PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Nathanaël Stone a toujours été d’une sensibilité hors du commun: depuis l’enfance, ses émotions menacent de déborder à chaque instant et le jeune aristocrate s’efforce de faire bonne figure. Mais à son entrée à l’université de Cambridge, Nathanaël se sent définitivement en décalage avec la société de son époque. En effet, derrière sa posture de jeune héritier et d’étudiant brillant à qui tout sourit, il cache un lourd secret source de culpabilité : Nate aime les hommes. Un penchant inavouable car sévèrement condamné. Sa situation va l’amener à remettre en question l’ensemble des codes de son temps. Car Nate a un rêve : trouver un lieu où vivre librement, un havre de paix où chacun pourrait être soi-même, sur un pied d’égalité et sans faux-semblants.
Aujourd’hui, je te parle du prequel de « Sous les étoiles de Bloomstone Manor » que j’ai lu l’année dernière et qui a été un coup de cœur. Clique ici pour lire mon avis.
Cette fois encore, Mary Orchard m’a complètement bluffée par son talent à explorer la psychologie de son personnage principal, commun aux 2 livres. Nathanael est un de ces héros qui va me rester marqué à vie !
Lorsque l’on découvre le jeune Nathanael, on est immédiatement frappé par sa conscience de sa différence.
Un enfant de cinq ans émerveillé par les jonquilles, les cailloux et les fourmis, mais également conscient des émotions qui bouillonnent en lui, parfois si grandes qu’il craint qu’elles ne débordent.
Son meilleur ami, Kenneth, est le fils d’un domestique.
Chez lui, Nathanael peut se libérer des conventions rigides de la haute société anglaise pour exprimer librement ses pensées.
Encouragé par des parents permissifs pour l’époque, il bénéficie d’une liberté de mouvement et d’expression que peu d’enfants nobles ont eue.
Mais une fois à Windgate, le collège où il doit faire son entrée, sera-t-il compris par ses pairs et ses professeurs ?
Nathanael redoute profondément de quitter sa maison pour intégrer le collège de Windgate.
Saura-t-il se faire des amis ? Comment vivra-t-il loin de Kenneth et de sa mère ? Comment gérera-t-il ces émotions qui semblent décuplées en lui, des sentiments aussi variés que la faim, la tristesse, le bonheur et la beauté, exacerbés dans son environnement familial où tout est amplifié ?
Tu vas le voir grandir, évoluer, mais garder toujours Kenneth comme son meilleur ami.
Nathanael éprouve du mépris pour tout ce que la haute société valorise : l’argent, le pouvoir, les apparences.
Il ne comprend pas comment ces personnes ne peuvent pas voir la beauté du monde qui les entoure.
Son rêve : trouver un endroit où il pourrait être lui-même, où il pourrait ressentir librement sans craindre d’être jugé.
Un endroit qu’il pourrait partager avec d’autres personnes qui ne se sentent pas à leur place dans la société, comme lui.
« La Première Rose de Bloomstone » capture l’esprit et la modestie de Nathanael, ainsi que sa sensibilité à fleur de peau, c’est un héros remarquable.
J’ai été profondément touchée par ce personnage, tout comme par Kenneth, son employé, mais surtout son ami et son frère de cœur.
À de nombreuses reprises, la plume de Mary Orchard reflète avec une précision remarquable les tourments intérieurs de son héros.
Rarement ai-je vu des sentiments aussi bien décrits ; mon hypersensibilité et moi-même nous sommes sentis compris entre ces pages. Je l’avais déjà ressenti dans le précédent livre, mais ici, Mary Orchard explore encore davantage cette facette de son personnage.
Ses émotions variées, mais toute intenses.
Mary Orchard réussit à capturer l’intensité et la justesse des descriptions des sentiments, explorant toutes les nuances de la psyché humaine : bonté, bienveillance, tristesse, émoi, espoir, doute, méchanceté.
Sa prose est comme une sonate ou un concerto, suivant la partition la plus parfaite, avec des envolées lyriques et des notes plus douces, des moments de tension et des moments de répit. Je me suis senti bercé, transporté par ses mots.
À travers Nathanael, Mary Orchard démontre la sensibilité d’un homme à la musique et à la nature, et rappelle qu’il n’y a aucune honte à pleurer ou à ressentir des émotions trop intenses.
Nathanael est un passionné de physique et de sciences, doté d’une intelligence supérieure, mais il reste humble et respectueux envers tous, qu’ils soient lords ou domestiques.
Pour lui, tous les êtres humains sont égaux, peu importe leur sexe, leur couleur de peau ou leur origine.
« La Première Rose de Bloomstone » est bien plus qu’un simple roman jeunesse ; c’est un récit sur l’entièreté de Nathanael, sur son amitié avec Kenneth, sur son rêve d’un foyer idéal dans un monde où le jugement est laissé de côté.
Sur l’hypersensibilité, sur l’acceptation de soi, sur ce que c’est d’être soi-même, ne pas jouer un rôle et surtout ne jamais se mentir à soi !
Je paraphrase l’autrice et je dis : rares sont les artistes, capables de jouer avec autant de cœur et de corps tout aussi rare sont les autrices capables d’écrire avec autant d’intensité et d’âme. De justesse.
De retranscrire les mœurs de l’époque en suivant un héros qui est en décalage avec ses pairs.
« Avoir le choix est en effet un luxe. Il y a des choses qu’on ne maîtrise pas. »
« Ça prend tellement de place de faire semblant, de prétendre être à l’aise. Tellement d’énergie. Je suis fatigué de tout refouler de cette façon, de cette hypocrisie, de cette fraternité de façade, qui n’est que l’antichambre de notre avenir social. »
« Ça prend tellement de place de faire semblant, de prétendre être à l’aise. Tellement d’énergie. Je suis fatigué de tout refouler de cette façon, de cette hypocrisie, de cette fraternité de façade, qui n’est que l’antichambre de notre avenir social. »
« Nous avons d’autres très bons élèves, au sein de la Promotion, cela est vrai, mais… Vous étudiez, car vous aimez apprendre et raisonner, et non briller. Cela fait toute la différence. »
✩ La première rose de Bloomstone ⟷ Mary Orchard ⟷ 408 pages ⟷ Éditions Casterman, le » avril 2024✩
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