Quand Ernt rentre du Vietnam, Leni, dix ans, ne reconnaît pas son père. Poursuivi par de terribles cauchemars, il se montre violent envers sa femme Cora. Un jour, il reçoit une lettre du père d’un de ses amis, mort dans ses bras durant cet enfer, qui lui lègue une masure en Alaska. Ernt pense qu’il pourra s’y reconstruire. Avant la guerre, ils étaient si heureux…
» Quelqu’un m’a dit un jour que l’Alaska ne forgeait pas le caractère, elle le révélait. La triste vérité, c’est que l’obscurité qui peut régner en Alaska a révélé le côté obscur de mon père.
Il était vétéran du Vietnam, ancien prisonnier de guerre. Nous ne savions pas alors tout ce que cela signifiait. Maintenant, nous le savons. »
Ernt Allbright, un prisonnier de la guerre du Vietnam rentre chez lui, mais c’est un homme très différent qui revient auprès de Leni et sa mère.
Il n’arrive pas à garder un emploi, ils n’arrêtent jamais de déménager.
Ils n’ont jamais le temps de se lier.
Leni voudrait juste pouvoir terminer au moins une année scolaire dans le même établissement.
Tu comprends assez vite que Ernst souffre de syndrome de stress post-traumatiques.
C’est un homme changé, souffrant de nuits blanches, de flashbacks, de cauchemars et de comportements instables.
Le SSPT était une maladie non diagnostiquée à l’époque, une maladie qui bouleverse la vie d’Ernt et celle de son épouse Cora et de sa fille de 13 ans, Leni.
Lorsque Ernt hérite d’une cabane et d’un terrain en Alaska d’un soldat décédé, ils décident d’y partir.
En héritant de ce bout de terre il en est certain, il le promet c’est un nouveau départ pour lui et sa famille.
L’occasion rêvée de recommencer à zéro, loin de la ville, loin de tout ce qui lui rappelle ce qu’il a fait, ce qu’il a subit.
Les Allbrights arrivent dans la région éloignée de Kaneq, en Alaska. Ils sont choqués par l’état de la minuscule cabane délabrée et décontenancés par tout ce qui doit être fait et confrontés à leurs limites.
Sans la petite communauté qui se rassemble pour aider la famille, ils ne pourraient pas survivre à l’hiver rigoureux, rude et sans pitié de l’Alaska.
Cependant, l’état de santé de Ernt se détériore plus l’hiver arrive, un comportement exacerbé par l’alcool.
Dans ce pays froid loin de toute civilisation tout n’est qu’une question de survie.
Les descriptions nombreuses sont loin de noyer le récit.
Au contraire, elle t’immisce au plus profond du texte.
On y parle syndrome de stress post-traumatique, survivalisme, mais on aborde aussi surtout l’adolescence et ses questionnements à travers Leni, l’héroïne du livre
Leni est une héroïne des plus attachante ; je me suis sentie très proche d’elle j’avais qu’une envie : la protéger
Une jeune fille pleine de bon sens, on dirait que c’est elle l’adulte alors qu’elle n’a que 13 ans
Obligée de grandir très vite dans cette région du Nord des USA où tout oubli, négligence peut être fatale.
La nature et les températures glaciales, le peu d’heures de luminosité ne permettent pas la moindre erreur.
Tout se mérite. Tout doit être pensé : des choses élémentaires comme l’eau, le bois pour le feu ou simplement les toilettes.
La peur, l’angoisse et l’inquiétude de Leni se transmettent à toi, lecteur.
Son père la prépare à survivre, mais survivre à quoi ?
Cet homme m’a fait peur autant qu’à sa femme et sa fille qu’ils aiment pourtant on le sent.
C’est dramatique.
Tu sens cette tension qui monte quand les jours d’hiver s’accumulent, son père est une véritable bombe à retardement.
La pression monte en même temps que la neige s’accumule.
Que faire quand le danger n’est pas seulement à l’extérieur, mais se trouve entre les 4 murs censés te protéger ?
Leni fait au fil du temps le constat amer que jamais plus son père ne sera celui qu’il était avant.
Outre les thèmes dont je t’ai parlé au début Kristin Hannah aborde aussi la violence conjugale, le deuil, l’entraide, l’amitié entre Matthew et Leni, l’alcoolisme, l’amour fort, mais destructeur, la mélancolie, l’espoir et la ténacité de ces gens reculés de tout.
Leni est une jeune fille qui porte un regard très lucide sur le comportement des adultes qui refusent de voir la réalité, qui ne voient que ce qu’ils ont envie de voir.
Au fur et à mesure de ses observations elle se pose des questions comme les faits et le vécu ne signifient-ils rien ?
Peut-on tout oublier et recommencer ?
Une nouvelle vie est-elle vraiment possible ?
Pour la seconde partie, nous sommes en 1978. Leni a 17 ans.
L’animosité entre Tom Walker et Ernt le père de Leni s’accroît encore au fil des années.
Tu sens cette tension très forte entre les 2 hommes.
Tu vas retrouver Matthew parti pour la ville de Fairbanks.
Kristin Hannah te fait réfléchir sur la famille et ses liens immuables, sur la fragilité de la vie à travers notamment Matthew et sa sœur Aly
Elle y a parle aussi dépression, mais avec énormément de pudeur et sans jamais basculer dans le trop-plein de sentiments.
Elle s’est mise au service de ses personnages en leur créant une psychologie fine et pointue.
Au service des personnages, mais aussi de la nature à laquelle elle rend un vibrant hommage.
Avec ce suspens qui est constant et qui te force à tourner les pages Kristin Hannah en fait un pageturner.
