PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Cette Traversée des temps affronte un prodigieux défi : raconter l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman. Faire défiler les siècles, en embrasser les âges, en sentir les bouleversements, comme si Yuval Noah Harari avait croisé Alexandre Dumas. Depuis plus de trente ans, ce projet titanesque occupe Eric-Emmanuel Schmitt. Accumulant connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, créant des personnages forts, touchants, vivants, il lui donne aujourd’hui naissance et nous propulse d’un monde à l’autre, de la préhistoire à nos jours, d’évolutions en révolutions, tandis que le passé éclaire le présent.
Paradis perdus lance cette aventure unique. Noam en est le héros. Né il y a 8000 ans dans un village lacustre, au coeur d’une nature paradisiaque, il a affronté les drames de son clan le jour où il a rencontré Noura, une femme imprévisible et fascinante, qui le révèle à lui-même. Il s’est mesuré à une calamité célèbre : le Déluge. Non seulement le Déluge fit entrer Noam-Noé dans l’Histoire mais il détermina son destin. Serait-il le seul à parcourir les époques ?
Tout commence par un frisson. Le frisson pèse, file, s’étend, se lézarde et se multiplie.
Tout commence dans la Grotte de Jeita, au Liban.
Située à 18 km de Beyrouth, on fait la connaissance de Noam.
Il cherche Elle. Chaque fois, de dos, il espère que ce soit Elle. Chaque fois, il regrette parce que ce n’est pas Elle.
Il a quitté le monde pour LA fuir. Ne rentre-t-il que pour la retrouver ?
Noam ne supporte plus rien. Ni le sommeil ni la veille. Ni lui ni les autres. Ni la conscience ni l’oubli. Il se découvre un des derniers contemplateurs. Lui qui prend plaisir à paresser ; le délice de manger. D’ici peu, le monde n’existera plus.
Noam est né il y a plusieurs milliers d’années, dans un pays de ruisseaux et de rivières, au bord d’un lac devenu une mer.
Il ne veut plus se résoudre au mutisme plus maintenant. Il doit agir et écrire. Écrire sa vie. Ou la nôtre ?
Noam parle plus de 20 langues.
« Connaît-on le bonheur lorsqu’on n’a plus d’illusions ? »
En très peu de pages, Eric-Emmanuel Schmidt parvient à donner densité, poids et caractère à son personnage principal, Noam, par qui le récit commence. Immédiatement, je me suis sentie proche de lui.
Une intimité immédiate.
Je me suis sentie liée à lui de suite, il partage son récit avec moi, avec toi si tu le lis. Noam partagera un morceau de sa vie et de son cœur avec toi, lecteur.
Noam qui est cultivateur, cueilleur, fils et petits fils de chefs réputés.
Éric-Emmanuel Schmidt, comme Tibor, t’apprend à percevoir la nature et à la rêver.
Paupières ouvertes et paupières fermées.
Les mystères de la terre, la richesse de la nature et sa logique, la transmission des savoirs, le respect des anciens et de la nature qui offre et reprend.
L’aube parfaite, le soleil dur, la douceur du crépuscule. L’arbre magique qui apaise quand on s’allonge sur une de ses branches. L’embrun fade, la noblesse lugubre dont une averse parait le paysage.
L’évanouissement des ombres. La simplification des couleurs.
La pluie qui allonge les objets tandis que le soleil les écrase.
La consistance des troncs, des ramures aux rochers. Le spectacle enchanteur de la nature.
Philosophie et sagesse.
Poésie et leçons de vie.
Une amnistie-amnésie,
Il soulève le voile des apparences et nous éclaire de sa lumière.
C’est doux et lumineux. Ce livre palpite d’amour. L’affection d’une mère, l’amour d’un homme pour une femme.
L’auteur te montre la complexité des âmes.
Tout n’est pas peint uniformément tout en noir, tout en blanc.
Il faut accepter les multiples couleurs d’une personnalité et être capable d’en apercevoir toutes les nuances qui la composent.
Le temps qui passe, l’émergence des sentiments telle que la jalousie, l’amour, la paternité, l’exaltation de la vie qui rugit toujours plus fort.
Dans les notes de bas de page, Noam te donne des compléments d’information. Toutes très intéressantes et passionnantes.
Aussi, par exemple, tu remonteras aux origines de l’aspirine. Des éoliennes.
Ce roman est captivant, exaltant.
Je te défie de le commencer et ne pas le terminer.
Les fins de chapitres se terminent par un rebondissement ; une révélation, chaque fois si inattendus que tu ne peux que continuer ta lecture. Tu n’as qu’une envie : reprendre le livre en main et te plonger à nouveau dans ses pages qui te coupent de tout.
J’étais en immersion totale, loin de tout, cela fait tellement de bien.
Il raconte les hommes.
Il narre les femmes.
Épouses et mères, mais femmes avant tout.
Tendresse et volupté, amour moral et physique.
Féminité.
Femme-Terre. Femme-nature. Femme-matrice.
Tibor, Ponnoam, Mina, Noura, Barak, Derek, Tita. Vous restez dans ma tête.
Une écriture viscérale, minérale tu ressens au plus profond de toi ce qu’il a bien voulu te dévoiler.
Que cela soit la neige recouvrant de son manteau blanc le pays ou une grotte aux formes masculine et féminine.
Une plume animale quand il le faut, précise et pourtant concise quand il le doit, toujours juste et observatrice, il te parlera autant de la différence qui est inexistante entre homme et femme, que de bonheur.
