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Les déracinés de Catherine Bardon

Vienne, 1932. Au milieu du joyeux tumulte des cafés, Wilhelm, journaliste, rencontre Almah, libre et radieuse. Mais la montée de l’antisémitisme vient assombrir leur idylle. Au bout de quelques années, ils n’auront plus le choix ; les voilà condamnés à l’exil. Commence alors une longue errance de pays en pays, d’illusions en désillusions. Jusqu’à ce qu’on leur fasse une proposition inattendue : fonder une colonie en République dominicaine. En effet, le dictateur local a offert cent mille visas à des Juifs venus du Reich.
Là, au milieu de la jungle brûlante, tout est à construire : leur ville, leur vie. Fondée sur des faits réels, cette fresque au souffle admirable révèle un pan méconnu de notre histoire. Elle dépeint le sort des êtres pris dans les turbulences du temps, la perte des rêves de jeunesse, la douleur de l’exil et la quête des racines.

C’est dans une histoire sur 40 années que Catherine Bardon t’emmène. Le point central du roman étant Sosúa, je te dis ce que c’est plus loin dans la chronique, si tu es comme moi, c’est un pan de notre histoire que je ne connaissais pas du tout.
Un roman historique autour d’une superbe romance.
L’auteure va te faire explorer 40 années d’histoire de 1921 à Vienne jusqu’en 1961 en République Dominicaine, tu vas suivre les deux héros de cette fresque historique : Wilhelm et Almah.
Une exploration historique, mais une exploration des sentiments aussi et surtout, qu’ils soient de couple, d’amitié ou familiaux.J’ai littéralement dévoré ce pavé de plus de 600 pages sans jamais ressentir aucun temps mort.
Raconté à la manière d’un feuilleton avec ses chapitres courts de 3,4 pages ce qui donne un rythme au récit; j’ai tout simplement adoré ce roman même si ce ne sera pas un coup de cœur.
Il l’a été presque jusqu’à la fin, un fait commis par un des personnages m’a fait redescendre d’un cran mon amour pour ce livre, même si je l’avoue c’est la vie que l’auteure raconte avec ses hauts et ses bas, mais ce bas-là m’a déplu.
Je te rassure, c’est insignifiant sur 40 ans, mais voilà je reste honnête avec toi et je le dis.Will est un jeune journaliste, son père Jacob tient une imprimerie.
D’origines juives, ils ne sont pas pratiquants« je ne me sentais pas juif, mais simplement et profondément autrichien. J’étais né dans cette ville, comme mon père et ma mère avant moi. C’était mon univers, dans lequel je me sentais en confiance et en sécurité, et qui devait durer éternellement. L’Autriche était ma patrie, et être juif n’avait pas plus d’importance qu’être né brun ou blond. Bien sûr, nous étions juifs, mais notre origine ne se manifestait guère plus d’une fois par an (…) »Reporter pour tout ce qui est culturel il croise, lors d’une exposition, le regard d’Almah, leur destin s’est scellé ce jour-là.
Un coup de foudre. Almah est issue d’une famille bourgeoise, elle est dentiste, indépendante, avec des origines juives comme Will.
L’atmosphère à Vienne change, en octobre 1932, le régime devient de plus en plus dictatorial, c’est aussi la montée du nazisme en Allemagne, Hitler vient juste de remporter les élections dans ce pays frontalier du leur.
Peu à peu, le nazisme grimpe aussi en Autriche, les habitants d’origine juive ne sont plus perçus de la même façon.
Tout s’aggrave encore le 11 mars 1938 avec la fin de la souveraineté de l’Autriche.
L’antisémitisme se fait de plus en plus important, l’Autriche étant devenue une province du Reich.
Les parents des deux jeunes mariés les exhortent à partir se réfugier aux États-Unis ou en Suisses, mais Wilhelm et Almah ne veulent s’y résoudre, ils aiment leur pays, comment laisser leurs parents, tout abandonner.
Finalement à bout de ressources ils décident de s’expatrier, ils veulent mettre leur bébé, Frédérick en sécurité.
S’en suit pour nos deux héros un voyage interminable, une longue période d’errance et d’incertitude.
Les États-Unis qui avaient accueilli sa sœur Myriam et son beau-frère Aaron ne seront pas la terre d’accueil tant espérée par Will.
Will ne sera jamais un grand journaliste américain.Tous les deux, ils vont entamer un périple de 1 an et demi, en ayant habité dans 5 camps de réfugiés, Suisse, France, Espagne, États-Unis pour finalement atterrir en République Dominicaine.
C’est là que j’arrête de te narrer le début du roman pour te parler de la Sosúa.
La Sosúa est une colonie établie en République Dominicaine, financée par le JOINT ou JDC (american Jewish Joint Distribution Committee) une terre « offerte » par le dictateur dominicain Trujillo avec les États-Unis en intermédiaire.
Le Joint recrute des jeunes, surtout célibataires, et quelques couples mariés pour bâtir un Kibboutz.

