PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Aster, la protectrice.
Violette, la favorite
Tanaisie, la bienveillante
Mauve, la combattante
Clémentine, l’étincelle.
À Arketta, on les appelle « les filles de la chance »
Leur « chance », c’est d’avoir été vendues, enfants, à la maison de bienvenue.
D’avoir été marquées et emprisonnées comme des animaux.
Le jour où l’une d’entre elles tue accidentellement un homme, signant leur perte à toutes, les jeunes filles n’ont d’autre choix que de fuir. Traversant un pays désolé où l’injustice règne en maître, elles fuient en quête de liberté, de renouveau, d’espérance.
Pour survivre, il leur faudra bien plus que de la chance…
Prenez garde à ne pas les sous-estimer, vous pourriez bien y perdre la vie…
Contexte :
On commence le récit alors que Clémentine a tout juste 16 ans, elle va passer sa « nuit de la chance »
Sa vie va changer, elle ne sera plus une fille du crépuscule, mais une fille de l’aube
Elle est effrayée par ce changement pourtant censé améliorer sa vie.
Sa sœur, Aster, ne lui a pas trop expliqué en quoi consiste cette fameuse nuit.
Sa seule recommandation : mentir à Mère Fleur en ne prenant pas la dose de Chardon Sucré et fredonner dans sa tête une chanson qu’elle
connaît par cœur, mais pas sa préférée.
Chacune des filles est tatouée par une encre magique.
Une fleur qui s’épanouit au fur et à mesure qu’elles grandissent.
Elles ne peuvent pas cacher ces tatouages même sous un foulard, cela leur cause des souffrances pénibles.
Un tatouage qui s’étend de la clavicule au visage.
Tu as, dans le monde créé par Charlotte Nicole Davis : des hommes vivants ou morts qui jouent des rôles ou métiers différents.
Ainsi tu rencontres des dévoreurs, les gros bras de la maison d’hospitalité qui punissent les filles sans laisser une trace : ils « dévorent » leur esprit.
Ils infligent la douleur, te faisant vivre et revivre tes peurs les plus importantes.
Tu as les sangs-de-poussière, des hommes et femmes déchus.
On les reconnaît à leur absence d’ombre contrairement aux sangs-purs.
Souvent mineur et pauvre, des hommes aux corps brisés et aux ventres vides.
Quand des maisons comme celle où vivent Clémentine et Aster offrent la possibilité à leurs filles de travailler dans ces lieux, où elles seront logées et nourries, les parents acceptent, ou les vendent.
C’est de là que vient leur nom, fille de la chance, car elles ont eu de « la chance » de quitter la misère de la Balafre.
Dans la Balafre, les créatures mortes rôdent partout, des prédateurs qu’on ne peut voir. Une sorte de fantôme.
Il y a 3 sortes différentes.
De l’esprit bienveillant, souvent un ancêtre qui vient en aide, assez rare, ensuite ceux qui sont coincés dans le monde et enfin les plus dangereux, empli de colère souvent des hommes torturés à mort, ces derniers ne sont que vengeance.
La Balafre est le coupe-gorge de Arketta.
Une ville au creux des montagnes.
Dans le désert.
Tu y rencontres des scorpions, des serpents à sonnettes ou des pumas.
Une région connue pour sa violence. On ne s’y promène pas seul même si on est armé.
Aster n’a jamais laissé la maison de l’hospitalité et Mère Fleur, celle qui la dirige, lui briser l’âme.
Elle est tel un poing serré.
Tendue et hostile, attendant le moment de frapper sauf qu’elle connaît les risques et se retient ; surtout en pensant à sa sœur plus jeune de 1 an, Clémentine.
Elle n’est pas la favorite de la maison, comme elle ne se laisse pas abuser par les jolies choses, refusant le Chardon Sucré, car à cause de lui, elle n’est plus maître de son corps et de son esprit.
C’est une sorte de drogue dure qui anéantit leur personnalité.
Leur corps leur appartient plus, sauf pour des filles comme Aster qui lutte et garde intacte leur âme, cherchant un peu de bonheur là où elles le peuvent.
Les files du crépuscule craignent le coucher du soleil tandis que les filles de l’aube redoutent son lever.
Là-bas à Green Creek, la maison d’hospitalité, elles ne connaissaient plus la faim, mais était-ce mieux ?
Elles ont connu la faim de l’âme.
Réduites à néant.
Étouffées, elles n’avaient plus le droit de penser et réfléchir par elle-même.
Même si la maison n’est absolument pas un endroit où elles seront heureuses et chanceuses au moins elles connaissent le danger à combattre, les obstacles à surmonter ce qui n’est pas le cas de dehors.
La flamme de la liberté va vite s’éteindre quand elles fuiront et feront face dès le départ à des ennemis.
Vivants ou morts.
Clémentine sera peut-être à même de les aider, car elle possède un pouvoir, une sensibilité particulière.
Il n’empêche que les 5 filles : Mauve, Tanaisie, Violette, Aster et Clémentine devront se serrer les coudes.
