PRESENTATION DE L’EDITEUR :
Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte.
Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a.
Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île ?
Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949 ?
Qui était vraiment sa grand-mère ?
Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…
J’ai adoré ce nouveau livre de l’auteur. Le douzième chapitre m’avait déjà totalement convaincu, mais ici avec ce deuxième roman (que je lis, il me reste dans ma bibliothèque les chiens de Détroit) je confirme : Jérôme Loubry doit compter dans le paysage du thriller et du polar français.
J’ai dévoré « les refuges » j’en aurais même bien cherché un pour moi à un moment.
Palpitant
Angoissant
Addictif.
Émouvant
4 adjectifs pour les 4 parties ou refuges du roman.
Tout commence en 2019 par un cours donné dans une université. Un prologue qui annonce déjà la couleur : suspens et énigmatique.
François Villemin présente à ses élèves une affaire dont il n’existe aucune trace numérique. Aucun dossier.
Passé ce prologue, on remonte le temps pour se retrouver en 1949 et assister à une scène macabre.
Rebasculement de temporalité pour nous projeter en 1986 avec Sandrine, journaliste, elle se trouve chez un fermier de la région. Les vaches de Franck Wenst ont été peintes de croix gammées.
Si la première scène est macabre, cette seconde te fait froid dans le dos sans que tu puisses expliquer pourquoi.
On va continuer le roman en grande partie avec Sandrine. Un notaire la contacte pour le testament de sa grand-mère qu’elle n’a jamais vue. Celle-ci vivait recluse sur une île.
Et quelle île !
Je ne veux surtout pas trop te dévoiler ce que tu vas trouver au fur et à mesure des différents chapitres et parties du livre.
Jérôme Loubry instille la peur, l’épouvante. Tu es constamment sur tes gardes.
Tu échafaudes des hypothèses. Tu te demandes évidemment ce qu’il s’est déroulé sur cette plage en 1949 et encore plus une fois que tu vas débarquer aux côtés de Sandrine sur cette île quasiment inhabitée. 5-6 personnes y vivent encore.
L’auteur se joue de toi, lecteur, et de ses personnages en réveillant de vieilles légendes et un poème du 18e. Le roi des aulnes de Goethe.
Forêts sombres.
Île où là lumière semble l’avoir déserté même l’eau de la mer qui l’entoure a l’air de fuir.
Loi du silence et regards qui en disent plus que de raison. Climat oppressant et cette peur constante de ce que l’on va bien pouvoir découvrir en fouillant davantage.
Mon premier ahurissement a eu lieu après 150 pages. Un twist que je n’ai pas vu du tout arriver. J’étais déjà immergée totalement dans les lignes de l’auteur, mais passé ce cap il l’a fallu lire, lire et lire. Tourner chaque page, décrypter chaque mot pour comprendre.
Quand ?
Comment ?
Qui ?
Pourquoi ?
Jusqu’où l’auteur va-t-il nous faire plonger.
C’est noir, glauque. Une ambiance poisseuse portée par une plume aérienne, poétique et rythmée.
Un fil conducteur oui, mais pour nous mener dans quel repère de monstre ?
Quel croque-mitaine allons-nous rencontrer encore ? Car oui ils sont plusieurs dans ce livre.
Des époques différentes, mais des peurs identiques.
Jérôme Loubry mène son suspens d’une main de maître, jamais tu ne pourras deviner ce qui se trouve dans ses pages.
Je ne m’y attendais pas, je l’ai terminé en une journée. J’ai laissé décanter une nuit pour pouvoir t’écrire mon avis.
Un livre qui passe à un cheveu du coup de cœur.
Si les refuges psychologiques te parlent, ce roman est fait pour toi.
Fantastique ou réel ?
Une réalité où les enfants et les chats ont un rôle primordial tout comme Le Roi des Aulnes.
Mare au diable, clou de Satan, superstition, culpabilité, ignorance, des morts et des vivants. Des vivants presque morts.
Détresse, douleur.
Le seul auteur qui arrive à mêler Goethe, le film « Carrie », la chanson de Lucie Boyer qui malgré sa beauté va te paraître annonciatrice d’un malheur à venir.
Tu sens constamment le danger tourner autour de toi. Comme si le diable posait sa main sur ton épaule et que quand tu te retournes… je ne préfère rien dire.L’auteur instille une touche de fantastique pour mieux asseoir son intrigue, c’est crédible, ça fait peur, c’est même très flippant par moment, l’ambiance est tellement réussie, qu’est-ce que c’est bon !
Je ne peux que te conseiller de faire la connaissance de cet auteur, à mon sens pas assez médiatisé. Il y a des pépites chez nos auteurs français ! À lire si tu veux te faire peur, te faire manipuler, si tu as envie de lire un thriller/roman noir, différent de ce que tu as l’habitude lire. C’est orignal et subtilement amené, parfaitement maitrisé et traité pour que le lecteur soit immergé dans ce livre et cherche un moyen d’en réchapper… si c’est possible.
Lu cet été il me reste en tête !
À découvrir sans hésitation !
✩ Les refuges ⟷ Jerôme Loubry ⟷ 395 pages ⟷ Calmann-Levy, le 4 septembre 2019 ✩
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Eliane dit
Coucou Stéphanie, j’ai adoré cette chronique, Voilà un auteur que je dois découvrir. Merci à toi, gros bisous 😘
https://evasionpolaretplus.wordpress.com dit
Une grosse claque un gros coup de cœur et pour l’auteur et pour le livre
laplumedelulu dit
Superbe chronique ma Souris Jolie. 🐁 Parlez moi d’amour 🎶🎵🎶🎵