La quatrième de couverture est à la fin d’article comme c’est un tome 2
Le contexte de lecture.
J’ai découvert Carine Pitocchi avec son 1er opus : Les rêves de nos mères.
Un livre que j’ai adoré, lu durant l’été 2020, tu peux retrouver mon avis ici
Carine a remporté le prix du livre romantique de Charleston 2020 avec ce roman.
Mes attentes étaient élevées ; mon cœur avait été conquis par tous les personnages du roman, par l’ambiance, le contexte historique, le suspense mon seul reproche à ce moment-là : j’en voulais plus.
Cette fois, le roman est bien plus long, on passe de 251 pages à 496 pages.
Est-ce que ce deuxième opus a comblé toutes mes attentes ? Oui. Le seul reproche, la multitude de personnages, des nouveaux arrivent ; ils sont intéressants et parce qu’ils le sont certains manquent de reliefs, de profondeur. Maintenant, comme c’est une saga, je suppose que c’est voulu de la part de l’autrice et qu’ils seront développés dans le prochain livre.
Peu importe, ce détail n’a pas entaché mon bonheur de lecture, car malgré ses presque 500 pages, il aura duré 3 jours.
Mon avis :
Je ne vais pas pouvoir développer tout ce que je voudrais comme c’est un deuxième tome. Je ne veux pas te spolier.
On commence le récit dans ma région lors du début de la Première Guerre mondiale.
Je ne savais pas que je retrouverais cette ville où j’ai fait mes études, Mons.
Les personnages masculins du premier opus sont envoyés au front.
Tu vas notamment suivre Will et Archie. Will avait emporté mon cœur dans le 1er. J’ai aimé la psychologie d’Archie dans celui-ci.
De leur côté, les femmes, plutôt que se morfondre seules dans leur demeure, vont œuvrer de leur côté à l’effort de guerre. Emily et Julia vont aider autant qu’elles le peuvent. Emily propose son aide à La Croix rouge pour aider le peuple belge affamé par les Allemands.
Emily et son impétuosité est mon personnage préféré.
Carine Pitocchi nous entraîne au cœur de la Première Guerre mondiale. Des tranchées aux terrains d’aviation. Des cantines de terrains aux hôpitaux de campagne.
Elle te montre le monde qui vole en éclat. Riche ou pauvre nul n’est épargné par cette terrible guerre meurtrière.
De Londres à la Suisse, en passant par la Russie
Tu croiseras des noms connus tels que Marie de Cory, Édith Cavell et leur célèbre réseau 66
Winston Churchill, ou encore Mary Curie
Tu entendras parler de nombreux faits historiques connus ou moins connus tels que
Les Dardanelles https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Dardanelles
Petain.
L’abdication du Tsar Nicolas II en mars 1917 mettant fin à 300 ans de règne des Romanov
Des noms moins illustres, mais qui pour moi le sont davantage. Hommes et femmes de l’ombre qui ont aidé à l’évolution par exemple de la chirurgie comme Forsyth, Levenson-Gower ; ces deux médecins ont la particularité de tout mettre en œuvre pour éviter les amputations bien trop nombreuses. Les chirurgiens anglais utilisaient un protocole de chirurgie conservatrice basé sur l’usage de Dakin par exemple.
Les fractures sont traitées de manière douce par la traction.
Tout l’enjeu de préserver l’intégrité physique des soldats
Toutes des méthodes innovantes encore utilisées aujourd’hui et qui ont été pensées lors de cette terrible guerre.
Tu entendras aussi parler de Vera Figner, une grande révolutionnaire féministe.
Du droit de vote des femmes.
D’abord les Russes, les Finlandaises et ensuite les Anglaises
J’ai aussi découvert Nicole Mangin, la seule femme médecin de l’armée française.
Les débuts de la radiothérapie, les Harlem Hellfighters.
Plein de choses, de faits, de sujets, de personnes que je ne connaissais pas.
Lénine et le bolchévisme sont aussi abordés dans ces pages.
Tu marches dans l’histoire et tu vis tout intensément auprès des divers personnages.
Qu’ils soient fictifs ou non, c’était incroyablement passionnant.
Mark, Alma, Archie, Magda, Porter, Mrs Cross, Jacob, Jack, Louisa, Edna, Merry
Yana, Helena, Marine, Florine, Antoine, Jane ; voici quelques-uns des protagonistes. Tous apportent quelque chose au récit.
Hormis Emily, j’ai un coup de cœur pour Yana, Helena, Florine et Antoine. 4 nouveaux personnages qui m’ont passionné.
Des personnages horribles comme les Forster et le prince Dimitri font que Carine Pitocchi équilibre son récit.
Tous les personnages ne sont pas profondément bons même s’ils le sont en majorité.
Comme pour le premier, j’ai adoré être auprès des « petites gens ». Les domestiques, ouvriers et ouvrières, les quartiers défavorisés de Londres, la famille de Will.
En fait, je pense qu’il n’y a pas un passage que je n’ai pas aimé.
