PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Le crime s’invite dans un château du Bordelais.
Été 2017. Après un épisode de gel qui a dévasté ses vignes, Bernard Mazet se range à l’idée de sa femme d’ouvrir des chambres d’hôtes pour sauver la propriété familiale de Haut Méac. Le château affiche complet avec la venue d’un groupe de trentenaires pour une semaine. La fantasque Olivia, Vincent, le célibataire volage, Clara, si discrète, et leurs deux couples d’amis semblent heureux de se retrouver. Mais dans la chaleur écrasante, les esprits s’échauffent et les drames personnels refont surface.
À l’aube du quatrième jour, un cadavre est découvert dans la chambre froide du château. Le major Dambérailh, chef de la brigade locale, est chargé de l’affaire. Tandis que les conflits d’intérêt émergent au sein de son équipe, sa tante Daphné, vieille fille loufoque, s’invite dans l’enquête. Il faudra exhumer bien des secrets honteux ou douloureux pour que la lumière se fasse.
Courant décembre, Calmann-Lévy m’a proposé de recevoir de temps en temps une box mettant en valeur leur collection territoire. J’ai accepté et voici donc le premier roman que je lis de cette collection.
L’année du gel est à la fois un roman du terroir et un polar
D’abord, il y a les personnages, assez nombreux ; je dois dire que cela m’a un peu déstabilisé au début, ensuite je me suis prise au jeu de savoir qui avait bien pu enfermer cette femme dans la chambre froide.
Il y a Juliette, Corentin, Pierre, Vincent, Leonie, Olivia, Clara, Alexane, Colette, Bernard, Daphné, Louis, Isabelle, Fabien et Élise. Des amis en vacances, les propriétaires du château de Haut Meac et leurs parents.
Rajoute encore les gendarmes Fregé, Geraud, Géraldine et les autres de la brigade.
On a ensuite les lieux dont les descriptions m’ont amené directement sous le soleil de cette région bordelaise.
Les lieux : la ville, mais en particulier la boulangerie, le château de Haut Meac là où la bande d’amis est en vacances ainsi qu’une ancienne abbaye où vit Daphné et ses quelques locataires occasionnels. La vieille dame tout comme les propriétaires des vignes se sont résignés à louer leurs surplus de chambres et d’offrir des chambres d’hôtes.
Agathe Portail délivre peu à peu, très lentement, les indices et brouille les pistes. On a non seulement le meurtre à élucider, mais aussi une série d’objets qui disparaissent.
Une lettre mystérieuse, même 2 que les destinataires veulent à tout prix retrouver, un vieux porte-document, une montre et une horloge de piano.
Est-ce que cela a un rapport avec l’affaire à élucider ?
On va donc suivre cette bande d’amis aux personnalités bien distinctes. Il y a un avant le meurtre où ils interagissent ensemble et l’après ou les tensions se révèlent.
Cela m’a fait penser à une partie de Cluedo avec comme Commissaire principal le commissaire Maigret.
Un Maigret anglais, car je trouve que ce polar a un côté un peu british
Tandis que Géraud Damberailh possède ce charisme un peu « vieux jeu ».
Ce n’est pas péjoratif du tout, j’ai aimé être prise au piège de cette enquête, de la mener en compagnie de Daphné, vieille fille et tante de Geraud. Une femme qui ne peut s’empêcher de diriger son petit monde et de fouiner un peu partout.
Les lieux m’ont charmée, le chai, les champs de vignes, l’abbaye et ses vielles pierres, les meubles antiques. Tout est fait pour que nous soyons immergés dans le récit.
La plume de Agathe Portail se veut précise et détaillée. Parfois, je n’aime pas être noyée dans des descriptions ; ici, c’est ce qui m’a charmée.
Elle pose son ambiance doucement, à la moitié du roman il me fallait savoir qui était bien le coupable.
Je les ai tous soupçonnés, je me suis totalement trompée.
Entre une femme qui essaie désespérément d’être enceinte, un amour déçu, de vieilles querelles de famille, des soucis de trésorerie, un meurtre vieux de 30 ans, une addiction qu’on essaie de cacher, tous ont un mobile ou au moins un secret qu’ils ne veulent pas ébruiter.
Je tais volontairement plusieurs révélations pour que tu sois aussi surpris que je l’ai été
Sans être une lecture marquante, j’ai adoré ce moment passé sous le soleil à Haut Meac.
À lire si vous aimez les romans du terroir, les pistes qui se mettent en place lentement, les atmosphères surannées, lire les difficultés des artisans, les polars soft, mais efficaces.
Je ne suis vraiment pas déçue de cette première incursion dans la collection Territoires de Calmann-Lévy.
Mentions supplémentaires : le titre particulièrement bien choisi et qui a la fin de ma lecture me fait dire qu’il possède 3 significations au moins. Lesquels, je ne peux te les dire.
✩ L’année du gel ⟷ Agathe Portail ⟷ 416 pages ⟷ Calmann-Lévy, collection territoires, le 8 janvier 2020 ✩
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