PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Ça lui ronge les tripes et le cerveau, plus fort que sa volonté – une hargne qui l’habite, une violence qui déferle tel un vent d’orage, puissante et incontrôlable. Il voudrait lâcher mais ne pense qu’à frapper. »
Paul est amer. Son travail est ennuyeux, il vit seul et envie la beauté des autres. Nourrie de ses blessures, sa rancune gonfle, se mue en rage. Contre le sort, contre l’amour, contre les femmes.
Par dépit, il jette son dévolu sur l’une de ses collègues. Angélique est vulnérable. Elle élève seule son petit garçon, tire le diable par la queue et traîne le souvenir d’une adolescence douloureuse.
Paul s’engouffre bientôt dans ses failles. Jusqu’au jour où tout bascule. Il explose.
Une radiographie percutante de la violence, à travers l’histoire d’un homme pris dans sa spirale et d’une femme qui tente d’y échapper.
Bénédicte Soymier raconte, déclame la routine, celle de Paul.
Le laid. Le pas beau.
Sa routine, celle qui s’installe auprès de la belle Mylène. Sa voisine.
Bénédicte Soymier t’a happé, t’attrape dans ses filets faits de phrases courtes et percutantes.
Des mots cutters. Des mots colère.
L’amertume aux lèvres, le poids sur les viscères.
Sur tes rétines, les chapitres défilent.
Ta tension s’anime.
Tu sens, tu perçois ce je ne sais quoi qui finira par arriver.
Paul, le laid, le chauve, le sec, le mal aimé pas du tout regardé.
Paul le lourd, le balourd qui consigne chaque jour dans son carnet bleu.
Paul mal-épris, mal appris
Trahi, amer
Dénué d’empathie
Paul, le comédien tragédien — le tragicomédien
Tu te fonds pour ne pas être méprisé
Vraiment ? Est-ce vraiment la raison ?
Les gens verraient-ils vraiment au-delà de ton apparence, oserais-tu être sincère envers tes sœurs, ton frère ?
Surtout ne pas être comme ton père ?
Y crois-tu seulement à cette fable que tu te racontes ?
Tes mots sont acérés comme des épines.
Pauvre, pauvre Paulo, tu ferais presque pitié
J’ai dit presque.
Pauvre type désespérément seul, incompris, perdu
Comment fait-on pour aimer quand on ne l’a jamais été ?
Les beaux sont-ils tous moches en dedans
Et les laids sont-ils beaux ?
Quel vernis recouvre les surfaces lisses des personnes que tu croises, quelle carapace se sont-ils construite ?
Tu les regardes, mais les observes-tu vraiment ?
Entends-tu les mots tus ?
Le point de rupture.
Paul n’est plus acteur.
Il n’a plus peur.
D’acteur à clown triste, artiste en (faux) sourire.
Faux semblants
Oui, mais dis-moi Paulo, tu ne te tromperais pas de numéro ?
Des papillons vont croiser ta route
Ils sont magnifiques
Ils volent, virevoltent, attirent les regards
À trop les approcher tu risques de leur casser les ailes et qu’un jour, ils finissent par ne plus jamais pouvoir voler
Peut-être, être ça que tu recherches.
Toi, l’esseulé plus jamais seul ?
Paul, pauvre Paul, employé des Postes
Paul n’est pas beau
Paul est un loser
Paul est un con (…)
Qu’espérait-il ?
C’est insidieux, malveillant, inconfortable
Rembobiner, effacer ; on ne peut pas oublier.
Tu t’y es mal pris toi le mal-épris
Mal
Mal-être
Malin
Mal vilain
Mal au cœur
Mal de vivre
Une écriture rythmée, poétique pour narrer l’indiscernable.
Pour raconter l’inénarrable, pour te rappeler de regarder au-delà de l’apparence.
Un rappel nécessaire malheureusement dans cette société du paraître
Bénédicte Soymier écrit le récit d’un homme ordinaire, c’est peut-être ton cousin, ton collègue, un copain, un voisin.
Cela ne devrait plus être ordinaire.
Cela n’est pas normal
L’amour faussé, le faux amour, le mal amour, le contre amour.
Spirale infernale
Engrenage effroyable
Succession abominable
Minable
« Prends-moi. Aime-moi. Moi, moi que tu ne vois pas. Moi, cachée derrière les rires et les talons. Aime mes peurs, mes chagrins et mes peines, prends mon passé et mon histoire. Aime-moi au-delà de ce que tu crois. Aime-moi parce que je suis moi. »
✩ Le mal-épris ⟷ Bénédicte Soymier ⟷ 336 pages ⟷ Éditions Calmann-Levy, le 6 janvier 2021
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