PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
À Auschwitz, chaque jour est un combat pour survivre. Alma a le matricule 50381, un nombre tatoué à l’encre bleue sur sa peau.
Comme des milliers d’autres, elle est enfermée et séparée de ceux qu’elle aime.
Cette réalité ne pourrait pas être plus lointaine de la vie d’avant pour Alma.
Star de l’Orchestre Philarmonique de Vienne, ses performances de violoniste ont envoûté les amateurs de musique classique. Nièce de
Gustav Mahler, fille d’un violoniste célèbre, elle a même fondé en 1932 un orchestre de femmes. Mais quand les Nazis ont envahi l’Europe, personne n’a pu la sauver…
Dans son malheur, sa chance va être d’être reconnue par l’une des chefs nazis du camp, qui va lui imposer de monter et diriger un orchestre de femmes pour le bon plaisir des SS. Au début, Alma refuse, mais elle réalise rapidement le pouvoir offert par sa position : elle peut sauver des jeunes filles d’une mort certaine.
C’est ainsi qu’Alma va rencontrer Miklos, un pianiste talentueux. Au milieu du désespoir, ils vont connaître la joie des répétitions, des notes, et des concerts qu’ils
donnent côte à côte – tout en priant que le cauchemar cesse un jour. Mais à Auschwitz, l’air est contaminé par la mort, et la tragédie est la seule certitude…
Quand il ne reste plus le moindre brin d’humanité, mais qu’une note de musique la fait jaillir à nouveau
Le contexte de lecture :
Je vous ai dit la semaine passée que je vous parlerai très vite de ce roman qui sera en librairie demain.
C’est la publication de Faubourg Marigny de novembre, elle est à ne pas manquer.
Non seulement il est basé sur une histoire vraie, mais en plus l’héroïne, Alma, va t’époustoufler par son courage et sa force.
Non pas pour elle, mais pour ceux qu’elle pourrait sauver ou au moins aider.
Alma incarne l’espoir.
C’est la deuxième Alma que je rencontre et qui force mon respect.
L’autre Alma qui est dans mon cœur est celle de la saga « Les déracinés » de Catherine Bardon. je t’en parle ici.
L’autrice, Ellie Midwood rend un vibrant hommage à cette violoniste à travers ces pages.
Il y a une romance, mais le point central est Alma Rose.
C’est un roman qui raconte son arrivée à Auschwitz en juillet 1943.
Bien que ce roman soit une fiction, la majorité du livre est réelle.
Ellie Midwood explique dans ses notes en fin d’ouvrage qu’elle a romancé uniquement pour ses lecteurs et lectrices. Tu n’as jamais l’impression de lire une biographie.
Je ne connaissais absolument pas l’existence d’Alma Rosé, j’ai découvert son histoire entre ses pages.
Je te donne en fin de chronique une série de photos, de liens et même de musique.
J’ai voulu poursuivre ma rencontre avec Alma Rose, je partage avec toi ces recherches.
Mon avis :
La renommée d’Alma est très vite remarquée par la cheffe du camp des femmes, Maria Mandl. Elle veut un orchestre digne de ce nom ; comme celui du camp des hommes ; et l’incite à devenir la cheffe d’orchestre du camp des femmes.
Elles devront se produire devant les officiels nazis en visite, à elle, Maria Mandl quand elle le désire, pour des soirées des SS, mais aussi jouer pour les prisonniers.
Au début, Alma est très réticente, et même davantage que cela.
Elle refuse de partager sa musique avec les Allemands, ils ne le méritent pas. Ce ne sont que des brutes.
Mais, elle se rend bien vite compte qu’elle pourrait utiliser leur intérêt pour elle à son avantage.
Que les membres de l’orchestre n’auraient plus à faire un travail éreintant que les autres détenus sont censés faire et qui bien souvent les tue. Elles pourraient dès lors survivre au camp.
« La musique est éternelle comme les souvenirs. »
Quand Alma ferme les yeux et voit les siens, elle revoit les hommes et femmes tournoyer au son de son violon lors des valses à Vienne.
Une fois les yeux ouverts, ce sont les prisonniers, déportés et soldats SS qui lui font face, mais durant un instant fugace son corps s’est tenu loin au-dessus des barbelés, elle provoque cet effet à tout homme et à toute femme qui l’écoutent
Souvent révoltée, provocante Alma obéit pour les autres, jamais pour elle.
