’Ophélie préfère, mais à qui elle ne le dira pas, c’est dangereux d’aimer, on peut vite perdre ceux qu’on aime et avec eux une partie de notre âme.
Et enfin, il y a Karim et puis ceux dont je ne peux te parler sans te mettre sur une piste.
« J’avais déjà compris, Béné, que tout ce qu’il me restait, pour m’accrocher à ma vie, c’était ces milliers d’amours que tu m’offrais. Et mon océan de haine. »
Michel Bussi te narre une enfance broyée, t’immergeant dans les années 80 et 90.
Il t’offre un récit rythmé, calé sur les dates de « les voiles de la liberté » (ou l’Armada aujourd’hui) qui a lieu tous les 6 ans. Tu vas suivre Folette à partir de 7 ans. Chaque partie se passe 6 ans plus tard.
« Des orphelines. Sans foi ni loi, sans bras ni toits. »
Un roman qui est également une fresque sociale, une romance, un roman à suspense.
Un suspense qui m’a fait passer outre les invraisemblances ou improbabilités, car après tout ce livre a fait le job, il m’a éloigné le temps de ma lecture pour me plonger dans les rues rouennaises aux côtés de Nina et Ophélie.
Un début compliqué mentalement pour moi qui connaît très bien les foyers pour enfant, c’était très proche de ma réalité, mais je peux dire justement que oui c’est juste.
En tout cas, de ce que j’ai ressenti et vécu.
Un roman noir, sombre sur le thème de la vengeance.
Sur une enfance brisée.
C’est finement joué, car on n’est vraiment pas dans un des contes qu’Ophélie aime tant.
J’ai cru jusqu’au bout à un certain dénouement et je me suis fait endormir.
Ce n’était pas la morale que Michel Bussi avait choisie.
Dans mon cœur a déménagé, il est question de vengeance, oui, mais aussi de rédemption et de pardon.
J’ai adoré la trame narrative. Des chapitres courts, rythmés tout du long en chanson parfois, en rime souvent, avec l’amour toujours et les souvenirs à tout jamais.
Veux-tu rencontrer Ophélie ? L’accompagner dans sa quête de vérité ?
Ce que j’aime par-dessus tout chez Michel Bussi c’est l’écriture, il y a toujours une dimension expressive et rythmique à sa narration.
J’aime également le soin apporté à la psychologie des personnages et le contexte social et politique exploré.
Avec justesse et pudeur.
Moi qui suis née fin des années 70, j’ai reconnu beaucoup de références.
Ce ne sera pas un coup de cœur cette année, car je me suis tenue à distance d’Ophélie.
Je ne me suis pas pleinement attachée à elle.
Tu auras le roman et un livre rouge et or comme fil conducteur et des mots qui te frapperont au cœur.
Michel Bussi a son style bien à lui.
C’est celui qui, moi ,me fait vibrer.
Je peux te jurer que tu n’auras pas envie de lâcher le livre avant de connaître le dénouement.
Dans ce roman noir, psychologique, Michel Bussi explore avec brio le thème de la vengeance alimentée par la haine d’une enfant.
Il s’emploie à brouiller les pistes, il t’offre ainsi au lecteur une intrigue pleine de rebondissements et de mystères.
Dans mon cœur a déménagé il y a :
une Volvo 244, Poucette, Bolduc, un avion sans aile, un livre Rouge et Or, la Grande Ourse et une boîte à chagrin. Un t-shirt « Touche pas à mon pote » et A-Ha, une foire, le Quid, le Petit Prince que l’auteur aime tant, Tom Cruise et Prince, des chats. Une coccinelle et la Petite Sirène, Vol au-dessus d’un nid de coucou et Juppé, Andersen, Daft Punk, l’Armada et de la tequila, une salade de la mer et un bouquet de fleurs.
✩ Mon coeur a déménagé ⟷ Michel Bussi ⟷ 416 pages ⟷ Éditions Presses de la cité, le 11 janvier 2024✩
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Isabelle Chevalier dit
Bonjour,
J’hésite à le rajouter à ma PAL parce que tes critiques me donnent toujours envie de lire les livres que tu lis, mais de manière générale je ne suis pas torp branchée romans policiers/polars/thrillers/etc. Donc il faut quand même que ce soit vraiment bon pour que ça me donne envie (je me fie à Babelio).
Et puis je n’aime pas les détails glauques ou autres…
Je me demandais si tu as lu Les hommes qui n’aimaient pas les femmes (mais je me doute que oui).
J’ai terminé le livre, mais il y a beaucoup de passages que j’ai trouvés assez horribles. C’est ce genre que je n’aime pas trop. (Pour une fois que je lisais un roman policier…).
Souris dit
Coucou, merci pour ton message Isabelle, tu peux lire ce roman sans souci. Il n’y a rien d’horrible à lire, pas de détails sanglants, 2 scènes sont plus dures mais l’auteur joue surtout sur ton empathie, ta psychologie. C’est un suspens psychologique que je te conseille 🙂