PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Le jour de leurs prédictions, où elles auraient dû découvrir leurs destinées, Lil et sa sœur jumelle Kizzy sont arrachées à leur communauté de Voyageurs et réduites à l’esclavage par le cruel seigneur Valcar.
Forcée à travailler dans les cuisines du terrifiant château, Lil trouve du réconfort auprès de la douce Mira. Mais autour d’elles, des jeunes filles disparaissent tous les jours sans laisser de trace, et personne ne sait ce qu’elles deviennent… Quand arrive le tour de Kizzy, Lil est prête à tout pour sauver sa sœur des griffes du Dragon qui les tient en otage. Mais elle ignore que ce qu’elle va découvrir surpasse toutes ses craintes…
Le contexte :
Kiran Wilwood Hargrave est une autrice que j’ai découvert durant la rentrée littéraire 2020 avec « Les graciées » un très gros coup de cœur, un livre qui reste en moi.
Un hiver sans fin est dans ma wishlist et j’ai, dans ma pal, « la fille d’encre et d’étoiles »
Quand j’ai vu la sortie de ce roman, impossible pour moi de résister, aussitôt en main je l’ai lu.
Les filles qui ne mouraient pas est une réécriture féministe de l’histoire de Dracula.
C’est ce que promet la 4e de couverture.
J’étais impatiente et avec beaucoup d’attente vu mon attachement à son roman précédent.
Ai-je aimé cette lecture ?
OUI, sans être un coup de cœur c’était passionnant à lire et en effet, une réécriture féministe.
« Cela ressemble à un conte, mais la vieille Charani disait que toutes les histoires prennent racine dans la vérité, même si celle-ci est profondément enfouie. »
Tu vas rencontrer un groupe de voyageurs, des Tziganes. Lil et Kizzy, les deux héroïnes du roman sont à la veille d’une cérémonie qui révèlera leur pouvoir.
Ils respectent la nature et suivent le rythme des saisons.
Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin en prenant soin de ne pas abîmer les liens où ils séjournent.
Ils craignent le Nord, toutes les histoires contées sont teintées de peur et d’avertissements.
Dans le Nord on trouve des esclavagistes et bien pire, plus traître et sournois : « le voïevod ».
Un jour, alors que les deux sœurs étaient dans les bois parties ramasser des champignons pour leur repas de fête, leur famille est décimée, sauvagement assassinée.
Il ne reste rien du campement.
Tous les parents et grands-parents ont été assassinés et les enfants emmenés comme esclaves.
» Je pensais d’abord que faire peur aux gens était une malédiction…
Mais j’aime qu’ils me craignent.
Je veux qu’ils me regardent et qu’ils pleurent. »
Pleines de courage, elles refusent de montrer leurs faiblesses devant ceux qui ont brûlé leur village, assassiné leurs familles.
Kizzy surtout, elle refuse de plier l’échine, elle ne peut s’empêcher de répondre.
Lil est, physiquement, anéantie par le chagrin, à vif comme si elle avait été battue.
Lil est différente de sa sœur, elle est moins dans la provocation, mais n’accepte pas pour autant leur sort.
Elle craint surtout que le « Boyar » repère sa sœur, si belle et jolie.
Tout en courbe et en talent, elle risque de ne pas pouvoir rester longtemps dans l’ombre des cuisines.
Un travail éreintant, mais qui ne met pas en danger leur virginité.
Elles doivent obéir au moindre ordre, tout rouage défectueux dans cette grande machinerie qu’est le château est supprimé.
Inutile que je te fasse un dessin.
« Les racines, me rappelais-je. Plantes-toi profondément à l’endroit d’où tu viens. Garde tes pieds enracinés. »
Kizzy et Lil souffrent de ne plus être en contact avec la nature.
Elles sont enfermées nuit et jour ; elles qui n’ont connu que le grand air et leur roulotte.
Victimes de la haine des « Installés », car la couleur de leur peau est différente, leur mode de vie également.
Rien de vrai dans tout ça, mais les gens préfèrent croire les rumeurs et leurs explications.
Un peuple ostracisé.
Ce point n’est pas sans rappeler le racisme et le jugement des gens actuellement.
Dans ce château règne le mal, tout est dans le même ton : une fine couche de sucre pour enrober la barbarie et la cacher à la vue directe, mais quand tu y vis, tu sais.
Tu vois.
Tu ressens.
Lil et Kizzy vont devoir se tracer un nouveau destin.
Quel que soit leur avenir, bon ou mauvais, il y aura toujours une blessure à vif en leur cœur, une profonde déchirure, des profondes cicatrices faites parce qu’elles ont vu, vécu et subi.
