PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
L’île de Belport, au large de l’Australie, est un lieu dont on ne revient pas indemne. Abby y vit depuis longtemps. Passionnée de taxidermie, elle est mariée à Ray, avec qui elle a un fils et une fille. Kate, mère d’une petite fille, est venue de Melbourne pour élucider la mystérieuse disparition de son mari. Sans imaginer que sa famille est liée à Abby par un terrible secret enfoui au coeur de ce décor ensorcelant, et qui menace d’anéantir tout ce que l’épouse et la veuve croyaient savoir sur les hommes de leur vie.
Le contexte de lecture :
Je n’ai pas lu le roman précédent de l’auteur : Le mystère Sammy Kent qui a été publié chez Folio (le résumé est ici)
J’avais déjà repéré ce livre-là.
Quand j’ai vu la couverture, le titre plutôt mystérieux et le résumé : je n’ai pas hésité, je l’ai lu.
Je suis bien heureuse de cette découverte, car même si la trame est classique l’auteur maitrise son texte pour t’aveugler.
Tu ne verras rien arriver.
Ce n’est pas un coup de cœur, car j’avais compris une des ficelles, mais j’ai adoré cette lecture !
Mon avis :
Kate vit à Caulfield, un quartier de la banlieue de Melbourne, et possède une résidence secondaire sur l’île de Belfort.
Une maison offerte par les parents de John, son époux, lors de leur mariage.
Kate est une femme plutôt passive au point d’en devenir invisible, mais elle va devoir sortir de sa carapace.
Elle est dans un rôle qui la rassure, mais depuis la disparition de son époux elle voit ce cocon se désintégrer.
Toute sa vie, elle a regardé John à travers un trou de serrure.
À présent, elle aperçoit ce qu’il y a de l’autre côté de la porte.
Cela la terrifie.
« La culpabilité, la peur, le chagrin, tout ça, ce sont des plantes parasites. (…) si tu restes immobile trop longtemps, elles en profiteront pour pousser jusqu’à te recouvrir entièrement. »
La deuxième narratrice est Abby, elle vit sur une île de Belfort.
C’est une grande lectrice de polars et de récits de crimes réels.
Sa nouvelle passion est assez peu commune ; elle s’essaie à la taxidermie.
Sinon elle est vendeuse dans une supérette.
Son mari possède une société de gardiennage pour veiller sur les résidences secondaires de l’île durant l’hiver.
On a donc une femme qui vient d’un milieu aisé et une autre dont les fins de mois sont difficiles.
Elles n’ont rien en commun si ce n’est cette île.
Abby y vit toute l’année avec sa famille, Kate vient ponctuellement en vacances.
Abby est toute en vitalité et énergie, Kate est effacée.
Abby est mère de 2 adolescents
Kate d’une fille de 10 ans.
L’auteur choisit d’alterner les points de vue ; en laissant s’exprimer ses deux héroïnes tour à tour.
L’intrigue :
L’époux de Kate a disparu.
Il exerçait sa médecine dans un centre de soins palliatifs et devait rentrer d’un séminaire. Elle l’attendait à l’aéroport avec leur fille, mais il n’est jamais arrivé.
« Si on ne parle pas des monstres de ce monde, on ne sera pas prêts à les affronter le jour où ils surgiront de sous le lit »
Abby, elle, découvre qu’elle ne connaît pas vraiment son mari.
C’est une des réflexions du roman : on ne connaît pas vraiment les gens avec qui l’on vit. Kate en fera elle aussi l’amère expérience.
Secrets enfouis, vérités cachées et portes dissimulées sont au cœur de ce thriller domestique, c’est le nouveau mot, moi je préfère l’original : un thriller psychologique.
L’auteur installe son intrigue sur une île d’Australie. Je te mets une carte, mais je n’ai pas trouvé l’île où se déroule l’action.
Au cours de ta lecture tu seras non seulement sous tension en essayant de comprendre la psychologie des deux narratrices, ce qui leur arrive, ce qu’elles découvrent. Mais tu vas être aussi dépaysé.
Christian White t’emmène sur l’île de Belport. Quasiment inhabitée à cette saison. Tu vas découvrir son bush, ses villas de vacances désertées puisque c’est l’hiver.
Tu observeras la faune et la flore australienne, mais surtout… des mites attirées par la lumière.
Des mites qui hantent les nuits d’un des protagonistes.
Des chapitres qui défilent avec des révélations dévoilées tout en subtilité et au bon moment. Tu vas aller de fausses pistes en fausses pistes.
Christian White t’offre un livre excellent, surprenant, haletant et abouti.
« Les rumeurs, ici, ne reposent que sur du vent »
Et sur une île, quasiment déserte hors saison, tu te doutes que les nouvelles vont vite, que tout le monde se connaît… ou pas.
L’intrigue est parfaitement construite.
La tension ne fléchit à aucun moment
Tu vas douter c’est certain, mais tu ne te méfieras pas suffisamment.
Christian White va te montrer que les apparences sont souvent trompeuses
En bref
Tu sais avant de commencer que tu vas avoir affaire à une épouse et une veuve par le titre, mais qui est qui ?
L’histoire, l’intrigue de départ paraît simple, mais elle est bien plus complexe que ce que tu ne penses.
La trame narrative est claire et linéaire jusqu’a un point culminant du livre que tu ne verras pas arriver.
Dans un thriller psychologique, un suspens psychologique j’adore être bernée. Je l’ai été avec ce roman.
Christian White connaît et utilise les ficelles du genre tout en ajoutant sa patte.
C’est intelligemment amené et suggéré.
L’auteur explore dans ce huis clos les thèmes de la filiation, de la dissimulation et du sacrifice.
Les interrogations et les thématiques plutôt classiques pour dissimuler des retournements de situation.
Ils arrivent tous au bon moment.
Tu sens que quelque chose d’étrange plane sur cette île.
Sur les personnages, mais à aucun moment, tu ne trouves un indice.
Tu as des questions, parfois des réponses, mais Christian White possède plus d’une clé dans son sac à intrigue.
Des interrogations qui te donnent juste une envie : continuer ta lecture à toute vitesse.
Le suspense et la tension s’intensifient dans le dernier tiers du roman. Déjà avant j’avais difficile à poser mon livre, mais arrive à ce moment charnière, c’était impossible.
Je voulais découvrir la vérité.
Les pièces s’emboitent, mais tu devras te montrer patient. Christian White ne te ménagera pas.
Il orchestre savamment son intrigue, distribuant rôle, composition, secrets, révélations au bon moment.
Que savons-nous vraiment des personnes que nous aimons ?
Ce n’est pas un coup de cœur, car j’ai trouvé le final un peu vite expédié.
Tu auras tes réponses, elle est bien trouvée, mais j’aurais aimé qu’elle soit davantage explorée. Expliquée.
Bravo à l’auteur pour ce deuxième livre, nul doute que je lirai le prochain, car j’ai adoré cette lecture terriblement addictive. Intelligente et qui en le refermant te fera réfléchir. À quoi je ne peux pas te le dire, mais sache que je me suis demandé : qu’est-ce que j’aurais fait ?
Je te conseille vraiment ce roman addictif, dynamique et vraiment étonnant avec une atmosphère sombre, mystérieuse.
✩ L’épouse et la veuve ⟷ Christian White ⟷ 336 pages ⟷ Éditions Albin Michel, le 1er septembre 2021 ✩
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