D’une rive à l’autre du Saint-Laurent, des familles attachantes aux destins entrecroisés voguent entre amitiés et rivalités, drames déchirants et bonheurs intenses.Nous voici au XIXe siècle, sur les rives du Saint-Laurent, là où le fleuve se mêle à la mer. Deux rives : celle du nord, aride, majestueuse, faite de falaises et de plages ; celle du sud, tout en vallons, en prés verdoyants et en terres fertiles. Des couples et leur famille : Alexandrine et Clovis, Albert et Victoire, Emma et Matthieu, ainsi que James O’Connor, Irlandais immigré, seul membre de sa famille ayant survécu à la traversée.Ces personnages plus grands que nature, plus vrais que la rudesse de l’hiver, plus émouvants que les larmes et les sourires qui se succèdent au rythme des marées, peuplent le premier tome des Héritiers du fleuve, une saga incomparable comme seule Louise Tremblay d’Essiambre sait en créer.
Mon cher lecteur, ce livre va plaire à tous les amoureux de grandes sagas familiales. Pour ma part, c’est un coup de cœur. Les personnages, les lieux, je me suis tout imaginé, j’étais à Montréal, puis dans les deux villages situés au nord et au sud du fleuve Saint-Laurent.
D’un côté, l’Anse-aux-morilles où vit Emma et sa famille, de l’autre côté Pointe-à-la-truite où vivent ses deux amies d’enfance : Victoire et Alexandrine.
Ces trois femmes ainsi que James à Montréal, forment le ciment de cette magnifique fresque.
Si je l’ai tant aimée c’est parce que Louise Tremblay d’Essiambre te narre la vie des gens simples, un marin, un fermier, un forgeron et un débardeur.
Pas de noblesse de titre, mais des noblesses de cœur.
Je sais que peut-être certains seront étonnés, parfois lors d’un chapitre suivant le temps a passé vite, mais pour ma part je n’ai oublié aucun des nombreux enfants de Emma et Alexandrine, mamie la vieille dame à qui Matthieu a acheté la ferme et qui vit avec eux. La mère Catherine sur l’autre rive qui tient une auberge pour les touristes.
Je ne pourrais pas te faire de résumé juste te dire qu’au départ du roman, Emma et Alexandrine sont deux jeunes mariées, Victoire attendant l’heureux élu.
Tu vas suivre ces 3 femmes et James, ces 4 personnages vont te montrer ce qu’est qu’un couple, l’amour, le vrai puis le mariage avec ses bons et ses mauvais moments. La vie solitaire retirée de tous ses amis que mène Emma, à cette époque l’électricité commençait tout juste et sûrement pas dans des petits villages fluviaux.
Les seules nouvelles qui leur parviennent c’est par Clovis marin, il fait, au beau temps quand les glaces ont fondu, les aller-retour pour transporter entre autres les marchandises d’une rive à l’autre.
C’est la vie du début du siècle, avec une église catholique omniprésente dans la vie de ses paroissiens, une vie faite de labeur, où tous les enfants sont mis à contribution, ils vont à l’école, mais arrêtent assez tôt.
Ce sont les femmes qui sont le ciment de ces trois familles, James tu comprendras en lisant le roman quel lien il peut avoir avec le reste des protagonistes.
Les larmes ont coulé à plusieurs reprises ; c’est vraiment triste, le cœur déchiré que je referme ce roman, même si ce premier opus ne se termine pas sur un cliffhanger, je suis triste de quitter ces merveilleux personnages.
Lionel, Roger, Clovis, Prudence, Gilberte, Esther, Léopold, Marius, tous m’ont marqué en bien ou en mal, et si c’était en mal j’ai compris ensuite, car le talent de l’auteure c’est de forger des personnages à la psychologie fine, élaborée.
Tu vas lire les tourments des hommes et des femmes que tu vas rencontrer au fil des pages.
Leurs interrogations, leurs espoirs, leurs blessures du passé ou du présent, ils ont tous en commun la volonté de continuer malgré tout. Ainsi va la vie.
Une vie faite de labeurs comme je te l’ai dit, de nombreuses naissances à cette époque où c’était mal vu pour un couple de ne pas avoir de nombreux enfants.
C’est sûrement ce qui m’a le plus marqué.
Un des personnages sera épanoui avec toutes ces naissances, une autre se languira de ne pas pouvoir enfanter tandis que la troisième à un moment ne veut plus de bébé, mais toutes trois n’ont pas pouvoir de décisions.
Les couples que tu vas rencontrer vont t’émouvoir, c’est toute une vie à leurs côtés que tu vas lire.
