PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Il n’y a que trois règles ici, Paloma. La première : ne jamais tomber amoureuse. La deuxième : ne jamais voler l’homme d’une autre. La dernière : ne boire que du champagne millésimé. »
De ces trois règles, une seule pourtant serait respectée.
J’avais quinze ans quand j’ai pris la route ce matin-là, et une seule idée en tête : rejoindre le Pays basque, devenir couseuse d’espadrilles, et échapper à mon destin. Jusqu’à ce que je rencontre les Demoiselles. Des femmes fantasques et mystérieuses vivant au milieu des livres, des jarretières et des coupes de champagne.
Qui étaient-elles ? Quel secret cachaient-elles ? Libres et incandescentes, accompagnées d’un majordome plus grand qu’une cathédrale, d’un chauffeur louche et d’un perroquet grivois, les Demoiselles n’auraient jamais dû croiser ma route. Pourtant, ces femmes ont changé ma vie.
Anne-Gaëlle Huon célèbre dans un roman enchanteur ces femmes oubliées par l’Histoire. Les Demoiselles ou le destin exceptionnel de Rosa, une jeune Espagnole, sous le signe de la mode, du courage et du plaisir.
Tu as ici un roman qui commence de nos jours, mais qui se déroule surtout dans le passé. On remonte le temps jusqu’en 1923.
Rosa et Alma quittent Fago en Espagne pleines de rires et d’espoirs pour Mauléon pour se fabriquer un trousseau, une dot ; des jeunes filles qui rêvent de se marier, trouver le bonheur. Pour ça, elles ont 6 mois. De l’hiver au printemps en cousant des espadrilles.
20 pages et mon cœur était pris au piège, ravi, volé, kidnappé par l’auteure.
Tresse, empeigne, bout et talon
Vache tomate nuage mariage
À coup de gestes répétitifs et d’apprentissage du français, tu tiens le coup.
Des mots et des mouvements qui à défaut de te réjouir te permettent de vider ton esprit.
Tu tutoies Liz, mais excuse-moi si je prends la liberté de te tutoyer à mon tour, chère Rosa, au caractère bien trempé.
Carmen et Colette, 2 jeunes femmes qui vont changer ta vie.
Carmen la cheffe de votre groupe d’hirondelles espagnoles
Colette la Française, le rossignol de l’atelier.
Leurs actions te mèneront à la maison des Demoiselles.
Des accidents qui ne sont pas de ton fait vont guider ta jeune existence. 15 ans à peine.
Tu vas nous faire découvrir le Paris des cabarets, des cocottes. Outre les noms d’oiseaux, toi et tes compagnes avez bien plus en commun. Oies, hirondelles, grues, pigeons, cocottes.
Tous ces noms de volatiles en quête de plaisir et de liberté
Colette l’amoureuse de l’amour,
Des conversations sur l’amour, de ses promesses, de ses dangers, de ses ravages
« Tu peux être l’esclave de tes passions, mais jamais d’un homme. Notre liberté est fragile. Le cœur ne doit pas d’en mêler. »
Pleine de repartie, mutine, créative, magnétique et magnifique.
» Le bonheur n’a pas d’âge et l’amour n’a pas de rides »
En toi, Rosa bat une rage sourde, invisible et menaçante, de coups du sort en méchancetés, la personne qui te fera courber l’échine, baisser les bras, n’est pas encore née.
« La vie a continué. Elle continue toujours. (…)Elles ont accepté mes silences et mon chagrin. Avec la patience de celles qui aiment sans rien attendre en retour. Avec l’expérience de celles qui ont enduré des drames.
La vie suit son cours. La fanfare joue tous les jours.
Rosa heureuse d’être libre
C’est émouvant pour moi de te voir t’épanouir, lire ta vie s’écrire sans que je ne sache encore pourquoi tu écris à Liz
. Ni qui elle est. Te voir tenir la barre de ton radeau, survivre à tous les naufrages, surmonter chaque vague qu’est l’existence. Je t’ai admiré tellement admiré.
“Ne laisse pas une mauvaise journée te faire croire que tu as une mauvaise vie”
Lupin géant invincible au cœur d’or, aux réponses des questions jamais posées, un homme infiniment grand qui voit et observe l’infiniment petit. Chagrin, nature ou simple demande non formulée
des mots sur des sanglots.
“Tu peux faire ce dont tu rêves. Le destin, ce n’est pas une question de chance. C’est une question de choix.
‘La vie s’écrit, Paloma. Et les chemins qu’elle prend sont parfois tortueux’.
J’ai tant aimé sa sincérité. Sa sérénité. Son amitié. Sa loyauté. Sa sagesse. Sa paume posée pour atténuer toute tristesse.
Pas besoin de longues phrases ni de mots. Il voit, il te voit et il entend.