« Il y eu une première réunion d’information où furent conviés les hommes entre dix-huit et trente-cinq ans. Ils furent peu nombreux à y assister, car la plupart visaient d’autres pays, en priorité les États-Unis, ou à défaut l’Argentine, le Brésil ou le Chili ; quant aux sionistes, pour eux c’était la Palestine sinon rien. Wilhem s’y rendit, plus pour satisfaire sa curiosité que par véritable intérêt. Le recruteur, un petit homme à la face joviale, inspirait d’emblée la sympathie. Solomon Trone était ingénieur. Il représentait la DORSA, une association créée en décembre 1939 par le joint et l’Agro Joint pour organiser le projet dominicain, projet qui n’existait pour le moment que sur le papier. (…) Un contrat venait d’être signé par le gouvernement dominicain. Les pionniers s’installeraient sur les terres d’une ancienne plantation de bananes que la United Fruit avait abandonnée et revendue à Trujillo qui l’avait lui-même revendue au Joint, empochant au passage un petit pactole. Plusieurs recruteurs américains parcouraient les pays d’Europe pour sélectionner les candidats. »

Cette terre leur a été vendue comme paradisiaque, aucun d’entre eux et sûrement pas nos deux héros ne sont préparés à ce qui les attend à leur arrivée.
Almah et Will débarquent du bus qui les emmène dans leurs nouveaux chez eux en mars 1940.

« L’objectif du JOINT est de créer à Sosúa une communauté agricole sur le modèle de Degania, le premier Kibboutz fondé en Palestine en 1909. Pas de propriété privée, terrain, matériel, équipement ne leur appartiendra pas, la communauté devra pourvoir à tous leurs besoins, ils ne recevront qu’un maigre salaire et quelques vêtements de travail. »

Will est bien obligé de s’asseoir sur ces idées politiques, tous les deux vont entamer un nouveau chapitre de leur vie et quel chapitre !
Les déracinés te racontent le destin, la vie de ces expatriés.
Ils vont créer des nouvelles racines dans ce pays inconnu en ayant quand même souvent, surtout Will, la nostalgie de Vienne.
Ce haut lieu de culture qu’il chérissait.

Tu entendras parler de Monsanto qui fournit semences, insecticides et engrais et de Bayer qui est là pour les vaccins et médicaments.
Tu verras la communauté s’agrandir et changer au fil des années, les amitiés se créer comme Emil et Markus, les amis de Will et Svenja l’amie d’Alma.
Tu assisteras à la création de l’État d’Israël le 15 mai 1948, la folie des grandeurs et la dictature de Trujillo (citation massacre haïtien), tu assisteras à la fin des dictatures des pays d’Amérique latine, le procès de Eichmann en 1961 en Israël.
Quantité de faits historiques sont abordés ou traités, parfois simplement cités comme le 12 avril 1961 avec le premier vol dans l’espace de Gagarine.

L’auteure a accompli un travail de recherches important et minutieux pour autant, les faits historiques n’alourdissent pas le récit.
Tu vas suivre la communauté de Sosúa, les arrivées et les départs suivant l’actualité mondiale avec en premier plan l’histoire d’amour d’Alma et Will.

