PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Et si le Graal était une femme ?
Alors que la croisade contre les Cathares saigne la France du XIIIe siècle, Brigid, une jeune femme aux dons extraordinaires, fuit les inquisiteurs qui ont juré de l’éliminer. Dernière héritière de Marie-Madeleine, elle perpétue une lignée millénaire dont l’existence fait vaciller la toute puissante Église catholique. Quand la campagne militaire s’intensifie avec l’arrivée de Simon de Montfort à la tête des armées du nord, Brigid doit trouver refuge auprès de seigneurs locaux rebelles, parmi lesquels le jeune et beau Raoul de Monvallant. Hantée par des visions terribles de l’avenir et afin d’assurer sa descendance, Brigid est bien décidée à livrer jusqu’au bout le combat de l’amour contre la mort.
« La voix de notre lignée ne fut jamais autre. Toujours, tu rencontreras des obstacles en travers de ta route, mais si tu sais les retourner, tu trouveras l’amour et le courage de les surmonter. »
1207, Montagnes Noires du Haut Languedoc.
Deux hommes accompagnent Brigid quand elle doit quitter la grotte où ils avaient trouvé refuge quand sa mère a été retrouvée quasiment morte après la torture de frères catholiques.
Sa mère décédée Brigid doit accomplir le destin de sa lignée.
Chrétien, le frère cadet de son père et Mathias l’érudit l’accompagnent.
Cela fait six ans qu’elle est sa mère, voyageait de village en village pour prêcher la doctrine cathare et dispenser soins et réconfort aux malades.
À mesure que leur renommée grandissait, l’hostilité de l’Église romaine s’est accrue. Aux yeux de l’église, « le catharisme était une hérésie cancéreuse qu’il fallait éliminer à tout prix. »
Le pape Innocent III a demandé au roi de France d’apporter son appui à une croisade contre les cathares de la région.
Cela fait plusieurs années qu’on parle de croisades, mais là, les signes avant-coureurs ne mentent plus, l’espoir disparaît, une guerre aura bien lieu
L’autrice te narre les mois qui ont précédé la croisade des albigeois menée par Pierre de Castelnau, légat du Pape. Les noms sont célèbres, notamment celui de Raimond de Toulouse et Pierre de Castelnau, Arnaud Amaury ou encore Simon de Montfort parsèment le récit.
Cupidité, pouvoir et peur ne font pas un ensemble pacifiste.
Ces hommes craignent d’être anéantis et préfèrent les éradiquer de suite.
Une tempête est prête à s’abattre sur cathare et catholiques confondus
Nul n’est à l’abri, la guerre est là…
Dans le roman, tu rencontreras des hommes valeureux, des hommes d’honneur, mais aussi des hommes ambitieux, des hommes à l’esprit pervers même s’ils sont prêtres
On suit également des personnages fictifs.
Raoul de Montvallant, qui adhère à la cause cathare sans être lui-même cathare et Brigid. Ils vont se retrouver coincés dans cette guerre disposant d’une très faible marge de manœuvre.
Tu vas lire la persécution des cathares, pour éviter le mort : ils doivent désormais se cacher pour célébrer leur culte.
Brigid a le devoir de perpétuer sa lignée et engendrer une fille. Voilà 1200 ans que cette chaîne de transmission de mère en fille n’a pas été interrompue.
Le mot « sorcière » n’est jamais cité, mais on devine que ce que l’autrice veut nous faire comprendre.
Brigid a notamment des pouvoirs, dont celui de la vision. Celui de prescience.
Elle possède le don d’invoquer le feu et celui de la guérison.
Elle serait la descendante directe de Marie-Madeleine
C’est le pendant féministe du récit
Raoul ne désire pas guerroyer, contre ses compatriotes, au nom, d’une cause, presque entièrement étrangère à la défense du bien et de la vérité. Il ne désire pas se battre pour une cause qui pour des hommes tels que Simon de Montfort n’est qu’un prétexte pour s’enrichir en pillant le Languedoc.
« Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens ! »
Une phrase qui est généralement attribuée à Arnaud Amalric, abbé de Cîteaux et légat du Pape Innocent III, et aurait été prononcée le 22 juillet 1209 lors de la prise de Béziers, dans l’Hérault. Tu vas assister à ces faits historiques.
Pour les paysans des collines, Brigitte est simplement une guérisseuse, pour l’Église romaine, elle est dangereuse au point que ses représentants cherchent à la faire disparaître.
