PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Je crois que quelqu’un est en train d’agir comme s’il se prenait pour Dieu… »
Un appel au secours au milieu de la nuit
Une vallée coupée du monde
Une abbaye pleine de secrets
Une forêt mystérieuse
Une série de meurtres épouvantables
Une population terrifiée qui veut se faire justice
Un corbeau qui accuse
Une communauté au bord du chaos
Une nouvelle enquête de Martin Servaz
Une montagne. Le pic du gendarme. Un randonneur retrouvé mort.
Les premières pages annoncent la palette de couleur du roman : du blanc pour la neige, du bleu pour un corps glacé, du noir comme l’ombre, rouge comme le sang. Aucune couleur chaude.
Ceci c’est un condensé des 8 premières pages ; je crois que tu l’as compris, on est dans un vrai thriller.
Vrai pour quoi ? Car tous les ingrédients y sont : l’ambiance pesante, la mort qui rôde, un tueur, la peur et ce froid qui sort des pages.
Bernard Minier nomme ces 3 chapitres : prélude.
Pour rappel, la définition de prélude est : ce qui précède, annonce quelque chose ; ce qui constitue le début d’une œuvre, d’une série d’événements… .
Tu vois un peu ? D’emblée, je me suis demandé ce qui m’attendait au cœur de cette vallée. Autant te dire que je ne suis pas déçue du voyage en compagnie de Servaz. Un Martin Servaz que l’on retrouve plus humain que jamais. C’est du moins ce que j’ai ressenti. Humain par ses relations et le « bilan » dressé sur sa vie jusqu’à présent et le regard qu’il porte sur le monde.
Un monastère, une personne surgie du passé de Servaz, une forêt séculaire, Toulouse, Aiguevives, des vallées où règne le mal, l’eau sous sa forme liquide et solide. Des mystères qui coïncident avec le passé de Servaz ; de simples concomitances ou tout est-il lié ? C’est ce qu’il te faudra comprendre, de toute façon tu es piégé dans la vallée. C’est imagé, car c’est un livre que tu ne pourras pas lâcher et réel, car un éboulement empêche quiconque de quitter Aiguevives.
Un huis clos au cœur des Pyrénées.
C’est comme si Servaz était rentré dans une machine à remonter le temps
On retrouve les personnages des opus précédents ainsi qu’un bref rappel de qui ils sont, dans quelles circonstances ils apparaissent ce qui permettra aux lecteurs qui n’ont pas encore lu les opus précédents de ne pas se perdre et comprendre ce tome-ci même si je vous conseille vivement de les lire dans l’ordre pour comprendre toute la dimension psychologique du personnage récurrent de Bernard Minier.
Un tableau comme un bas relief où se profile un certain nombre de suspects, chacun représentant un trait de caractère, de réflexion de l’Homme.
Le geek, le veuf, le riche, le timide, le hipster, le perfectionniste, celui persuadé d’avoir toujours raison, les parents démissionnaires, la maladie, les addictions, le drogue, la maladie, la colère, l’orgueilleux, la cruauté, le moine pas si saint que cela, la mort, les regrets, la culpabilité, la notion de bien et de mal.
Surtout le mal, il rôde partout dans cette vallée située non loin de Pau.
Bernard Minier, par la population de ce village de montagne, affine ses portraits, il met en exergue des faits de société. C’est finement joué, car tout dans ce livre est intéressant. Chaque personnage même s’il intervient peu, apporte quelque chose soit à l’intrigue soit en réflexion.
Une vallée microcosme de la société et de l’époque actuelle.
Chaque personnage doit trouver sa place dans ce tableau entamé avec le meurtre du début du récit.
Dans La vallée, on parlera aussi de la paternité, on dressera un constat avec un portrait de la France d’aujourd’hui avec notamment la haine de l’autre, le sectarisme, la violence omniprésente, le rejet des forces de l’ordre.
De la Justice de dieu ou des hommes.
Une course contre la montre est engagée.
Tu suis les méandres et les rebondissements, tenu en haleine par les chapitres tous rythmés.
Une course poursuite semée d’embûches
Une lutte contre le mal.
Une vallée qui en devient cloisonnée.
Un meurtrier méthodique, prudent, déterminé, intelligent.
Des mises en scène macabre.
Le brouillard, la pluie, la montagne, les carrières, l’orage retranscrivent à merveille l’ambiance du roman.
C’est un climat gris et oppressant que nous construit Bernard Minier.
Pas une seule lueur ne se profile à l’horizon.
La tension qui ne faiblit pas renforce ton envie de comprendre toute l’ampleur de la tragédie qui se déroule dans cette vallée.
Mention spéciale pour Irène, gendarme, chef d’enquête, la quarantaine, tatouée et percée, elle n’a pas sa langue dans sa poche.
La langue de bois elle ne connaît pas.
Tu l’as déjà peut-être déjà rencontrée.
Le final du roman est parfait, saisissant.
L’épilogue me donne envie de retrouver ce personnage que j’aime tant. Un ami retrouvé. Un homme dont j’ai fait la connaissance il y a près de 10 ans maintenant.
Chronologie de Martin Servaz
(si tu désires les lire dans l’ordre même si tout est vraiment compréhensible pour les nouveaux lecteurs)
– Glacé
– Le cercle
– N’éteins pas la lumière
– Nuit
– Sœurs
✩ La vallée ⟷ Bernard Minier ⟷ 522 pages ⟷ XO Éditions, le 20 mai 2020 ✩
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