L’impératrice Némésis de Coralie Martin et interview

L’impératrice Némésis 

de

Coralie Martin 

212 pages, 19€

Edition Baudelaire, 28 mai 2013

Les vampires sont des monstres suceurs de sang. Leur société est pleine de certitudes, d’arrogance et de stupidité archaïques. Et j’en fais partie.

Mais qu’importe d’appartenir à leur race, tant que cela me permet de détruire celui qui m’a rendue immortelle – celui qui a tué mon enfant, mon amant et pris ma liberté.

Marie
Dandeleau vit seule avec son père, le jour de Noël le seigneur de
Bauchefort organise une fête réunissant tous les courtisans des
environs, la jeune femme fait sa première entrée dans le monde.

Cette fête
est surtout une occasion pour le Prince de pouvoir observer les
jeunes filles en âge de se marier et ainsi faire son choix.

Il tombe
vite sous le charme de Marie qui est d’une beauté extraordinaire, le
mariage est conclu 6 mois plus tard.

Marie
quitte donc son village pour vivre à Sexia, elle y mène la vie de
toute épouse de l’époque, elle donne naissance à un fils, même si
Gonzague n’est pas l’homme de sa vie la vie s’écoule paisiblement au
château.

Son destin, leur destin, va basculer quand ils accordent l’hospitalité à un
apothicaire, celui-ci n’est pas ce qu’il paraît et ne fait pas
qu’enseigner l’alchimie.

Nous sommes
au Moyen-âge, Marie, au contraire de toutes jeunes femmes de
l’époque, est avide de connaissances, elle ne se préoccupe pas du
qu’en-dira-t-on, monte à cheval comme elle en a envie, les
frivolités ne l’intéressent pas, c’est une femme rebelle pour ces
temps-là, la soumission c’est un mot qui ne fait pas partie de son
vocabulaire.

C’est un
personnage à deux facettes, il y a la Marie avant la rencontre avec
celui qui deviendra son maître et la Marie remplie de haine, froide,
prête à tout pour se venger.

Son Maître,
un vampire, lui a tout pris, son enfant et l’homme qu’elle a
profondément aimé. Elle veut le détruire, le faire souffrir autant
qu’elle souffre.

C’est le
personnage principal du roman et le narrateur.

Autour
d’elle on trouve très peu de personnages secondaires, l’auteure
s’est surtout attachée à montrer comment cette jeune fille va
basculer dans la violence.

Parmi les
protagonistes je citerais Bastien, celui qui deviendra son amant et
l’amour de sa vie, c’est un vampire, avec lui elle va « observer »
ce que sont ces êtres et leur quotidien.

J’ai aussi
aimé Marie-Edith, la femme de chambre de Marie, ces 2 femmes vont
être très attachées l’une à l’autre, Marie la considérant comme
le seul être restant de sa famille.

Enfin j’ai
aussi gardé un bon souvenir du père de Marie, la relation
père-fille est très belle.

On croise
des créatures de tout genre, vampires mais aussi lycanthropes mais
celui qui soulève le plus d’interrogations, le personnage le plus
complexe est sans aucun doute le Maître de Marie, un être abjecte,
terrifiant, un monstre sanguinaire et sans pitié, il prend un
plaisir malsain à torturer l’héroïne.

Ce livre
mélange 2 genres, le côté historique et le côté vampirique,
écrit à la première personne on suit le passé et le présent de
l’héroïne, les flash-back sont nombreux, on passe d’une époque à
une autre.

On lit ce
livre comme un journal intime, ce sentiment est d’ailleurs renforcé
par les interrogations que Marie soulève, comme si c’était à nous,
le lecteur, qu’elle les posait.

J’ai
préféré le passé de Marie, je voulais en apprendre plus, comment
cette femme assoiffée de vengeance en était arrivée à ce point.

Les
voyages dans le passé sont agréables et très bien documenté, je
ne suis pas une spécialiste du Moyen-âge, je n’ai que les maigres
souvenirs scolaires mais cette balade dans le temps m’a convaincue.