Tu as le point de vue de toutes les populations rencontrées vu que tu traverses plusieurs pays.
Je pense que c’est la très grande force de Carine Pitocchi, elle n’oublie personne. Ni les aristocrates, ni les ouvriers, ni les hommes, ni les femmes. Ni les noms illustres ni ceux moins célèbres.
Bonté et gentillesse ; amitié et amour. Une main tendue et le désespoir. De la compassion et de la miséricorde, de l’entraide, la volonté de s’en sortir, la solidarité devant l’adversité.
La tendresse comme remède contre l’horreur.
La puissance créatrice des femmes contre la force destructrice des hommes.
Mais aussi la dure vie dans les tranchées. Le froid, les rats et la boue.
Tu traverseras une France dévastée, des pays désolés, des villages à moitié moribonds où ils ne restent que vieillard, femmes et enfants.
Carine Pitocchi rend un bel hommage à toutes ces femmes qui ont repris le travail de leurs époux et frères partis à la guerre.
Des champs à l’usine.
Toute une économie repose sur leurs épaules, elles doivent nourrir leur famille et les conventions n’existent plus.
Carine Pitocchi n’a rien à envier aux autrices de grandes fresques familiales.
Tous les ingrédients sont réunis pour te donner une saga riche en personnages et rebondissements.
Humour, tragédies, suspens, histoire et Histoire. Des destins d’hommes et de femmes de tous les milieux.
Des personnages attachants, des thèmes forts qui apportent beaucoup d’espoir au milieu de ces moments sombres tels que l’amitié et la fraternité existant entre les soldats notamment.
J’ai adoré cette suite, vivement le tome 3 !
Carine Pitocchi a prévu de nous conter le destin de ses protagonistes, anciens et nouveaux jusqu’en 1945 et c’est là mon seul bémol : les trop nombreux personnages.
Certains manquent de force même si j’ai pris plaisir à faire leur connaissance.
Je suppose qu’ils seront davantage étoffés par la suite tout comme la psychologie des personnages du « Le rêve de nos mères » l’ont été dans Les cendres sous les coquelicots
Je te conseille vraiment de partir sur les pas de Émily et Julia. Tu rencontreras deux femmes courageuses.
Des femmes qui, grâce à leurs mentalités, leurs idées, changent le monde d’une certaine manière.
Elles ne sont pas conventionnelles.
Elles illuminent les êtres qui les côtoient.
Elles sont inspirantes.
À lire si tu as aimé par exemple :
la villa aux étoffes
Downtown Abbey
Expiation de Ian McEwan
In Flanders Fields
Poème de Jean Pariseau adaptée du poème du lieutenant-colonel John Mccrae
Au champ d’honneur
Au champ d’honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix ; et dans l’espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor »
À nos parents, à nos amis,
C’est nous qui reposons ici,
Au champ d’honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l’oriflamme
Et de garder au fond de l’âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Mes recherches après lecture :
J’ai découvert le Château de faux-miroir dans ce roman. C’est notamment dans ce lieu qu’Emily exercera en tant qu’infirmière.
Si cela t’intéresse, j’ai effectué quelques recherches notamment ici
Des photos ici
Vera Figner :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Véra_Figner
Nicole Mangin :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicole_Girard-Mangin
Les Harlem Hellfighters ici
PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
1914. Aux quatre coins de l’Europe, la guerre éclate, séparant familles et amants.
Lorsque leurs fiancés sont envoyés au front, Lady Julia et Emily, malgré leur inquiétude grandissante, décident de s’engager elles aussi. Julia rejoint la Croix Rouge à Genève, tandis qu’Emily se rend en Belgique pour aider la population sous occupation allemande.
En France, à quelques kilomètres des tranchées où se battent les hommes, Florine, jeune institutrice, apporte soutien et réconfort aux enfants de son école, alors qu’à Londres, la famille Murphy prospère grâce à une nouvelle activité : la fabrication d’obus.
À l’autre bout du continent, la princesse russe Elena Demidov renie sa famille et son titre pour se joindre à la révolte du peuple.
Aristocrates ou domestiques, soldats ou civils, hommes ou femmes… la Grande Guerre n’épargne personne. Un roman choral palpitant, vibrant d’espoir et de fureur de vivre.
✩ Les cendres sous les coquelicots (Les rêves de nos mères, tome 2) ⟷ Carine Pitocchi ⟷ 496 pages ⟷ Éditions Charleston, le 9 septembre 2021 ✩
0
respir57 dit
Votre article me donne envie de lire ce livre. Merci
elinebouquine dit
un roman qui m’a bouleversé, avec un très grand travail de recherches, comme tu dis un roman où les femmes sont mises à l’honneur, un récit puissant sur la guerre. Il m’a énormément marqué, et je ressens la même chose que toi, la multitude de personnages ne m’a cependant pas forcément dérangé ! au plaisir de lire le tome 3 qui je l’espère arrivera bientôt 🙂 gros bisous, Eline