PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
1924, Caroline du Sud.
Alors que la région se remet encore de l’infestation de charançons qui a dévasté les plantations et l’économie, Gertrude, une mère de quatre enfants, doit prendre une décision terrible. Elle est prête à tout pour sauver ses filles de la famine et échapper à son mari violent.
Retta navigue dans un monde difficile en tant qu’esclave affranchie de première génération, toujours employée par les Coles qui ont autrefois été propriétaires de sa famille.
Annie, la matriarche de la famille Coles, doit faire face à la sinistre vérité qui a déchiré sa famille. Ces trois femmes n’ont apparemment rien en commun ; elles sont pourtant liées par les cruelles injustices qui sévissent depuis longtemps dans leur petite ville et auxquelles elles décident de faire face.
Je ne le pensais pas en le lisant, mais je termine avec un coup de cœur pour ce roman choral
Un roman de femmes, pour les femmes.
Un roman de mères pour leurs filles
Des mères qui ont été des filles avant de devenir mère à leur tour.
Gertrude, Annie et Retta, je vous remercie. Merci pour votre résilience, merci pour vos confidences merci pour vos mots sur ces maux.
3 femmes qui n’ont à priori rien en commun, mais qui pourtant vont s’entraider dans l’adversité.
Annie est la plus riche d’entre elles, pourtant elle n’est pas heureuse. Un de ses fils s’est suicidé alors qu’il n’était qu’un enfant de 12 ans et ses 2 filles Molly et Sarah ne viennent plus voir leurs parents.
Retta est la domestique de Annie. Elle est née à la fin de l’esclavage. Pourtant on sent encore dans ce roman qui se déroule dans le sud des États-Unis que les habitudes sont encore bien ancrées. Les mœurs sont très loin d’avoir changé. Pas grand-chose n’a évolué. Elle vit avec son grand amour Odell, tous deux pleurent encore le décès de leur petite fille âgée de 8 ans.
Enfin, il y a Gertrude, une femme battue au langage châtié. Elle veut tout faire pour protéger ses 4 filles de leur père. Une ordure de la pire espèce. Quoiqu’un autre personnage masculin est à vomir.
Gertrude, Retta et Annie, trois femmes d’horizons très différents. Leurs vies s’entrelacent tout au long de cette histoire fascinante qui se déroule dans une plantation de Caroline du Sud en 1924.
Chaque femme a un passé rempli de traditions familiales, d’attentes et de secrets. Raconté dans des perspectives alternées, le roman te dépeint chaque personnage en ajoutant des détails, des renseignements et des intrigues. Le racisme, la pauvreté, la faim, les agressions sexuelles ne sont que quelques-uns des sujets lourds abordés dans ce récit
. Voilà ce que je peux te révéler sur les personnages de ce roman.
En terminant le livre, j’ai vu que Deb Spera a produit deux séries que j’adore : Criminal Minds et Army Wives. En sachant cela, je comprends les leçons de vie, les réflexions qui parsèment le roman.
Car oui, en te narrant la vie de ses héroïnes elle te fait réfléchir à la vie. À la vie et la mort. À ce que l’on tient pour acquis et ce que l’on ne pensait jamais savoir faire. Surtout, elle te montre que la vie est très loin d’être un fleuve tranquille, mais que du mauvais peut sortir du bon.
Que le malheur frappe tout le monde, qu’il faut savourer la vie même quand on en a plus envie.
Ce qui marque c’est l’amour de ces mères.
Un amour fort, inébranlable même quand elles se montrent dures avec leurs filles. Elles veulent les protéger, les préparer à la vie ou elles refusent d’ouvrir les yeux, en tout cas pour l’une d’entre elles.
L’amour de Odell et Retta m’a tellement émue.
Quelle femme, cette Retta ! Quelle héroïne ! Un chêne, le chêne de ce roman.
Les personnages étaient tellement bien développés et indéniablement attachants qu’elles me manquent réellement maintenant que j’ai terminé ce roman.
Elles ont ravi une part de mon cœur.
Ce sont des femmes charmantes, déterminées, vulnérables, fortes et imparfaites qui ont chacune fait face à leurs propres difficultés et défis.
À une époque où les femmes n’étaient pas respectées, où elles n’étaient pas considérées comme dignes de vouloir être indépendantes, ces trois femmes font face à leurs défis.
En lisant cette histoire, je me suis étonné que cela soit un premier roman.
L’écriture est magnifique et exquise.
Les mots coulent des pages sans effort pour se loger dans mon cœur et mon âme de lectrice.
L’auteure, Deb Spera, place la barre haute pour un premier roman. Une lecture coup de poing ; un roman avec des sujets lourds, mais exécutés avec la force d’une écriture exceptionnelle et envoûtante. Bien que certaines scènes soient délicates à lire, elles sont traitées de manière très mature et respectueuse sans entrer dans les détails. C’est en suggestion et cela te marque encore plus, je pense.
Un roman à la fois atmosphérique, mais aussi historique avec la chute de la culture du coton ; les crises économiques, une touche de fantastique avec Retta et surtout un suspens présent qui se renforce encore plus dans les dernières pages. Les dernières lignes m’ont fortement ébranlée. Je ne m’y attendais pas. Si, je pensais bien aimer, mais pas à ce point.
Un roman de femme pour les femmes
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✩ Le chant de nos filles ⟷ Deb Spera ⟷ 400 pages ⟷ Édition Charleston, le 21 janvier 2020 ✩
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