Certains sont vraiment attachants devant leur belle complicité, un des couples, je l’ai plaint devant tant d’incompréhension de l’un comme de l’autre.
À une époque où les fiançailles ne duraient à peine que quelques mois au mieux on ne peut pas dire que ces jeunes filles et jeunes gens se connaissaient si bien que cela.
Tu plongeras dans l’intimité du foyer, tu auras affaire à des femmes de poigne pour la plupart, même si le respect de l’époux reste primordial, elles taisent leurs attentes, leurs peines intimes, ne se confiant qu’à leurs proches amies quand c’est possible, elles sont rarement seules, elles ont rarement du temps devant elles.
La profonde amitié qui unit ces trois femmes est belle, ni le temps ni les kilomètres entre elles n’effaceront ce lien. Un lien qui se renforce avec les années.
De James, Emma, Victoire et Alexandrine là maintenant je ne peux pas te dire lequel m’a le plus touché.
Au début, j’avais des affinités avec certains puis d’autres je les avais mal jugés, je n’avais pas compris leurs gestes, leurs paroles ou j’avais mal interprété leur silence.
S’il y en a que un seul, qui au final, je n’ai jamais apprécié c’est le curé.
On ne le voit que peu, mais cela m’a suffi.
Louise Tremblay te fait poser un autre regard sur la vie, une époque où tout le monde se parlait, une époque où l’individualisme n’existait pas ou très peu, un temps où le respect était de mise.
Tu vas rire et pleurer, soupirer, lever les yeux au ciel ou taper du pied en montant les escaliers comme Gilberte.
Renifler les effluves de la cuisine de Victoire, naviguer à bord du bateau de Clovis, t’inquiéter comme une mère devant des absences ou un retard inexpliqué.
J’ai adoré cette faculté que l’auteure a eue de me faire évoluer à leurs côtés.
De me faire changer d’avis sur un esprit buté et fermé. J’ai eu cette impression de faire partie d’eux, d’être à leurs côtés.
Au rythme des saisons, la vie s’écoule à Montréal, Pointe-à-la-truite et à l’Anse-aux-morilles, la vie avance, les enfants grandissent, les inquiétudes changent, les conversations aussi.
Tu ressens les profonds tourments comme les joies, la peine et la fierté.
Certes tu verras parfois que cette fierté est bien mal placée.
J’ai adoré cette fresque familiale, je ne connaissais pas encore l’auteure, depuis quand tu liras cette chronique j’aurai acheté une autre de ses sagas en attendant que Charleston publie la suite.
Cela ne m’arrive jamais, d’habitude, ici j’aurais été prête à ralentir ma lecture pour faire durer le plaisir, je n’ai pas résisté, Victoire, James, et Alexandrine m’ont entraîné dans la longue valse de leur vie, je suis assise dans leur cuisine, je regarde mamie se balancer dans le fauteuil, Mathieu fumer sa pipe, James narrer ses aventures, j’entraperçois Roger dans sa forge et j’attends le thé et le délicieux gâteau que m’a promis Victoire, finalement je vais rejoindre Alexandrine au jardin, les conserves de l’hiver sont à faire, à l’aube de la Première Guerre mondiale je sens que les personnages auront besoin de mes bras et de mes épaules.
Je ne vous dis pas au revoir, êtres de papier, je vous dis à bientôt et merci d’avoir partagé un moment de ma vie de lectrice.
Une écriture qui pourra te saisir, avec leur dialecte, pas moi, j’entendais l’accent et ce patois n’est pas bien différent du mien.
Une écriture immersive, descriptive, mais pas trop, une recherche historique minutieuse, des personnages profonds et humains. Le temps avance vite, tu as envie de le retenir, tu en redemandes des pages, mais c’est ainsi que la vie est faite on ne voit pas les années passer, nos personnages non plus.
La leçon de ce roman : profitez de chaque instant, vivez intensément, aimez sans retenue, communiquez, ayez la main tendue et serrez-vous les coudes.
J’ai écris ma chronique le 25 juin, depuis je n’ai toujours pas oublié ces personnages ! Je me reprends souvent à penser à eux, à me demander ce qu’ils deviennent.
❦ Les héritiers du fleuve, tome 1: 1887-1914 ❦ romans de : Louise Tremblay D’Essiambre ❦ 544 pages ❦ Charleston Édition, le 19 juin 2018 ❦
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Veronique COMES dit
💞💞💞💞💞💞
Eliane dit
Coucou, que voilà un très beau roman. J’imagine la vie de ces femmes et hommes, les beaux paysages, le fleuve…..une superbe description de cette époque. Un livre à lire absolument. Merci Souris pour cette superbe chronique. Gros bisous 😘❤️. Bon week-end 🤗