PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Dans le collège anglais où elle enseigne, Claire Cassidy donne chaque année un cours sur
un classique de la littérature gothique, » L’Inconnu « , de R.M. Holland. Cet écrivain a vécu et enseigné dans le même collège que Claire, qui, fascinée par ce personnage qui hante encore les murs de l’établissement, travaille à l’écriture de sa biographie. Mais un jour, Ella, sa collègue et amie est retrouvée morte. À côté de son corps, une citation de » L’Inconnu « …
La littérature et la vraie vie entrent alors en collision, et Claire devient suspecte aux yeux
de la police. Et le mystère s’épaissit lorsqu’elle ouvre son journal intime, ce journal dans
lequel elle écrit chaque jour, et découvre une écriture qui n’est pas la sienne : » Bonjour, Claire. Tu ne me connais pas. » L’Inconnu, lui, connaît Claire, jusqu’à ses moindres secrets, et il n’est visiblement pas étranger aux meurtres qui vont se succéder au sein même du collège,
toujours inspirés du livre de R.M. Holland. Claire arrivera-t-elle à changer la fin de l’histoire ?
J’avais découvert Elly Griffith avec « Le secret des orphelins » en 2017 chez Presses de la cité, cette fois Elly Griffith est publiée en français chez Hugo avec ce titre sélectionné pour le prix Douglas Kennedy 2020.
Claire Cassidy, professeure d’anglais dans une école du Sussex, vit avec sa fille Georgie et son chien Herbert.
Elle a pour projet d’écrire un livre sur R.M. Holland, un écrivain anglais qui a vécu dans le collège où elle enseigne.
Un écrivain de nouvelles notamment à l’époque victorienne.
Quand Ella, sa collègue et amie est retrouvée assassinée, c’est un bouleversement dans la vie bien rangée de Claire.
Un choc pour l’école Talgarth Hight.
Encore plus pour Claire, une des héroïnes, car à côté du corps de son amie, on a retrouvé un mot, un extrait de la nouvelle de R.M. Holland « L’inconnu »
tout ceci a lieu dans les vingt premières pages.
Elly Griffith m’a tenu en haleine tout au long des 444 pages.
Quelques détails inutiles, plusieurs répétitions, un coupable pas totalement crédible m’empêchent d’avoir un coup de cœur général, mais j’ai un coup de cœur pour ce qui est de l’ambiance.
Dans ce roman, tout semble noir, mort, glauque.
Un climat qui est quasiment surnaturel, un sentiment qui est encore renforcé à la lecture des pages en italique où on lit la fameuse nouvelle, mais aussi par la révélation de sororité, de sorcières blanches, d’apparition de la dame blanche.
D’ailleurs, ce livre m’a donné envie de découvrir le roman « La dame en blanc » de Wilkie Collins, roman du 19e, ou encore un jour, lire Georgette Heyer ou relire peut-être Macbeth de Shakespeare.
Tu l’as compris, c’est un roman où les classiques de la littérature anglaise du 19e ont une place importante.
Un peu une ambiance que l’on peut trouver dans Edgar Allan Poe, non pas pour « Le journal de Claire Cassidy », mais grâce à la nouvelle « L’inconnu »
Une nouvelle et un auteur sorti directement de l’imagination de Elly Griffith.
Elle est complètement inventée par l’auteure, on peut la lire dans son intégralité à la fin après l’épilogue et avec sa fin.
Oui, Elly Griffith te maintient en haleine jusqu’au bout.
J’ai beaucoup apprécié cette ambiance morne, poisseuse, cette rue où vit Claire avec une usine à l’abandon avec ses mythes et légendes.
Cette campagne du Sussex où le soleil a l’air de ne pas exister, mais où la pluie et le brouillard sont omniprésents.
J’ai aussi fortement aimé la construction du roman, son découpage.
Il y a 13 parties.
On va changer plusieurs fois de narrateur.
Claire, le lieutenant Kaur Harbinder en charge de l’affaire et Georgie la fille de Claire prennent la parole.
Quand chacune de ces femmes a donné leur point de vue, on lit la fameuse nouvelle, sont également insérées des entrées du journal intime de Claire, et enfin il y a l’épilogue.
J’ai surtout aimé lire les chapitres consacrés à Claire et Géorgie.
L’enquêtrice n’est pas spécialement attachante quoique vers la fin elle m’a paru plus sympathique.
Rien dans le monde n’est caché pour toujours. « – Wilkie Collins, No Name
Et justement, Claire, Géorgie et le lieutenant Harbinder ont toutes 3 des secrets qu’elles n’ont pas envie de dévoiler.
Ces trois personnages ont tous leurs propres défauts que nous découvrons tout au long.
Je ne te dirai rien, car cela fait partie de l’intrigue, je ne te parlerai pas non plus des autres protagonistes, car j’ai peur de te mettre sur une piste.
Je peux juste te dire que j’ai eu plusieurs hypothèses, j’ai été certaine d’une de mes pistes et tout était… faux.
J’ai été bernée, complètement, même si je trouve que le coupable n’est pas très crédible.
Je ne suis pourtant pas déçue, car ce roman contient tout ce que j’aime dans un livre.
J’aime les histoires qui se déroulent à l’intérieur d’un autre livre, le suspens gothique, les écritures au charme désuet, un peu surannée à la “Agatha Christie” qui donne un goût de ce mystère du crime classique.
L’intrigue est complexe, multicouche et incroyablement captivante.
Pendant que je lisais, je me suis retrouvée déchirée entre vouloir le dévorer ou essayer de ralentir mon rythme et le savourer lentement.
Parce que les narrateurs changent fréquemment, que les révélations suivent ; je suis restée constamment sur mes gardes, j’ai été forcée d’évoluer, continuellement, ma vision de chaque personnage.
À qui pouvais-je faire confiance ?
Qui détenait le plus grand secret ?
Claire est au centre du crime et le mystère semble tourner autour d’elle.
Mais pourquoi ?
Qui ?
J’ai juste adoré l’atmosphère gothique, parfois effrayante.
Je ne trouve pas que le tueur a un mobile fort ni que ces passages sont suffisamment développés par rapport à tout le reste du roman qui est excellent.
Ce côté du roman n’est pas à la hauteur du reste, du moins à mon sens.
Mais, comme je te le dis, l’ambiance rattrape tout.
L’atmosphère, l’intrigue, les rebondissements, les personnages, tous sont intéressants sans exception.
Même si j’ai mes préférés et pas forcément les principaux par exemple Bryony Hughes.
Elly Griffiths écrit la lecture parfaite pour les mois d’automne et d’hiver avec cette version contemporaine du roman gothique victorien
À lire par temps froid, avec un bon thé chaud, un plaid, au coin du feu quand la pluie crépite sur les carreaux, pour encore mieux savoureux ce roman, qui est un one shot ou peut-être un premier opus, j’aimerais retrouver l’enquêtrice Harbinder, je pense que c’est un personnage qui a le charisme pour endosser d’autres enquêtes, à voir suivant l’actualité de l’auteure.
✩ Le journal de Claire Cassidy ⟷ Elly Griffiths ⟷ 444 pages ⟷ Hugo édition, collection Thriller, le 2 janvier 2020 ✩
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