Elles possèdent toutes deux un profond désir de lutter, leurs résolutions seront mises à rude épreuve.
Tu liras une très belle romance, teintée de respect, d’une affinité profonde, lumineuse et puissante.
Tardive dans le récit, je ne te dévoilerai rien, mais sache qu’elle est moderne, ancrée dans l’air du temps.
Douce et belle.
Juste sans empiéter du tout sur l’intrigue.
Pour moi elle a ajouté un surplus d’intérêt et m’a émue.
« Peut-être le monde était-il devenu une bête prête à frapper quiconque n’était pas comme elle, toute créature qui refusait de rejoindre la meute. Peut-être les nôtres finiraient-ils par en être rejetés, ou forces de vivre comme les installes. »
« J’avais toujours considéré mon inaction comme inoffensive. J’étais parfaitement satisfaite de laisser Kizzy prendre des décisions, se jeter au-devant du danger ou de la menace, riposter aux insultes. Mon silence et ma passivité m’apparaissaient comme des réactions très correctes. Et soudain, je me rendais compte que cela me rendait aussi coupable que ces hommes qui avaient pris le parti d’un monstre (…) »
Le poing levé, ne pas se laisser dicter sa conduite parce qu’on est une femme, lutter contre l’ostracisation de n’importe quel peuple, anéantir les clichés, cesser de pointer du doigt la différence et en faire une richesse. Ce ne sont là que quelques sujets et thèmes soulever par ce roman fantastique.
Il est d’une grande beauté, juste. On entre facilement dans l’univers imaginé par Kiran Milwood Hargrave. Même si tu lis peu de littérature de l’imaginaire tu ne seras pas perdu.
Ce livre s’adresse à de nombreux lecteurs. De tout âge. Hommes ou femmes.
J’ai lu énormément de livres qui traitent du vampire, la version de Kiran Milwood Hargrave est totalement innovante. Originale.
Le courant féministe est présent tout au long de ta lecture. Lil et Kizzy, notamment, doivent lutter contre le rôle qui leur est imposé. Pour leur liberté d’être et de penser.
Comme je te le disais, il y a une romance, superbe, un amour magnifié je dirais.
J’ai eu surtout cette impression de lire un conte, sur les Tziganes et leur culture, mais pas uniquement.
Une légende qui s’adresse à toutes les cultures.
J’ai retrouvé la plume un peu désuète, pleine de poésie et de lyrisme (sans de longues phrases alambiquées où tu te perds) que j’avais découvert dans « Les graciées ».
Une réécriture qui m’a totalement convaincue.
Une écriture que j’adore, qui me parle beaucoup et qui, je l’espère, te plaira à toi aussi.
Le fantastique, comme la romance, est abordé tout en subtilité.
Des sujets sensibles, émouvants sont insérés dans l’intrigue.
Quand tu arrives au milieu du récit, le rythme s’accélère, te tenant encore plus en haleine.
Quand Kiran Milwood Hargrave t’amène là où elle le voulait, que l’histoire révèle toutes ses nuances c’est tout simplement magnifique.
Si tu aimes les histoires profondes et émouvantes, je te conseille de découvrir cette autrice.
Avec celui-ci si tu veux du fantastique
Avec les graciées si tu veux lire un roman historique basé sur une histoire vraie.
Tu aimeras ce livre si tu as aimé :
Seule en sa demeure de Cecile Coulon, l’univers et la plume m’y ont fait penser
Si tu aimes les réécritures
Si tu as aimé Vampyria de Victor Dixen, c’est davantage jeunesse, mais assez inédit aussi.
Kiran Milwood Hargrave:
Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) à : Londres, le 29/03/1990
Kiran Millwood Hargrave est poétesse, dramaturge, écrivaine.
Elle est diplômée de l’Université de Cambridge en 2011 et de l’Université d’Oxford en 2014.
» La fille d’encre et d’étoiles » (The Girl Of Ink and Stars/The Cartographer’s Daughter, 2016), son premier roman, a immédiatement séduit lecteurs, libraires et critiques outre-Manche et s’est vite classée au rang des best-sellers. Il a obtenu le Waterstones Children’s Book Prize 2017.
Elle a voyagé du Canada au Japon, mais vit aujourd’hui à Oxford avec son mari, l’artiste Tom de Freston.
son site : est ici
✩ Les filles qui ne mouraient pas ⟷ Kiran Milwood Hargrave ⟷ 320 pages ⟷ Éditions Michel Lafont, le 14 octobre 2021 ✩
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