Sarah Lark encore une auteure dont je surveille avec attention chacune de ses parutions de romans en français.
Cette fois, nous ne partons pas en Australie, mais en Jamaïque, avant l’auteure va nous présenter son héroïne, Nora, 17 ans. Elle est la fille d’un riche négociant, très éprise de l’un des secrétaires de son père, Simon. Elle a toujours rêvé de ces colonies anglaises lointaines dont elle a si souvent entendu parler chez elle ou au bureau de son père. C’est son désir le plus ardent, partir vivre là-bas.
Quand tu la rencontres, c’est une jeune fille très insouciante de la véritable vie que mène tout un chacun. Elle rêve d’îles paradisiaques, de la faune et la flore. En commençant par nous la montrer évoluer dans son cercle, Sarah Lark va te permettre de donner beaucoup de poids à son héroïne. Nora va constamment évoluer au cours de la lecture. Bien des malheurs vont lui arriver. Tous, elle les relèvera avec force, courage et volonté. Têtue, en avance sur son temps, elle ne supporte pas l’esclavage. Elle est d’une très grande bonté d’âme. Sarah Lark t’offre aussi une voir plusieurs romances, elles sont sublimes tout en étant subtile. Ce n’est pas cela qu’elle met au premier plan
L’auteure met en avant la richesse face à la pauvreté des quartiers de l’East End où le gin ou la bière sont moins onéreux que l’eau destinée à la consommation. Elle te montre les riches lords ayant acheté leurs titres de noblesse, des lords complètement insouciants de ce qui peut se passer en dehors de leurs riches salons. Ensuite en Jamaïque elle va te montrer les conditions de vie déplorables des esclaves. Les plantations de canne à sucre sont en plein essor depuis que le thé et son sucre sont devenus la boisson à la mode grâce à la reine qui en bot chaque jour. Elle te donnera aussi le point de vue des négriers, celui des esclaves qui sont libres depuis que les Espagnols ne sont plus dirigeants de l’île et qui vivent dans les Blues Montains. Les expéditions punitives menées par ceux-ci et quantité d’autres aspects économiques, politiques et historiques de l’époque. Le roman se déroule à partir de 1729 jusqu’à fin 1739.
L’histoire est racontée principalement du point de vue de Nora, mais beaucoup d’autres personnages ont leur passage narratif, cela te permet de cerner leurs caractères, leurs buts, leurs actions. En parlant d’action, Sarah Lark ne va pas ménager ses protagonistes outre Nora, plusieurs vont faire face à des difficultés. Personnelles ou pas. Ces rebondissements, ces retournements de situation, rendent cette lecture très addictive.
J’ai été surtout très attachée à Nora, lire son évolution psychologique au fur et à mesure des réalités de sa vie, ses convictions m’ont fait vraiment sentir très proche de cette héroïne.
De plus, les aspects historiques de cette époque sont très intéressants. Mode, hygiène, mœurs et coutumes à Londres ou en Jamaïque sont habilement disséminées dans le texte. Certains passages sont très durs à lire, tu seras révoltée et émue. En colère et ahurie devant la méchanceté des hommes. Et pas uniquement des Anglais, Sarah Lark va t’offrir différents points de vue suivant les ethnies présentes sur l’île.
Les 4 parties du roman correspondent à un des hommes qui vont traverser la vie de Nora : Simon, Elias, Akiwasa et Doug. J’aimerais développer chacun d’eux, mais je ne te dirai rien. Les 4 amènent une intrigue, une position ou une réflexion.
En bref
Une saga historique débutant dans les années 1730 à Londres et se poursuivant sur l’île de la Jamaïque à la suite de la vie de colons et d’esclave U. un livre coloré, dynamique, dépaysant. Toutes les couleurs senteurs, faune et flore de l’île explosent devant tes yeux. Une évasion garantie grâce à ces 461 pages. En Jamaïque, Nora est confrontée à la désillusion, à une autre chance d’aimer, à une trahison, à des épreuves et à une tout autre réalité que celle fantasmée.
Cette saga historique très bien écrite t’offre également l’histoire de gens issus des classes d’esclaves, des classes libres et des classes de maître. La vie, l’amour, les difficultés et l’espoir donnent vie à ces personnes. Vivement la traduction du second tome et si tu ne la connais pas encore je te conseille fortement la saga : le pays du nuage blanc.
✩ L’île aux mille sources ⟷ Sarah Lark ⟷ 464 pages ⟷ Édition L’Archipel, le 5 juin 2019 ✩
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Vampilou fait son Cinéma dit
Je vois de nombreux bons avis sur ce roman, ce n’est pas forcément mon genre de prédilection, mais ça me fait très envie du coup !