Si les
flash-back peuvent être perturbants, ils ne respectent pas un ordre
chronologique, ils sont comme les souvenirs de Marie, tout se mêle
dans sa tête, elle est en pleine détresse, ses souvenirs
resurgissent par moment, soit suite à un cauchemar ou une situation,
l’auteure nous livre les pensées de l’héroïne tel quel, on sent
à quel point tout est confus pour elle, combien elle a difficile d’accepter sa nouvelle nature, on perçoit son errance à travers le
temps pour assouvir sa vengeance.

Un style
d’écriture pas dénué d’intérêt mais qui rend la lecture
difficile, on est coupé dans l’élan, il manque quelque peu de
fluidité.

La fin m’a
laissé assez perplexe, ça se termine brutalement, on se doute qu’il
y aura un deuxième tome mais ce n’est pas évident.

L’ambiance
du roman est sombre, c’est violent, autant dans les sentiments que
dans les actions. L’auteure n’est pas tombée dans la facilité en
reprenant les mythes à la mode mais justement en allant à contre-courant de ce qui se fait actuellement, ça mérite d’être soulevé.

De plus on
sent le travail de recherche et de documentation sur la période, le
vocabulaire utilisé est celui de l’époque, un mélange subtil car
non tout n’est pas écrit en ancien français mais les descriptions
sont très bien réalisées, on peut percevoir les habits, lieux et
coutumes.

N’oublions
pas que c’est le premier roman de cette jeune auteure, son écriture
présente quelques défauts mais je suis certaine que ses prochains
livres seront plus aboutis.

Ni un livre
d’urban fantasy, ni historique ni thriller, ce livre est tout à la
fois .

Une société
vampirique complexe, une quête nous poussant à tourner les pages,
une héroïne tout aussi complexe que son intrigue, les quelques
points négatifs sont moindre par rapport à la richesse et
l’originalité du récit.

Un bon
premier roman que Coralie Martin signe ici !

Avec
Coralie nous avons échangé plusieurs messages, c’est une auteure
que j’aimerais faire connaître, j’espère que, par ma chronique et
l’interview qui suit, vous serez vous aussi curieux de découvrir son
univers

Bonjour Coralie, peux-tu te présenter en quelques mots afin que nos lecteurs te connaissent un peu mieux 

Bonjour, je m’appelle Coralie, j’ai 24 ans. Je suis psychomotricienne dans un centre spécialisé en neurologie (sortie de coma, AVC…) et aussi dans un EHPAD, doté d’une Unité de vie Alzheimer. J’adore rencontrer des personnes, connaitre leur histoire, discuter de tout…

Si tu devais présenter ton livre sans trop nous en dévoiler que nous dirais-tu ? 

Après maintes années de lecture vampiriques, de légendes et de recherches, je me suis rendu compte qu’on perdait un peu le côté folklorique et horrifique de nos chers cadavres ambulants. C’est pourquoi il n’y a guère d’amourettes dans mon roman, mais plus un « retour aux sources » que j’ai placé, sans vraiment m’en rendre compte, au Moyen-âge.

Tu es une jeune femme de 24 ans (si je me souviens bien), c’est rare de sortir son premier livre à cet âge, as-tu toujours eu envie d’écrire ? D’où te vient cette passion ? 

J’ai toujours lu et j’adore les histoires. Du coup, quand les personnages ne faisaient pas ce que je voulais, je changeais les fins. J’ai perfectionné mon style avec des fanfictions et puis, un jour, ce roman m’est tombé dessus.

Pour ce qui est du livre comment t’es venue l’inspiration ? 

J’ai toujours trouvé fascinant le mythe du vampire. Pourquoi existe-t-il ? Que signifie-t-il ? Quelle place occupe-t-il dans nos sociétés ? De ce fait, il est normal qu’il soit l’objet de mon premier roman.

Quant à l’inspiration, je ne peux pas dire d’où elle est venue. Ce sont mes personnages qui écrivent le roman, pas moi. Je ne fais que prêter mon corps…

(Cela fait très « trouble de la personnalité » mais je vous jure que je ne suis pas dangereuse).

Le processus d’écriture a-t-il été long ?

L’écriture en elle-même n’a pas été longue : 10h par jour durant un mois. Mais les corrections ont duré 3 ans et même maintenant, je voudrais corriger des choses.

