PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Tu n’es pas seule à chercher »…
Ce mot anonyme laissé sur son paillasson est plus qu’un appel : un électrochoc. Cette fois, l’inspectrice Grace Campbell le sait, elle n’a pas le choix. Elle doit ouvrir la porte blindée du cabinet situé au fond de son appartement. Et accepter de se confronter au secret qui la hante depuis tant d’années…
Des confins de la campagne écossaise aux profondeurs de la Forêt-noire où prend vie le conte le plus glaçant de notre enfance, jamais Grace n’aurait pu imaginer monter dans ce train surgi de nulle part et affronter le Passager sans visage…
Le contexte de lecture :
L’année dernière, j’ai lu « Le dernier message », 1er tome d’une nouvelle saga avec une nouvelle héroïne, Grace Campbell qui nous laissait avec pas mal de questions.
Surtout une. J’étais donc impatiente de lire ce deuxième livre.
Si tu veux lire mon avis sur le tome 1, il est ici.
Je te conseille vraiment de lire ce premier tome avant celui-ci, même si Nicolas Beuglet te fait un résumé succinct en début de livre des faits qui se sont déroulés dans « Le dernier message », à mon sens, tu perdrais quand même beaucoup à ce qui fait l’essence de ce livre, mais là ; je ne peux rien dévoiler de plus.
Je peux aussi te dire qu’il y aura une suite avec à la fin du récit l’arrivée d’une héroïne déjà croisée dans sa précédente trilogie : Sarah Geringën
Pour info :
La trilogie Sarah Geringën
– Le Cri, XO éditions, septembre 2016
– Complot, XO éditions, mai 2018
– L’île du Diable, XO éditions, 2019
Je te conseille vraiment aussi cette autre trilogie.
Mon avis sur ce deuxième opus :
Pour ce deuxième opus autour de l’inspectrice Grace Campbell on va voyager en Allemagne, à Hamelin et au cœur de la forêt noire.
Une fois de plus, Nicolas Beuglet s’appuie sur des faits réels pour construire son intrigue.
Si tu l’as déjà lu, tu le sais, tous ses romans s’appuient sur des faits réels.
Ici, c’est une plongée au cœur de la légende du joueur de flûte de Hamelin.
Ce n’est pas le seul fait réel abordé dans le roman, un autre fait bien plus froid dans le dos : le projet Kentler.
Tu trouveras peu de sources sur ce projet immonde.
Un article ici si tu veux savoir ce que c’est. Je t’invite à effectuer d’autres recherches et à lire les notes de l’auteur en fin de récit.
Des notes toujours pertinentes et percutantes.
Il te donne aussi des titres d’ouvrages à lire pour mieux t’informer, t’éveiller.
Tellement de choses se passent dans notre monde contemporain, souvent des faits cachés des médias traditionnels
Une fois encore, tu refermeras ce livre en réfléchissant.
Pour ma part, c’est la grande force de Nicolas Beuglet, mais ce n’est pas la seule.
Revenons à mon avis :
Grace, l’inspectrice que tu rencontres dans « Le dernier message » est au cœur de l’intrigue. Elle est une partie de l’intrigue, en tout cas son passé.
Elle est bien plus que cela, mais j’y reviens ensuite
Une phrase déposée devant sa porte au tout début du roman, « Tu n’es pas seule à chercher », va la confronter à ses démons.
Des peurs terribles qui ont pris naissance durant son enfance.
Je me doutais que Grace cachait quelque chose, mais j’étais bien loin de deviner vers quoi on allait aller.
Que cache-t-elle derrière sa porte blindée qu’elle refuse d’ouvrir dans le 1er tome ? Tu vas le savoir très rapidement, mais j’étais bien loin d’imaginer ce que c’était.
Les traumatismes qu’elle porte en elle et qui la font se tenir à distance du monde.
Cette fois, dans cet opus, Grace, prend les choses en main. La phrase déposée anonymement agit comme un électrochoc.
Les révélations agiront de la même façon sur toi.
L’histoire personnelle de Grace m’a énormément émue, touchée. J’avais déjà ressenti beaucoup d’empathie pour elle, mais ici j’avais qu’une seule envie : la serrer dans mes bras (même si elle aurait refusé).
C’est le point de départ du roman et de l’intrigue le passé de Grace, lié à la légende du jour de flûte de Hamelin.
Nicolas Beuglet va t’emmener de la campagne écossaise aux confins de la Forêt-noire.
Il va mettre Grace face à un cauchemar. Son cauchemar.
Elle va vouloir comprendre tout une fois qu’elle aura ouvert cette boite de Pandore.
Cela va l’obséder (à raison)
Cela deviendra ton obsession aussi.
Tu es ferré, tu ne pourras plus lâcher ton livre avant de comprendre tout ce qui est arrivé à Grace et aux autres enfants…
Grace est une héroïne attachante et sensible, émouvante et forte.
Il en faut de la force pour se confronter à un passé pareil.
Il lui en faudra encore davantage quand un personnage de « Le dernier message » interviendra dans sa croisade contre le mal.
Nicolas Beuglet ne va te laisser aucun répit.
C’est une course contre la montre qui est engagée.
Grace avance sur les traces de son passé, tu la suis.
Ni elle ni toi n’êtes préparés à ce qui va arriver ensuite et que je tais.
L’intrigue est orchestrée d’une main de maitre. Aucune dissonance, toutes les notes de la symphonie jouée par Nicolas Beuglet t’entraine et ne te quitte plus.
