Rééditions d’un format poche désormais plus disponible, « Les fiancées du Pacifique » narre 6 semaines de la vie de plus de 600 Australiennes en route pour retrouver leur mari anglais qu’elles ont épousées durant la Seconde Guerre mondiale.
Jojo Moyes s’est inspirée de la vie de sa grand-mère elle aussi à bord du Victoria, un porte-avion affrété exprès pour emmener ces femmes vers leur destin.
On va surtout suivre 4 d’entre elles.
Frances, infirmières. Maggie, fille de fermier. Avice, fille d’un riche industriel et enfin Jean, 16 ans.
Ces femmes n’ont rien en commun sinon leur statut d’épouse qui leur permettent de quitter l’Australie pour l’Angleterre.
Un voyage loin d’être celui d’une croisière de luxe, à bord de cet immense navire de guerre.
Pas de salle de bal, ni de salon de coiffure, pas de restaurant, mais une cantine.
Si Frances, Maggie et Jean s’en moquent, Avice, elle est dans tous ses états.
Elle m’aura agacée bien des fois avec ses remarques pleines de mépris envers ses compagnes de cabine qui pourtant sont toutes là pour elle quand elle est souffrante.
Frances est l’héroïne qui va t’intriguer le plus, car si Maggie raconte facilement et avec enthousiasme sa rencontre et son mariage avec Joe, Jean avec Stan et Avice avec son merveilleux et riche Ian, Frances Mackenzie ne dévoile rien de son passé, elle ne parle pas de son époux, ni de sa famille.
Maggie et elle vont vite se nouer d’amitié. Une amitié sincère, grâce notamment à Maudie Gonne, la petite chienne que Maggie n’a pu se résoudre de laisser à la ferme. Forcément, un chien n’est pas admis sur le bateau, toutes deux ruseront, parfois avec l’aide Jean, pleine de bagout pour le sortir. Il faut dire qu’un fusilier garde les cabines des femmes pour les « protéger » des matelots.
Nombre d’entre eux n’ont plus vu une femme durant la guerre alors 600 femmes qui débarquent sur leur bateau ça échauffe quelque peu les esprits.
Jojo Moyes te montre par son récit que les apparences sont trompeuses et que l’on peut toujours prendre un nouveau départ même si le passé a été très lourd.
Il y a toujours moyen de trouver quelque chose pour avancer.
Il y a une jolie et tendre romance, mais je ne t’en dirai pas un mot.
Le roman peut paraître long, l’écriture est belle, mais il ne se passe pas grand-chose à part les activités de ces femmes, les escales, les difficultés que tu peux imaginer de voir des femmes la plupart n’ayant jamais vécu loin de leur famille sur un bateau militaire.
Elles sont mariées, mais ne connaissent quasiment pas leurs époux, la guerre a précipité les fiançailles et les mariages.
Tu liras les doutes, les regrets. Des télégrammes honteux et d’autres, affreux, qui vont bousculer ces femmes.
Elles racontent les femmes, mais aussi la difficulté des hommes surtout de deux d’entre eux. Le capitaine qui accomplit son dernier voyage. Il n’a pas envie de quitter la marine après 40 ans de service et le fusilier Nicol aussi secret que Frances.
« Il y a une passagère à bord, une fille dont le passé est peu reluisant. La voir souffrir m’a fait comprendre que tout le monde, quel que soit son vécu, a droit à une seconde chance dans la vie, surtout lorsque quelqu’un est prêt à lui en donner une. »
J’ai trouvé intéressant le voyage dans son ensemble.
L’intrigue est très linéaire, il n’y a pas de grandes surprises ou de rebondissements. Cependant, moi, il m’a plu grâce aux personnages réalistes. Je voulais en savoir plus sur eux.
Sur le passé, leurs vies à venir qu’elles rêvent, elles n’ont aucun point de comparaison.
C’est un livre parfait à lire entre deux romans plus durs, si tu as envie de lire quelque chose de léger et facile, de te détendre un peu et si bien sûr tu aimes les héroïnes fortes et fragiles, l’histoire et les descriptions nombreuses.
Pour ma part, je me suis laissée bercer par les mots de l’auteure et j’ai eu deux ou trois fois le cœur serré.
En bref
J’ai aimé suivre la vie de ces 600 femmes vers un pays qu’elle ne connaissait pas, un mari qu’elle avait très peu connu en ces temps troublés de la Seconde Guerre mondiale.
Frances et Maggie sont les deux femmes qui m’ont le plus émue.
Le capitaine Highfield et le fusilier Nicol, les deux hommes qui m’ont le plus marqué.
Jean et Maudie Gonne aussi, mais d’une autre manière, Avice m’aura énervé parfois très très fort pour rester polie.
Jojo Moyes livre ici un récit de fiction basé sur des faits réels avec beaucoup de précision, des moments plus légers, du suspens, peu de rebondissements, mais assez pour que je passe un bon moment de lecture.
✩ Les fiancées du Pacifique ⟷ Jojo Moyes ⟷ 640 pages ⟷ Édition Milady, le 3 juillet 2019 ✩
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Vampilou fait son Cinéma dit
Je ne suis pas sûre d’être le public idéal, mais ton est magnifique ma belle !
Nanette dit
J’adore les romans qui nous dévoilent des pans de l’Histoire méconnus, voire totalement inconnus ! Il faudrait que je le lise un jour !