La sensibilité ne fait pas de vieux os à Auschwitz.
Elle tue les gens.
Il faut avoir une force mentale hors du commun pour survivre, Alma va l’inculquer à ses filles.
Elle est devenue une mère pour elles.
Elle affiche toujours un visage courageux, elle avance parmi ce qu’il reste d’humanité dans cet endroit à côté duquel l’enfer de Dante fait pâle figure.
Elle est révoltée, par ce qu’il y a d’incongru, de jouer des morceaux entraînants dans des baraquements qui puent la mort comme ceux de l’infirmerie.
Elles continuent pourtant à jouer pour les malades, pour ceux qui arrivent à Auschwitz, terrorisés, pour ceux qui partent au travail ne sachant pas s’ils survivront à cette journée.
Alma vit désormais dans un monde où le concept de musique joyeuse cohabite naturellement à l’inimaginable souffrance.
Si elle ne détient pas le pouvoir de changer de destin, leur destin, si elle n’est pas en mesure d’aider il lui reste une seule chose : son violon.
Elle ira jusqu’à jouer l’hymne national israélien pour des hommes et des femmes aux portes de la mort.
Plus d’une fois, elle aurait pu se faire tuer pour ses demandes, les musiques qu’elle choisit délibérément pour provoquer les SS.
Elle joue des partitions de compositeurs interdits par les SS parce qu’ils sont juifs par exemple.
La mort est tangible, une présence que tu sens tout au long de la lecture, elle est là, elle prend à tout de bras, chaque jour, toutes les heures.
Sans répit.
Sans distinction d’âge, de métiers ou de sexe.
Alma jouera de son mieux pour impressionner l’ange de la mort : Mengele.
Encore une fois pas du tout pour la sauver elle, mais pour ses protégées.
Grâce au pouvoir de la musique, elle a rendu la liberté aux femmes.
Les 40 de son orchestre, mais tellement d’autres aussi.
À Auschwitz, la mort flotte dans l’air, tourbillonne sous forme de flocon.
Tu ne peux ni la nier ni fermer les yeux.
Tu sens sa présence, jour et nuit.
Tu la sentiras en lisant ces pages.
« Ce n’est pas grave de rire de la mort. Nous avons gagné ce droit, plus que quiconque. »
Alma c’est un mélange de courage irréfléchi et de désespoir le soir quand personne ne peut la voir.
Elle excelle dans la joute verbale même avec Mengele.
Courageuse ; j’ai craint plus d’une fois pour sa vie.
J’ai été horrifiée, émue, secouée. Ce n’est pourtant pas le premier roman que je lis sur Auschwitz bien au contraire, mais j’ai trouvé que celui-ci, c’est étrange ce que je vais écrire, était profondément humain. Lumineux.
La mort côtoie la lumière grâce à Alma et ses compagnes.
Même s’il ne reste qu’un brin d’humanité elle remonte de temps en temps à ma surface de cette terre de mort grâce à la musique d’Alma, grâce à l’orchestre qu’elle a créé.
L’angoisse qui les étreint ; tu la sens tout au long du roman
Alma est une femme, une héroïne qui force l’admiration
Le chagrin et la peur, la tristesse le désespoir, la volonté de survivre ou celle de mourir ; tu ressentiras tout.
J’ai appris qu’a Auschwitz, même les services les plus insignifiants se monnaient. Par exemple échanger sa maigre ration du jour pour avoir une gamelle et une cuillère ou du papier pour les « w.c. ».
Les hommes et femmes sont devenus des animaux.
C’est la loi du plus fort qui règne partout.
Les concepts de charité et de bienveillance n’existent plus.
Alma a bien davantage peur des vivants.
Elle doit rester constamment sur ses gardes.
Elle et les filles de l’orchestre sont mieux loties que les autres, cela suscite forcément des convoitises.
Zippy, Kitty, le Rabin, Niklos, violette, Flora, Sofia sont des femmes et des hommes que tu vas rencontrer et aimer comme Alma les aime.
Tu rencontreras aussi des âmes fières et courageuses, qui ont gardé une dérision merveilleuse même au sein d’Auschwitz.