Tu sens la colère de Ernt, un volcan sous le point de se mettre en éruption ; une corde tendue sous le point de rompre, un craquement qui va provoquer une avalanche, la goutte qui va faire sortir la rivière du ruisseau.
Tu ressens profondément cette colère sous-jacente, mais tu ne sais pas contre qui la foudre va s’abattre et c’est dur, car tous les personnages sont attachants même le vieux survivaliste alcoolique, Earl.
Tu sens autant la révolte qui gronde que la tristesse de Matthew et Leni.
Deux ados dont les pères sont ennemis.
Kristin Hannah pose des petites touches d’humour avec des jeux de mots, mais tu restes triste et sur tes gardes.
Non pas parce que le roman verse dans le pathos, mais tellement tu sens les émotions vives des personnages et surtout de Leni ; l’héroïne qui vit dans la peur de son père et qui veut protéger sa mère de cet amour toxique et néfaste pour elles deux.
Un amour qui étouffe même s’il est réel on ne peut vraiment pas nier que Ernt aime sa famille, mais il les aime de la mauvaise manière.
Pas de façon adéquate, aveugle qu’il est depuis son retour du Vietnam il ne voit plus la réalité telle qu’elle, mais telle qu’il l’a voit lui c’est-à-dire remplie de gens qui leur veulent du mal.
Il se sent en danger, il a des réactions extrêmes renforcées par l’alcool et cette peur de perdre sa femme et sa fille.
Elles sont à lui et à personne d’autre.
Il a exclu sa femme de tout.
De sa famille de ses amis et même de la ville.
Bien que très différent du chant du rossignol Kristin Hannah prouve une fois encore son talent.
Une saga familiale qui aborde de nombreux thèmes, mais qui va surtout te montrer ce qu’est l’amour maternel.
C’est juste beau. Magnifique. Épatant à quel point elle te fait aimer chacune des parties qui composent ce roman.
C’est bouleversant et libérateur.
J’en suis venue à rêver de visiter cette partie de l’Alaska.
LE roman à lire cet hiver au coin du feu vraiment.
Tous tes sens vont être sollicités ; avant tout celui de la vue.
Un roman qui va plaire par ses descriptions de cet état nord-américain encore indompté à un grand nombre de personnes. Les Allbright, cette famille autant dysfonctionnelle qu’elle est s’aime profondément. Mal certes, mais réellement.
C’est en pionnier qu’ils vont débarquer de Seattle dans ce chalet délabré et construire leur chez eux. C’est là qu’ils vont se trouver et se révéler.
C’est un roman époustouflant par la beauté de l’écriture enchanteresse qui livre une véritable ode à la nature.
Tu la vois changer au fil des mois et des saisons, tu entres en communion avec elle, tu as le souffle coupé par le froid et ces vastes étendues glacées.
Tu observes grizzli, aigle, mouflon, morse, otarie, saumon, flétan.
Tu sens le vent fouetter ton visage, percer à travers tes vêtements puis tu lèves les yeux vers l’immensité du ciel velouté, tu y observes les étoiles et les aurores boréales.
Tu veux visiter et apprendre un pays dont on ne traite pas souvent en littérature tout en ayant un suspens qui dure quasiment tout au long ? Prends ce livre, cale-toi dans un fauteuil avec un plaid et un bon chocolat chaud et savoure le tout.
Ferme les yeux et imagine.
Kristin Hannah te livre une fresque familiale effectivement qui court sur plus de 30 années, mais elle te donne aussi en main la beauté de la nature. Comment une nature aussi magnifique peut être dangereuse ?
Sans grande surprise j’ai adoré ce roman, je l’ai lu sans rien lire auparavant, en occultant totalement le premier roman que j’ai lu d’elle pour éviter de comparer et j’ai bien fait, car c’est incomparable sauf par la beauté des mots et tout ce que l’on peut faire par amour.
C’est là les seuls points communs, mais j’inscris directement Kristin Hannah au rang des auteurs dont je veux tout lire et découvrir.
Bien que très descriptif et immersif tu ne te sens à aucun moment écrasé par le trop-plein de détail.
C’est écrit d’une façon tellement poétique que cela en devient presque un conte.
C’est fantastique, car elle t’immerge en quelques lignes au cœur de son intrigue et qu’elle déploie peu à peu toute l’étendue de sa magie.
Un roman tout en lenteur, ne t’attends pas à énormément d’action. C’est vraiment un roman qui te plonge en immersion. Un livre introspectif.
✩Le paradis blanc ⟷ de : Kristin Hannah ⟷ 541 pages ⟷ Edition Michel Lafon, le 4 octobre 2018✩
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douceurdulivre dit
C’est un livre qui peut être très intéressant à lire. On ne pourra jamais comprendre vraiment ce que les gens qui ont fait la guerre, ont réellement vécu
Vivi Jnx dit
Coucou tite souris ce livre me semble fortement chargé en émotions tout comme ta chronique qui nous donne envie nous aussi de découvrir ce livre 👍😘
Cilinette
Nanette dit
Coucou ma souris chérie ♥ Ce roman a l’air absolument magnifique, une ode à la nature, à l’amour familial et une belle analyse de la faiblesse humaine aussi face aux traumatismes que les hommes s’infligent les uns les autres… Ça m’a l’air vraiment beau et profond et ta chronique est si touchante et vibrante de passion pour ce roman qu’elle nous transporte. Un grand bravo !
Léna Bubi dit
Pourquoi pas, ton avis détaillé m’intrigue et donne envie !! Mercii 🙂
Veronique COMES dit
Que dire à part que une fois de plus tu m as subjuguée par ton résumé par la beauté de tes mots … tu me fais entrer dans le livre qui lui même m ouvre la fenêtre sur un décor une famille une histoire . Ça y est je suis encore partie 😍😍😍