Comment, mais comment décrire une telle écriture ?
Un tel projet ?
C’est impossible.
Je le porte en moi désormais, Noam m’accompagnera, Noam a la main sur mon épaule, on avance l’un avec l’autre.
Il m’offre sa sagesse ; je lui ai donné mon cœur.
Écoute Éric-Emmanuel Schmidt oui j’ai bien écrit écoute, car ce livre bruisse, chante, écoute-le il a tant à te dire.
Écoute-le mieux que tu n’avais entendu. Lis-le vraiment.
Lentement. Apprécie chaque mot, chaque point, chaque geste.
Tout n’est que splendeur à celui qui saura lire entre les lignes.
Distingue les formes et les couleurs, les teintes et les nuances qui changent au rythme des saisons.
Écoute la mélopée des arbres, le chant des oiseaux, le bourdonnement des insectes.
Lis Noam te raconter tout cela et bien plus encore.
Il narre l’évolution et la décadence de l’humanité.
C’est incroyablement riche en sujets que je ne pourrais pas tous te les citer.
De l’évolution du vent à l’hygiène buccale, de Moby Dick aux éoliennes.
Un livre érudit, rempli de savoir et pourtant jamais tu ne te lasses.
Il couvre tellement de savoirs. Tellement de domaines, sans jamais pourtant te perdre.
Jamais poussif ; on sent l’homme passionné.
On lit l’auteur passionnant. Il n’écrit pas, il nous conte.
C’est la sagesse de la nature, celle des temps anciens, où l’homme était à son écoute et trouvait en elle tout ce dont il avait besoin. Aliment et médicament. Nourriture et fourrure. Gibier et foyer.
Je n’ai ressenti aucune lassitude, aucune longueur.
J’ai cheminé aux côtés de Noam durant son périple. J’ai vu comme lui l’azur vif, les torrents bavards, le murmure des ruisseaux, le chant âpre et viril du vent, la douceur du crépuscule, les questions des ténèbres, les étoiles réconfortantes, la lune coquette qui se pare d’argent ou de cuivre, les nuages qui lui rendent hommage, les rideaux d’averses.
Éric-Emmanuel Schmidt te montre la splendeur de l’univers.
Il narre
La préhistoire ocre, une âme bleue, la vie ocre, une mésange beige,
Un cœur pur, un autre lucide,
Toi aussi entame ce périple aux confins de l’univers et de ces mystères.
La nature sait. La nature anticipe. La nature calcule. La nature voit loin. Nous nous demeurons aveugles à l’avenir.
Éric Emmanuel Schmidt t’offre une porte sur ces paradis perdus que tu n’as vraiment, mais vraiment pas envie de quitter.
L’homme d’aujourd’hui a beau se glorifier il n’a rien inventé.
Pourquoi je dis cette phrase ? Il faudra lire Paradis perdus qui porte incroyablement bien son titre.
Paradis perdus a comblé plusieurs de mes facettes de lectrice.
La passionnée d’histoire, l’avide de connaissance ;
la passionnée portée par ces beaux mots, la rêveuse emmenée loin dans le temps, et maintenant l’impatiente qui n’attend qu’une seule chose : la suite de cette lecture qui m’a enivrée.
Un roman d’un homme inspiré et inspirant.
Un périple inoubliable au temps du néolithique.
Paradis perdus c’est la vie et tous ses cycles.
La vie, l’amour, la mort.
De la nature et des hommes.
Huit milliards de personnes ne veulent rien changer pendant que tout change.
Le consumérisme. Le culte du faon. La conquête frénétique de nouveaux marchés.
Les glaciers alpins ont fondu, les ours polaires auparavant menaçants traînent aujourd’hui leur misérable carcasse à la lisière des cités.
J’ai fait la plus parfaite des rencontres.
Celle qui dit tout quand on ne dit plus rien.
Quelque chose de puissant. Souverain.
Je me suis sentie liée à Noam. Tellement.
Je n’aspire qu’à le retrouver. J’aime à m’imaginer en regardant le ciel qu’il est peut-être en train de marcher à Damas, où naviguer sur la mer morte. Il est là quelque part dans le monde, il attend de pouvoir continuer à nous livrer toutes ses connaissances.
✩ La traversée des temps, tome 1 : paradis perdus ⟷ Eric-Emmanuel Schmidt ⟷ 576 pages ⟷ Éditions Albin Michel, Le 3 février 2021 ✩
1
Georges ROLAND dit
Bonsoir,
J’écrivais à des amis de 67 ans (j’en ai 81) pour les inciter à lire ce dernier Eric-Emmanuel, que j’ai lu en 5 jours et que, comme vous j’ai recommencé dès le lendemain en me jurant d’y passer au moins deux semaines cette fois. Puis j’ai pris connaissance de votre « critique », alors je l’ai recopiée (excusez moi, mais j’ai indiqué votre blog). Que dire ? que j’espère que les 7 tomes suivants paraitront assez vite vu mon âge ! En fait, cela n’a plus une aussi forte importance, car avec ce tome, j’ai déjà une autre façon (non une complémentaire) de voir et de penser, pas de sentir car je randonne encore beaucoup et cela je sais.
Vous me permettez ? Je vous embrasse
Georges
Souris dit
Merci pour vos mots Georges, bien sûr que je vous le permet. Je me permets à mon tour de vois dire que vous êtes tel Noam que aurez le temps de lire tous les autres tomes.Belle journée, Stéphanie