PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
La redécouverte d’un roman culte. Dans les décors envoûtants de la Tanzanie, Katherine Scholes tisse le portrait de deux femmes passionnées, rebelles, inoubliables. Une fresque enivrante et tragique, dans la lignée de La Ferme africaine.
De son enfance en Tanzanie, Kate Carrington a essayé d’effacer tous ses souvenirs. Âgée de douze ans lors de l’assassinat de ses parents missionnaires, près de la frontière rwandaise, la jeune femme a fait table rase de ses racines africaines pour se reconstruire en Australie. Bien des années plus tard, alors qu’elle tente de mener une vie normale, Kate fait la connaissance d’une vieille femme mystérieuse, qui l’intrigue autant qu’elle la fascine.
Il faut dire que le destin d’Annah Mason a tout du roman d’aventures. Infirmière dans un hôpital de brousse, faiseuse de pluie dans le bush tanzanien : l’Afrique a révélé à cette Occidentale intrépide un monde d’une magie infinie. Et lui a offert sa plus grande histoire d’amour. Cette vie de passion ne s’est pourtant pas faite sans douleur ni drames. Désormais âgée et malade, celle qui fut la reine des pluies veut soulager sa conscience. Mais ses secrets pourraient bien mettre à mal l’univers fragile de Kate…
Relique de chronique
Toutes les semaines entre les nouveautés je te parlerai de ces livres lus durant mon absence, celui-ci en fait partie.
Je l’ai lu le 7 juillet 2019.
Pourquoi ce roman ?
Cette auteure je l’ai découverte l’année passée grâce à la collection : le cercle Belfond, ce livre m’avait bouleversé, car il parlait de mon pays La Belgique et du Rwanda. Si tu veux en savoir plus, clique ici.
La Tanzanie
Cette fois avec « La reine des pluies » (il s’agit d’une réédition, attention il existe d’autres versions notamment en poche) l’auteure nous emmène découvrir les plaines du Tanganyika, à partir de 1962, juste avant son indépendance et qu’il prenne le nom de la Tanzanie.
Après un prologue se dépeuplant en 1974, tu vas d’abord faire la connaissance de Kate, en Australie. Elle a enfoui au plus profond d’elle-même le chagrin causé par la mort de ses parents ; tous deux étaient missionnaires au Tanganyika. Ses souvenirs, son passé vont se rappeler à elle avec sa nouvelle voisine. Une vieille dame étrange et très malade.
Cette dame veut lui révéler quelque chose, une vérité tue sur la mort de sa mère Sarah et de son père Michael. Commence alors pour nous, lecteur, un voyage dans le passé sur les terres arides de la Tanzanie avec Annah Mason l’héroïne de ce roman.
Annah, une infirmière missionnaire
Annah a toujours rêvé d’être infirmière en Afrique comme sa tante Eliza, une tante qu’elle n’a pas connue, mais dont les lettres lui ont transmis la passion pour la profession et le pays, la Tanzanie.
Fraîchement diplômée, elle s’envole donc pour ce pays si loin de l’Australie. Un choix étonnant pour l’époque. Annah ne rêve pas de se marier et fonder un foyer.
Sur une décision de l’archevêque, elle est assignée à la mission de Langali, ce n’était pas son rêve, elle voulait marcher dans les pas de sa tante, mais puisqu’elle a décidé d’être infirmière pour la mission en Tanzanie elle accepte et va tout donner pour ce poste reculé, très proche de la frontière rwandaise.
Au début du roman, on a une Annah certes déjà au caractère bien affirmé, mais une jeune femme qui a idéalisé son travail et le pays.
Une rencontre va bousculer sa vision de la mission, un homme qui va lui montrer qu’il est possible pour les habitants de concilier passé et présent et non pas effacer, oublier toutes leurs croyances, leurs savoirs ancestraux.
Je ne peux pas te révéler pourquoi, mais Annah ne restera pas à la mission et va entreprendre un tout autre chemin.
Une vie que j’ai suivi, une volonté et un respect des autres que j’ai adoré.