La tension vrombit ; tu la sens palpitante.
Tout comme tu sens le soleil taper sur ta nuque.
Tu vois le ciel bleu, il pourrait être beau si elles n’étaient pas en fuite.
Pas la moindre bise sous ce ciel de plomb.
Le monde, les lieux et les thèmes :
Charlotte Nicole Davis t’offre un roman engagé avec comme décor une ville, un paysage digne des plus beaux western avec ses mines abandonnées, ses saloons, ses panneaux de route en bois, ses ruisseaux, ses forêts de pin et ses hommes armés.
Elle intègre dans tout ceci un roman fantastique où se côtoient les êtres vivants et les morts.
Des hommes déchus et vengeurs, des âmes torturées, de la misère.
Au départ, les informations sont nombreuses, mais c’est un tome 1, et donc c’est normal qu’elle installe son intrigue.
Malgré tout, l’action démarre très tôt, l’autrice te révèle son monde peu à peu au rythme des conversations entre les filles.
Les souvenirs qu’elles évoquent, leurs craintes, leurs caractères ; et puis grâce aux rencontres qu’elles feront.
Chaque information est amenée au bon moment, même si retenir tout le système et ses différentes castes demande un peu de concentration.
Tu es vite entraîné à cheval à leur côté chevauchant vers leur liberté.
Parmi les thèmes et leçons de vie, tu as celui que j’ai trouvé le plus pertinent et complet : le pouvoir que l’on a quand on comprend sa colère, ses peurs, ses faiblesses, quand on les dompte et les accepte comme faisant partie de nous.
Quand on transforme la rage qui nous consume en quelque chose de bien ; d’utile aux autres.
Quand on accepte une main tendue.
Que la bienveillance rend plus heureux.
Que tendre une main n’est pas un signe de faiblesse
Tu as aussi l’entraide, le courage et la bravoure qui sont plus communs à ce type de romans.
" Ce doit être épuisant, de n’arriver à voir que le pire en toutes choses. »
J’ai adoré que l’autrice mette en scène des femmes de couleur, des femmes qui s’aiment.
Je peux me tromper, mais je trouve que les aides que notre groupe de 5 filles trouveront en route à une allure du chemin de fer clandestin qui aidait les esclaves en fuite avant la guerre de Sécession.
Les héroïnes ont toutes connu des tragédies, elles ont toutes des cicatrices invisibles qu’elles révèleront peu à peu, certaines avec plus de mal que d’autres, mais quand elles s’ouvriront aux autres ce sera beau et merveilleux.
Comme un lever de soleil, elles accepteront enfin un peu de chaleur et de lumière.
Je serai heureuse de continuer à lire les aventures de Clémentine et Aster, aller plus loin avec elles dans leur combat pour la liberté.
Des filles fortes qui n’ont pas fini de t’étonner, de se révéler aux autres comme à elles-mêmes et à toi.
Je te cache de nombreux thèmes, de nombreuses révélations.
Un roman Young adult original qui mériterait d’être adapté au cinéma.
Suspens, action, émotion tout est réuni pour te faire passer un bon moment.
En bref :
J’ai adoré l’écriture de Charlotte Nicole Davies, elle mélange les genres (fantastique, urban fantasy, historique, thriller) et en fait quelque chose d’unique.
J’ai adoré l’atmosphère, le cadre où se déroule le récit, pour moi, j’étais au Texas. J’ai adoré les éléments de fantastique qui parsèment le texte.
Il y en a, si cela te rebute ; sache que l’intrigue principale, le fil rouge n’est pas trop fantastique.
L’action ne faiblit pas, les personnages sont attachants.
Il y a de la tension, de l’émotion et du contenu sensible, je ne le recommanderais pas aux très jeunes lecteurs, c’est un roman plutôt destiné à un public d’adolescents qui aiment la fiction fantastique avec un message fort à la base.
L’autrice a basé son intrigue non pas sur le racisme en soi, mais sur une fille noire et sa sœur qui retrouvent la liberté, des filles qui se réunissent pour s’élever contre les riches et les puissants.
Un peu à la manière de Robin des bois.
Charlotte Nicole Davies écrit une histoire qui aborde des thèmes sombres d’une manière qui te fait, à la fois remettre en question l’histoire et te fait penser au monde actuel.
« Les filles de la chance » pose des réflexions intelligentes et pertinentes.
Trigger Warning et thèmes :
Maison close, prostitution, homosexualité féminine, fraternité, aventure, quête de liberté, de justice et de vengeance.
Informations supplémentaires :
Charlotte Nicole Davies
Elle est l’autrice de « The Good Luck Girls », un roman fantastique pour jeunes adultes sorti à l’automne 2019 en VO.
Charlotte adore les films, les bandes dessinées, les livres avec des cartes à l’intérieur.
Elle vit actuellement à Brooklyn avec un chat à la queue cassée.
Le site de l’autrice est ici
✩ Les filles de la chance ⟷ Charlotte Nicolas Davis ⟷ 448 pages ⟷ Éditions Albin Michel, le 2 juin 2021 ✩
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