De révélations en rebondissement tu ne verras pas les pages défiler, le temps passer.
Nicolas Beuglet, qui comme je te l’ai écrit en introduction, se base sur des faits réels, t’emporte avec brio dans cette histoire.
Il te fera réfléchir en cours de lecture et, une fois le livre fermé, cela te poursuivra
Ce que j’apprécie chez Nicolas Beuglet outre qu’il aborde dans ses intrigues des faits réels, parfaitement insérés, toujours traité avec pudeur, sensibilité et justesse c’est qu’il te propose toujours quelque chose de différent.
Comme ici. C’est un tome 2, mais la constriction est totalement différente du premier même si des éléments sont présents dans les deux.
Il arrive à te proposer quelque chose de nouveau tout en faisant en sorte que le tout soit unifié.
Une unité, un livre hyper bien construits avec des thématiques pourtant pas évidentes, mais tout tient la route.
Le premier thème autour de Grace et de son passé était déjà gigantesque, traité de manière unique (et pourtant un sujet vu et revu, mais je t’assure il te propose une approche inédite et tellement intelligente. Perciurante)
Les autres sujets vont te faire creuser tellement profondément dans les noirceurs de l’homme.
Tout est lié.
Jamais tu n’es perdu.
Nicolas Beuglet chapitre après chapitre te donne une pièce de puzzle, pour au final que tu puisses voir que toutes ces pièces s’agencent, s’emboîtent parfaitement, mais pour connaitre le dessin, le plan final il te faudra patienter encore….Vivement le 3, car une nouvelle question est soulevée.
Je suis tellement impatiente.
C’est machiavélique pour le lecteur, mais tellement bien pensé.
Il est indéniable que derrière l’écriture de cet auteur de thriller on sent l’homme préoccupé par le monde, il est concerné, investit et cherche à transmettre.
J’aime vraiment cela.
C’est aussi divertissant durant la lecture qu’intéressant une fois que tu vas lire ses notes.
Avec ce thriller au suspense angoissant, Nicolas Beuglet nous plonge dans les perversions les plus terribles de nos sociétés. Et, au passage, nous interroge : et si parmi les puissants qui régissent le monde se cachaient aussi des monstres sans visage ?
En bref :
Pour moi, Nicolas Beuglet est devenu un auteur incontournable dans le thriller francophone.
Quelques bémols :
Quelques actions m’ont semblé exagérées, un peu trop tendues, un peu trop « à l’américaine » pour que j’y croie pleinement. C’était par moment « trop », mais rassure-toi cela ne m’a pas du tout bloqué ni freiné ma lecture.
Nicolas Beuglet a réussi à me questionner, me berner, me tenir en haleine durant les plus de 365 pages de son récit.
L’intrigue est très loin d’être linéaire et comme toujours l’auteur met un grand coup de pied dans la fourmilière.
Il n’enjolive pas les choses, il ne mâche pas ses mots, il ne te ménage pas, il ne te préserve pas.
J’ai adoré l’approche inédite du thème central.
J’ai adoré que l’on remonte à une légende du 16e siècle
Nicolas Beuglet joue (et il les maitrise surtout), avec les codes du thriller.
Des chapitres courts, un tempo qui ne faiblit jamais bien au contraire.
De l’émotion, des dialogues toujours incisifs et percutants.
De la peur et de la terreur.
Des rebondissent inattendus.
Une héroïne qui fait les pages de ce livre.
C’est certain, on n’oubliera pas Grace Campbell.
Quand tu vas lire ses souvenirs, les épreuves qu’elle a vécues c’est impossible de te tenir dès lors détachée de ce personnage.
J’ai adoré ce voyage au cœur de la forêt noire même si honnêtement je n’ai pas très envie de visiter Hamelin et que j’ai été écœurée par la sinistre organisation vers laquelle Nicolas Beuglet nous emmène.
Ce que j’ai le plus aimé dans ce roman c’est la manière dont il a mis en avant ce conte.
C’est tellement horrible, mais aussi passionnant la manière dont il va te l’amener.
La réalité est tout simplement écœurante.
Je sais que je suis floue, que je ne dis rien sur l’intrigue et l’enquête de Grace, mais il faut que tu découvres tout ça par toi-même.
Je mets un trigger warning en fin d’articles pour les lecteurs qui le voudraient.
Le sujet est quand même très sensible et ignoble.
En refermant le roman, tu ne pourras faire autrement que réfléchir.
Le passager sans visage te fait embarquer vers une destination inconnue pour un voyage qui, je te l’assure, ne sera d’aucun repos.
Pas de répit. Aucun temps mort jusqu’au point final !
Ce thriller est un vrai page-turner que je te conseille absolument.
Ce n’est pas un coup de cœur pour les quelques actions pour moi, un peu trop tirées par les cheveux même si elles ont une explication. Je ne suis pas totalement convaincue sur ce point.
C’est malgré tout une lecture 4 étoiles (sur 5)
Trigger Warning:
Pédophilie, pedocriminalité
✩ Le passager sans visage ⟷ Nicolas Beuglet ⟷ 368 pages ⟷ Xo Éditions, le 16 septembre 2021 ✩
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killing79 dit
J’ai beaucoup aimé ! Même si le premier était meilleur pour moi. Celui-ci est un peu trop invraisemblable ! Mais ça reste une super lecture.