Résister par le rire. Même s’ils risquent leur vie.
Résister par la musique même si c’est le dernier morceau joué ou entendu.
En bref :
J’ai aimé chacune des minutes que j’ai passées avec ce roman.
Comme je te l’ai dit, la superbe écriture d’Ellie Midwood fait que tu ressens intensément chaque émotion vécue par les protagonistes.
J’ai pleuré, j’ai souri, j’ai été terrifiée, secouée, j’ai tenu, soutenu Alma !
J’étais là avec elle dans le block de musique.
On ressent l’authenticité des personnages grâce à l’intense travail de recherche menée par l’autrice.
C’est aussi une histoire d’amour magnifique qui se déroule dans les pires circonstances, elle montre que l’amour existe encore même au milieu de la mort, que la musique réunit deux âmes tourmentées par ce qu’ils voient chaque jour. Deux êtres nobles que tu ne pourras que toi aussi aimer et respecter.
L’histoire d’Alma Rose est une histoire de détermination, de dévouement, d’audace, de courage. Cette femme est inspirante, elle a suscité espoir et admiration auprès des prisonniers, mais aussi de la part des SS.
La traduction est de Typhaine Ducellier.
Que cela soit de son fait ou d’Ellie Midwood ou le talent combiné des deux, tu liras ce roman porté par la musique, je t’assure que tu ressens chaque émotion.
Chaque morceau interprété.
Ce que j’ai appris :
La résistance au sein du camp, les différences de grade entre les prisonniers, les différents block, Ellie Midwood par les témoignages des survivants t’explique tout et t’immerge physiquement et émotionnellement.
Le Kanada et la description du block de musique où réside Alma et ses consœurs sont factuels et conformes à des témoignages recueillis.
La corruption régnante au Kanada était effrénée non seulement par les soldats allemands, mais aussi par les prisonniers qui essayaient de monnayer un peu de nourriture, du confort ; tout pour survive un jour de plus.
Pour en savoir plus :
Alma Rosé : ici
L’orchestre des femmes ici
Tu peux aussi visiter le site de la fondation Mahler ici
Sur YouTube et d’autres vidéos
https://fb.watch/9a5N_HglmD/
https://www.francemusique.fr/emissions/la-chronique-d-aliette-de-laleu/alma-rose-70790
En anglais : https://holocaustmusic.ort.org/places/camps/death-camps/birkenau/alma-rose/
Trigger Warning:
Des passages sont très difficiles à lire. Tu vas notamment lire les conditions de détention du block des expériences.
La stérilisation massive des femmes qui arrivaient dans ce block tristement célèbre.
Tu vas rencontrer des monstres tels que le docteur SS Clausberg.
Ici pour en savoir plus
Maria Mandl, la responsable des femmes à Auschwitz, fait froid dans le dos. Là, elle fut surnommée par les autres « la bête féroce ». Elle sélectionnait les détenues pour la chambre à gaz et participait aux mauvais traitements et humiliations. Surtout, elle prenait plaisir à sélectionner les enfants qui devaient mourir.
Le Kommandant Höss
Mengele
Si tu veux lire un autre roman, dur lui aussi, et qui se base justement sur les expériences menées par Mengele je te conseille Misschling de Affinty K mon avis est ici
Franz Hossler
Malgré la violence, un homme en particulier a essayé d’amener un peu d’humanité : le kommandant Liebehenschel
Les ouvrages et livres cités par l’autrice :
L’autrice recommande « hommes et femmes à Auschwitz » de Hermann Langbein.
Elle parle aussi de la biographie : Alma Rosé, de Vienne à Auschwitz de Richard Newman
Je te conseille sur le même thème outre Misschling dont je te parle dans mon avis :
La ruban rouge de Lucy Adlington en young adult/jeunesse mon avis est ici
En partie à Auschwitz : Pardonne lui de Jodi Picoult ici
La saga Les déracines de Catherine Bardon ne se passe pas à Auswchitz mais les personnages principaux sont eux aussi viennois. Mon avis est ici
✩ La violoniste d’Auschwitz ⟷ Ellie Milwood ⟷ 487 pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 10 novembre 2021 ✩
3
Un petit commentaire me fait toujours plaisir, n’hésite pas 😊