Christine touche le bonheur du doigt avant qu’il ne s’évapore.
Comment vivre le plus beau jour de votre vie et le pire en moins de 24 h ?
C’est ce que Ellen Marie Wiseman te raconte.
Christine a 17 ans.
Elle a toujours vécu dans ce lieu, elle y explore les forêts et les collines entourant Hesental, sa ville natale.
Elle travaille pour les parents d’Isaac. Une famille aisée.
Isaac aime Christine. Christine aime Isaac. Non seulement leur avenir est compliqué en raison de la différence de milieu, voilà que la guerre les sépare.
D’autres raisons les empêchent de vivre pleinement leur amour, des raisons que je te cache volontairement pour que tu sois aussi émue et surprise que moi.
« Là où sont tes racines » te narre la guerre vue et vécue par le peuple allemand. Tu vas suivre cette nation avant et pendant la guerre.
Les gens qui ne pensent pas que la situation financière du pays puisse s’arranger un jour.
Le mark allemand ne vaut plus rien.
Partout, c’est la crise et le chômage.
Peut-être que la nomination d’un nouveau chancelier apportera le changement…
Personne ne pose de questions, tout le monde obéi aux affiches de plus en plus présentes.
Ceux qui ne plient pas aux nouvelles règles, disparaissent, leur famille aussi.
Tu lis ce roman et tu ressens la peur nichée dans l’estomac.
Une peur lourde et indélogeable.
Constante.
Les espoirs de Christine et des habitants de Hesental sont brisés quand la guerre arrive jusqu’à leur petit coin jusque là relativement protégé.
Les bombardements, la faim, la mort, les chars, les soldats. Partout. Le salut obligatoire.
La crainte de parler même à ton voisin ou pire à ta propre famille.
Le silence dans les files de rationnement et dans les rues. Les yeux hantés d’angoisse et de faim, les visages déformés par la tristesse.
La peur, la mort fait désormais partie de leur quotidien. Le traumatisme des enfants, l’angoisse des mères. Tu ressens tout. Tu visualises tout.
Ellen Marie Wieseman possède une plume visuelle ainsi que ce grand talent de conteuse.
C’est le 3e livre que je lis d’elle.
Elle m’émeut à chaque fois.
Christine, notre héroïne oscille entre chagrin et optimisme, toi aussi, même si toi tu sais combien d’années terribles elle va encore devoir subir.
Tu lis les soldats obligés de se battre s’ils veulent sauver leur famille.
Eux aussi portent le fardeau de la peur et de la culpabilité.
Tu vois les bombes qui tombent du ciel, les wagons à bestiaux remplis d’hommes, de femmes et d’enfants. Les habitants qui ne comprennent pas ou qui pensent vraiment qu’il s’agit de camps de travail après tout ils ont dans leur ville des travailleurs obligatoires, prisonniers pour remplacer les hommes partis à la guerre.
Hitler ne doit pas être si mauvais qu’on le chuchote.
Tu ressens fortement l’impuissance et la terreur permanente.
La rage de vivre, la résilience et le dévouement de la famille de Christine envers les moins bien lotis qu’eux
Ils sont dans une guerre qu’ils ne soutiennent pas.
Qu’ils ont en horreur, mais ils en subissent chaque jour les conséquences.
Avant, pendant et après la guerre.
C’est rare de lire ce point de vue.
À la moitié du livre, le roman prend un tour inattendu et le dernier tiers encore un autre.
3 intrigues au cœur d’un même roman.
Toutes traitée avec brio.
C’est poignant. Déchirant. Révoltant. Des scènes sont difficiles à lire, il y a des rebondissements auxquels je ne m’attendais pas du tout. Je n’étais pas préparée à de tels chocs non plus.
L’écriture est fluide, c’est un vrai page turner.
Une fois commencé, tu ne peux plus t’arrêter de le lire.
Le talent de conteuse de l’auteure est magnifique.
Sa manière de décrire les drames sans non plus en faire de trop.
La romance et la résilience sont communes aux 3 livres qui ont été traduits jusqu’à présent par Faubourg Marigny.
Une auteure que je continuerai de lire c’est certain.
Une mère clé de la survie de sa famille. Elle arrive toujours à les nourrir avec peu. Elle est pleine de ressources, une femme que j’ai beaucoup aimée. Elle consacre tout son amour à ses enfants et son époux.
Christine. Une héroïne intrépide. Forte, courageuse.
Marta, sa sœur m’a, elle aussi, beaucoup ému tout comme les petits frères, le père et les grands-parents.
Une famille qui a des liens très forts. Une famille qui s’aime et se serre les coudes. Ils sont très unis.
« Pendant que Les Lilas fleurissaient et que les oiseaux construisaient leurs nids, l’impuissance et le désespoir s’emparaient de tous les habitants. »
Un autre livre m’a ému qui donne lui aussi un point de vue unique : « pardonne-lui » de Jodi Picoult.
La différence avec ce roman c’est que Ellen Marie Wiseman s’appuie sur les souvenirs de sa famille.
De sa Oma et de sa mutti. (Sa grand-mère et sa mère)
À la fin du livre, elle te dit ce qui est pure fiction et ce qui est réellement arrivé à sa famille.
En résumé :
Un roman qui se déroule dans une Allemagne déchirée par la guerre sous le règne d’Hitler.
L’histoire parle du peuple allemand, de sa diversité, de sa force, de sa conviction et de sa persévérance.
C’est une lecture absolument fabuleuse et particulièrement poignante, ils sonnent d’autant plus vrais que de nombreux détails de l’histoire proviennent des souvenirs de la famille de l’autrice.
PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
« Fleuris là où tu es plantée. », c’est le conseil que Christine Bolz reçoit de sa grand-mère, sa bien-aimée Oma. Mais Christine, 17 ans, domestique, sait que le monde entier l’attend au-delà de son petit village allemand. Un monde qu’elle a commencé à apercevoir grâce à la musique, aux livres et à Isaac Bauerman, le fils cultivé de la riche famille juive pour laquelle elle travaille. Pourtant, l’avenir qu’elle et Isaac rêvent de partager fait face à de plus grands défis que leur différence de niveau social. À partir de l’automne 1938, l’Allemagne se transforme rapidement sous le régime hitlérien. Des affiches anti-juives pullulent, les rébellions sont réduites au silence et une nouvelle loi interdit à Christine de reprendre son travail chez les Bauerman et d’avoir une relation avec Isaac. Durant les mois et les années qui vont suivre, Christine va affronter la colère de la Gestapo et les horreurs de Dachau, désespérée d’être avec l’homme qu’elle aime, de survivre et de s’exprimer.
✩ Là où sont tes racines ⟷ Ellen Marie Wieseman ⟷ 400 pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 14 mars 2023✩
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