As-tu des tics et des tocs d’auteur ? Le moment propice pour toi écrire ? Thé ou café ? Sucreries ou pas ? (oui je veux tout savoir )

Je veux du silence et que personne ne vienne me déranger. Après, je ne dis pas « non » a des sucreries…

Marie Dandeleau ton héroïne n’est pas une jeune demoiselle timorée qui attend sagement son destin, a-t-elle un peu de ton caractère ? Ou pourquoi ce choix

Ma devise est tirée de MacBeth : « J’ose tout ce qui sied à un homme. Qui ose plus n’en est plus un. ». Elle s’applique à Marie autant qu’à moi mais, j’avoue, j’aimerais beaucoup avoir son aplomb dans la vie quotidienne.

Nous sommes au Moyen-âge dans ton livre, pourquoi avoir choisi cette période ? 

Est-ce que c’est une période que tu aimes particulièrement ? T’es-tu beaucoup documentée pour ton roman ?

Je n’aime pas les approximations donc, oui, je me suis beaucoup documentée. Pour chacun de mes romans d’ailleurs… J’aime particulièrement l’art religieux du XIIème siècle et les vampires étaient très présents au Moyen-âge. 

Le « créateur » de Marie est un monstre, il n’a aucune pitié, voulais-tu te démarquer des autres romans du genre ? 

Non pas, du tout. Je ne cherche pas à me démarquer des autres, juste à coller à la « réalité ». Les vampires sont des monstres, c’est tout. N’oublions pas que nous sommes leur nourriture !

Ton passage préféré dans le roman ? Celui que tu as pris le plus de plaisir à écrire ?

Mon passage préféré est la dernière scène. Quand la réalité rattrape les espoirs. Elle n’a pas été la plus dure à écrire mais réussir à faire comprendre une règle aussi difficile à admettre, tant pour Marie que pour les lecteurs, l’a été. 

Quels auteurs affectionnes-tu plus particulièrement ? Des auteurs à nous conseiller ? 

Je n’ai pas d’auteur préféré mais plus de séries que je suis particulièrement. Comme les Anita Blake, les Alpha et Oméga ou les Démonica.

Mais tout ce fait par période alors, d’ici un mois, cela peut être de nouveau les mangas, les comics ou l’art pictural…

Mon petit doigt m’a dit que tu écrivais le tome 2, peux-tu nous dévoiler quelques secrets ? (promis je ne dirais rien à personne:p)

Alors, le second tome est déjà écrit et est en phase de correction. Je passe la barre des 300 pages, il y a beaucoup plus de personnages et de créatures de la nuit. On apprend le passé du Maître… et l’action se déroule en 1933.

Le troisième tome est déjà dans mon esprit et je m’attaque aussi à un autre roman qui n’a rien à voir avec cette série. ^^

Est-ce que tu as des séances de dédicaces prévues ? 

Alors, ma première rencontre « auteur-lecteur » se fera le 28 Septembre au Dame C de Lille, de 15h à 19h. Ensuite, je suis en train de voir avec une librairie pour d’autres salons du livre…

Vous pouvez suivre les dates sur ma page FB si vous le souhaitez

En tout cas, j’ai hâte de pouvoir discuter avec vous ! Et de te rencontrer, ma chère Souris !

Les couvertures ont toujours une importance pour moi, pour ton roman qui l’a réalisée ? Est-ce que tu avais donné des directives ? 

J’ai créé la couverture avec un ami et on l’a envoyé aux Editions. Mais rien n’a été gardé et j’ai eu la surprise de découvrir celle-ci dans ma boite-aux-lettres. Je l’ai de suite aimée et non, je ne sais pas qui l’a réalisé…

Merci Coralie de t’être prêtée au jeu des questions réponses, un mot pour conclure ? Un souhait à formuler ? 

J’espère ne pas vous avoir trop ennuyé avec mes réponses et que vous passerez un agréable moment avec le roman. Merci à toi, Sourie, d’avoir pris le temps de faire ma connaissance et bonne lecture !

Merci Coralie pour l’interview et pour la découverte !! 

Si le cœur vous en dit voilà l’affiche de la rencontre du 28 septembre