Joyeuses, enthousiastes et libres. Affranchies à une époque où c’était inconcevable.
Chacune de ces femmes que tu vas rencontrer dans le roman ont perdu quelque chose chacune à ses raisons, ses secrets, son histoire.
Melle Thérèse et ses livres, ses chemisiers noués jusqu’au cou, la 1re à avoir repéré Rosa qui deviendra Paloma, leur colombe.
Le lien qui l’unit à la reine des demoiselles, je ne t’en soufflerais mot.
Melle Thérèse et sa culture, son désir d’enseigner et sa sensibilité.
Melle Vera, avec elle chaque jour est une fête, fanfreluche et fantasie, plume et champagne. Mais, un personnage bien plus profond que ne laisse présager sa légèreté apparente.
Courageuse, généreuse avec les oiseaux blessés qu’elle trouve sur son chemin
Marcel le chauffeur, Bernadette et ses bons petits plats. Bernadette entière et spontanée
‘Le mariage est une belle journée, mais il y a trop de lendemains’
Il va être question dans ce livre des choix difficiles et des sacrifices
Il raconte aussi le poids des fardeaux qui nous sont confiés dans l’enfance, la culpabilité, le chagrin, la peine et la colère qui nous consume.
On parle reconstruction et nouveau départ, d’émancipation de la femme,
qu’une vie n’est pas toujours suffisante pour se délester de tous ces poids.
Que la pluie tombera, mais finira par se calmer !
De réaliser ses rêves, du vertige du temps qui passe, des moments éphémères, des injustices.
Dans ce livre on fabrique des espadrilles, mais surtout on répare des cœurs le tien aussi, tu verras.
Dans ce roman, tu auras tout ceci sans que rien ne dénote.
L’auteure arrive, grâce à sa magie, à ce que tout concorde, soit lié. En peu de pages, elle t’offre un roman complet dont tu es très loin de deviner la richesse.
Mauléon, le Pays basque, des espadrilles, des souvenirs, Fago, les Pyrénées, de la dentelle, des hirondelles et des chênes, un berger, du français et de l’espagnol, Sancho de la pansa et un chat, un perroquet bavard et du champagne, une carte postale, des dessins, un héron, une usine et une pipe, des plumes et des strass, un canotier à cerises, Henri et Pascual, Paris et Biarritz, des diamants et des cloches en argent, une larme qui roule et un rire tonitruant, des demandes en mariage et des forêts, du charleston et du tango, de la belote et du chant basque, des chansons grivoises, de la toile de jute et du coton, la guerre, les mineurs, le New Look, l’Argentine, Charlie Chaplin et Billie Holiday, Brigitte Bardot et Lauren Bacall, des capelines et du swing, le Bottin et un cabriolet.
Comment des espadrilles peuvent sauver une vie, des destinées ; je te laisse lire ce magnifique livre pour le comprendre.
‘Ne suis pas la route qui t’est imposée. Va là où il n’y a pas de chemin et laisse une trace.’
Cette maison au volet bleu j’y étais si bien bercée par la plume de Rosa qui écrit à Liz.
Ses souvenirs tendres ou douloureux, son histoire et l’Histoire, la belle place faite à la musique et à la mode.
Cette sublime ode aux femmes et ce dernier quart de livre auquel je n’étais absolument pas préparée.
Une escapade au Pays basque que je connais mal, mais que j’ai envie de découvrir un jour (et ça Anne-Gaëlle je l’ai écrit avant de lire tes remerciements : mari réussi)
Ces villages aux noms si poétiques Ainhoa, La Bastide-Clemence, le coucher de soleil à Guéthary, j’ai envie de le voir puis randonner sur la Rhune pour déguster ensuite un plat régional.
Le Paris de la Belle Époque m’a fasciné, c’est une période que j’affectionne particulièrement.
Marcel, Lupin, Rosa, Carmen, Véra, Thérèse, Bernadette, sans oublier Gedeon je vous laisse partir à regret.
Merci pour ces nombreux sourires et ces tout aussi nombreuses larmes.
Si tu penses lire un roman léger, tu te trompes complètement. Il l’est parfois, mais dans tout ce que j’ai écrit je ne laisse aucun indice sur les thèmes et sujets abordés dans ce livre ardent. Flamboyant. Lumineux. Chantant. Dansant.
« (…), C’est quoi le nombril ? – Le souvenir de ta maman. – À quoi servent les étoiles ? – À nous montrer d’où l’on vient. Et la poésie ? – À chanter sans bruit. – Et la musique ? À faire danser les émotions. – C’est quoi l’amitié ? – Des retrouvailles d’une vie d’avant. – Et l’amour ? – Le cœur qui crépite’
✩ Les demoiselles ⟷ Anne-Gaëlle Huon ⟷ 336 pages ⟷ Éditions Albin Michel, le 17 juin 2020 ✩
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