Une héroïne forte qui ne s’embarrasse pas du qu’en dira-t-on, mais qui agit selon ce qui lui semble le mieux.
Elle ne va pas se faire des amis, en agissant comme cela, il ne faut pas oublier qu’a l’époque l’Église catholique était en pleine évangélisation de ce continent et même si je sais que les missions ont aidés au niveau de la santé j’ai été aussi interrogative que Annah sur les raisons de bannir toutes traces des croyances, allant jusqu’à interdire les tribus.
On va parler des tribus Massaï, Waganga. L’une je connaissais de nom l’autre, je l’ai adoptée à travers ce roman. Ce clan m’a ému. Leur vie simple, mais si riche de cœur, leur noblesse de caractère m’a fortement impressionnée.
« À sa grande surprise, Annah s’était aperçue que le rire faisait partie intégrante de la vie de la tribu.
Pas seulement celui des guerriers, mais aussi celui des femmes, des enfants, des vieillards…
Plusieurs fois, elle s’était surprise à rire, elle aussi, de tout et de rien.
Sa vision de la vie commençait à changer.
Avant, pour elle comme les Carrington ou pour tout missionnaire seul comptait le travail et le sérieux.
Les Africains, eux, posaient sur le monde un regard plus léger. Et pourtant, eux souffraient de la soif, de la faim, et de la misère… »
Aventure et romance
Il y a une romance dans le récit, une romance magnifique entre deux êtres que tout oppose. Tiraillés l’un et l’autre par deux modes de vie radicalement différents.
La couverture prend tout son sens d’ailleurs à ce moment-là.
Tu vas lire outre le travail des missionnaires ce qui est réellement arrivé aux parents de Kate, mais tu ne l’apprendras qu’à la toute fin du roman.
Katherine Scholes va t’enchanter non pas avec des poupées vaudoues ou des amulettes, mais avec ce pays et Annah, Annah qui va tout donner, puiser au plus profond d’elle même pour continuer à avancer malgré l’adversité.
Son écriture est toujours autant précise et enchanteresse. J’ai été en immersion totale tout au long de ma lecture. Une lecture que je ne voulais pas voir s’achever.
Mtemi, Alice, Stanley, Kiki, Kitamu, Patamisha, Zania, des personnages principaux ou secondaires que l’on croise peu ou beaucoup ont tous laissé leur empreinte dans mon cœur de lectrice.
Avec Annah tu vas comprendre ce que veut dire : Marcher sur les pas de la liberté.
Tu vas apprendre quantité de choses sur la médecine de brousse, le Swahili, le travail des missions.
Une magnifique fresque romanesque dans le bush tanzanien.
C’est une histoire riche, complexe et très bien écrite avec des personnages attachants, profonds et développés. La Tanzanie s’anime devant tes yeux émerveillés malgré le peu de description. En peu de mots, tu y es.
C’est magnifiquement écrit, les événements, les personnages et le décor m’ont captivée.
Le mystère entourant la mort des parents de Kate m’a tenu en haleine.
En bref :
Épique, romantique, captivant
. Une saga qui traverse le temps et les plaines africaines.
L’histoire d’Annah et de sa relation avec Sarah et Michael est assez fascinante, mais, une fois combiné aux histoires de la vie sauvage de l’Afrique et au rôle d’une infirmière missionnaire attirée par la véritable nature des personnes qu’elle aime, le roman prend une tout autre direction que j’ai encore plus appréciée.
Ce livre a touché mon âme de lectrice, pourquoi ? Je ne peux hélas, pas trop en révéler ; juste te conseiller de lire ce roman.
Jamais je n’oublierais Annah ni Sarah.
Si tu ne connais pas encore cette auteure, je ne peux que te la conseiller, elle s’appuie sur les souvenirs de ses parents pour écrire ses romans. Ce roman précisément doit lui tenir plus à cœur, car elle est elle-même une enfant du pays. Elle est née en Tanzanie.
✩ La reine des pluies ⟷ Katherine Scholes ⟷ 438 pages ⟷ Belfond, collection le cercle, le 4 juillet 2019 ✩
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