J’ai ressenti énormément d’empathie pour Almah, une femme étonnante, forte, elle qui vient d’un milieu très aisé ne craint pas l’adversité, elle va affronter de terribles épreuves, mais continuer d’avancer, elle refuse de s’appesantir sur le passé. Ce qui compte pour elle : le bonheur de sa famille.
Will lui est plus nostalgique et en colère.
Il n’accepte pas le refus de Visa des États-Unis, il pense souvent à Vienne, à ce qu’ils ont perdu même s’il se rend compte que grâce à cet exil ils ont échappé au terrible sort de millions de juifs.
Un homme érudit qui se pose beaucoup de questions. Il se rend compte de sa chance, mais ses questions existentielles ne sont jamais loin.
Il n’est pas pour cela un personnage pas attachant, pas du tout ; j’ai juste plus admiré sa femme qui affronte tous les drames de la vie.

L’écriture comme je te disais est rythmée grâce au chapitre court, j’ai moins aimé la fin du roman, mais j’ai adoré chaque étape de la vie des deux héros.
L’amour filial, marital, l’amitié, Catherine Bardon explore les multiples facettes de l’âme humaine.

Un roman vraiment riche autant sur la psychologie des protagonistes que sur l’histoire, mais aussi dans les descriptions.
Que cela soit à Vienne ou dans les différents camps traversés par Will et Almah et la plage de Sosúa, faune, flore, bâtiment, architecture, tout est finement détaillé et parfaitement intégré dans le roman.
Une écriture visuelle qui t’immerge complètement dans le récit.

En bref :

Encore une lecture riche en découvertes historiques, je ne connaissais pas du tout Sosùa, je ne savais pas du tout qu’une colonie avait été créée à cette période, d’autres faits connus, oui, mais un rappel ne fait jamais de tort.
Une très belle romance, toute une vie racontée.
Une exploration des sentiments humains, l’injustice et l’horreur de cette triste période, mais abordée d’un point de vue tout autre que dans les romans habituels sur le sujet de l’antisémitisme.
Un premier roman qui m’a ravi, beaucoup d’informations, mais qui ne ralentissement pas le tempo.
Parfois, le narrateur est Will, d’autres ce sont les écrits de son carnet que tu lis et d’autre un narrateur extérieur qui te raconte leurs vies, leurs sentiments, les espoirs, les déceptions, leur impuissance.
40 années qui défilent devant tes yeux à toute allure, tu assimiles les odeurs, les couleurs, le bruit et le silence des différents pays traversés par nos héros.
Les personnages sont fictifs, mais Catherine Bardon les rend très réels, j’étais persuadée de lire à la fin que ce roman était issu des journaux intimes de Will comme quoi l’auteure n’a rien laissé au hasard.
Un très bon premier roman que je ne peux que recommander aux férus d’histoire de la Seconde Guerre mondiale tout en sachant qu’il s’agit d’une romance historique, certes riche en histoire, mais romance quand même plus par exemple que dans « Le gardien de nos frères » dont je t’ai parlé il y a peu de temps. (Lien)

 


❦ Les déracinés ❦ romans de : Catherine Barbon ❦ 624 pages ❦ Édition Les Escales, le 3 mai 2018 ❦

 

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31 juillet 2018

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Commentaires

  1. MARION PÉRÈS dit

    12 février 2021 à 10 h 17 min

    J’ai lu vos 3 ouvrages avrc passion. J’ai découvert ausdi tout un pan d’histoire que je ne connaissais pas. Passionnant. Merci.

    Répondre
  2. Vivi Jnx dit

    16 août 2018 à 12 h 56 min

    Kikou tite souris
    Belle chronique comme toujours 😉 💋
    Par compte je suis partage !! Je sais pas si je le lirais 😜
    Cilinette

    Répondre
  3. Eliane dit

    31 juillet 2018 à 10 h 46 min

    Coucou mon amie, que voilà un superbe roman…..à lire absolument. Merci à toi pour cette belle découverte. Belle journée, gros bisous 😘😘

    Répondre

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