Pour les Templiers, elle est descendante de la Madeleine et de la vierge, elle devrait à ce titre être révérée.
Les templiers ont toujours reconnu dans leurs cérémonies les plus secrètes que la déesse a foulé le sol de la terre longtemps avant le dieu, que ce fut sous le nom d’ishtar, Isis, d’Astarté, de la vierge Marie ou de Marie-Madeleine.
Les personnalités et les évènements réels constituent une toile de fond à partir de laquelle l’autrice élabore son récit à l’aide de ses propres personnages et son imagination. Ainsi, quelques aspects du roman relèvent de la fiction et d’autres de la vérité historique.
C’est très détaillé dans les faits historiques comme dans la fiction.
Tu te demandes tout au long du roman ce qu’il va bien pouvoir advenir de Raoul et Brigid les 2 jeunes héros qui sont à un tournant déterminant de leur vie.
Leurs choix vont être décisifs.
L’autrice avec son récit condamne la religion catholique romaine à cette époque qui a exterminé sans pitié, les cathares, les femmes, les enfants.
Des scènes sont difficiles à lire : viols, meurtres. Il y a des épisodes très sanglants.
La ville de Béziers a été complètement anéantie.
Tu lis ceux qui sont prêts à s’enrichir en tuant les autres, sans aucune morale.
Ils ne comptent que s’enrichir ; de conquérir des terres au détriment des habitants. Ils ne croient même pas en la cause de l’église.
La richesse du Sud a attisé les convoitises
On y lit comment l’occitan a été anéanti, comment il a été tourné en ridicule et combien les seigneurs du nord de la France avaient en jalousie les seigneurs du Sud. Des seigneurs qui accueillent sur leur terre tout le monde, peu importe sa croyance : cathares, juifs et musulmans ; une population cosmopolite qui n’était pas du tout du goût de l’église.
L’écriture est fluide, malgré les nombreux détails historiques, les chapitres sont courts, on alterne les chapitres en suivant les deux héros, on avance lentement.
Dans le temps, on lit avant la croisade et pendant la croisade les conséquences des actes des hommes.
J’ai beaucoup aimé ce roman historique qui même s’il est détaillé est assez original, par la dimension fantastique qu’il comporte.
Il m’a fait penser au livre d’Eve que j’avais lu il n’y a pas très longtemps avec moins de fantastique, c’est beaucoup plus historique dans ce cas-ci.
J’ai aimé que, même si c’est un récit féministe, tous les hommes ne soient pas mauvais.
Il y a des bons comme des mauvais.
C’est juste et équilibré, il y a des hommes et des femmes ouvertes d’esprit et d’autres, complètement fermés.
Elizabeth Chadwick, elle est connue pour ses romans historiques et elle prouve une fois de plus, son érudition avec ce nouveau roman, traduit en français et paru en janvier chez Hauteville.
Mon bémol :
Je trouve qu’il manquait de notes de bas de page pour distinguer ce qui se passait à certains moments. Tout comme de savoir si certains personnages étaient fictifs et d’autres étaient des personnages ayant existé. Si on n’a aucune notion de cette époque, cela m’a paru ardu à comprendre. Cela pourrait rebuter certains lecteurs. Pour ce qui me concerne, j’avais de bonnes bases, mais malgré tout, j’ai trouvé cette lecture plutôt complexe. Je dirais que c’est vulgarisé, mais qu’il manque d’explications historiques par moment.
À lire, si tu as envie de comprendre ce qui s’est passé au XIIe siècle, pourquoi les cathares ont-ils été persécutés ; si tu as envie de comprendre pourquoi le sud a attisé à ce point les convoitises du Nord ; si tu as envie de lire le récit d’une jeune femme qui doit accomplir sa destinée à tout prix au détriment de ce qu’elle désire.
À lire, si tu aimes Mireille Camel, si tu aimes que des faits fantastiques viennent se joindre à l’Histoire
si tu aimes les personnages emblématiques, des femmes fortes qui prennent en main leur destin et qui n’ont pas peur d’accomplir leur destinée.
Des jeunes gens à peine âgés de 25 ans qui sont soumis aux dures règles de la guerre.
Deuil, Amour, passion, cupidité, désespoir sont les thèmes du récit.
✩ Les filles du Graal ⟷ Elizabeth Chadwick ⟷ 512 pages ⟷ Éditions Hauteville, le 3 janvier 2024✩
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