PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
D’un trait de plume, Ivy Radcliffe, 23 ans, devient Lady Hayworth, propriétaire d’un vaste domaine dans les landes du Yorkshire. Ivy n’a jamais entendu parler de Blackwood Abbey, ni de l’ancienne lignée dont elle est issue. N’ayant rien pour la retenir à Londres depuis la perte de son frère durant la Grande Guerre, elle se dirige vers sa nouvelle maison. Mais l’atmosphère du manoir est pesante, les serviteurs réservés et méfiants. Cependant, un trésor l’attend derrière les portes closes : une magnifique bibliothèque. Malgré les avertissements énigmatiques du personnel, Ivy se sent irrésistiblement attirée par ses étagères poussiéreuses, où des oeuvres familières se mêlent à des textes étranges et ésotériques. Elle sent aussi quelque chose d’autre dans la bibliothèque, une présence qui semble avoir sa propre volonté… Des rumeurs tourbillonnent dans le village sur les anciens propriétaires, sur les fantômes et les malédictions, et sur un manuscrit énigmatique. À mesure que les événements deviennent de plus en plus sinistres, il appartiendra à Ivy de découvrir les mystères de la bibliothèque afin de récupérer sa propre histoire,avant qu’elle ne disparaisse à jamais.
Voilà le deuxième livre que je lis de l’autrice, j’ai lu l’année dernière « la berceuse des sorcières » tu trouveras mon avis ici
J’ai préféré ce dernier, même si j’ai aimé également celui-ci.
Au sein du 14e siècle, au cœur du Yorkshire, Mathilda, une sœur du couvent Blackwood, se prépare à être emmurée dans sa cellule.
Dans l’ombre de l’abbaye, elle consigne son savoir, cherchant à préserver des connaissances, surtout celles qui pourraient aider les femmes.
Elle observe le ciel, les étoiles, et les saisons, craignant que ses travaux ne tombent entre de mauvaises mains.
Son espoir réside dans une femme du futur qui découvrirait ses écrits, révélant ainsi des secrets enfouis depuis longtemps, offrant un savoir sans limite.
« En vérité, le monde avait la taille que l’on voulait bien lui donner »
En 1927, à Londres, Ivy, âgée de 27 ans, apprend qu’elle est l’unique héritière de Lord Hayworth, un cousin éloigné de son défunt père.
Désormais Lady Hayworth et propriétaire de Blackwood Abbey, Ivy accepte cet héritage, une seule condition pour accéder à l’héritage : qu’elle réside sur place.
Ivy est passionnée par les livres et l’histoire, en particulier pour le Moyen-Âge.
Elle refuse de croire en la différence des classes sociales, elle n’a pas non plus le comportement attendu d’une femme après la guerre ni celle d’une lady.
Je l’ai trouvé parfois naïve, son manque d’initiative a pu m’agacer à certains moments, mais c’est une jeune femme brisée, en deuil et qui arrive dans un endroit inconnu où l’accueil est plutôt très froid.
Son état d’esprit coïncide avec celui d’une femme des années 20.
Celui d’une femme seule ou presque au monde et très fragilisée.
« S’il y a une chose que la guerre m’a apprise, c’est que l’on a beau essayer de chasser les souvenirs, on reste brisé. Les souvenirs oubliés nous façonnent autant que les souvenirs persistants. »
« La bibliothèque était son seul remède contre sa solitude. Ivy inventoriait les ouvrages, nettoyait les rayonnages ? Explorait et lisait à longueur de journée. Son passe-temps préféré avait toujours été de déambuler dans la British library, pas uniquement pour les livres eux-mêmes, mais aussi pour les histoires qu’ils recelaient, les mains qui les avaient feuilletés. Les pages cornées, les marque-pages inattendus et même les lettres d’amour oubliées lui donnaient l’impression d’une chasse au trésor ».
Les deux hommes du récit, Arthur et Ralph, incarnent des dynamiques ambiguës.
Arthur se révèle rapidement familier, tandis que Ralph oscille entre hostilité, gentillesse, et froideur.
Je trouve qu’il y a un parallèle entre la solitude d’Ivy et celle de Mathilda (l’héroïne du passé), leurs aspirations communes à une vie érudite, bien que cela soit socialement inacceptable pour une femme à leurs époques.
L’écriture d’Esther Fox tisse un récit sombre et addictif, elle captive le lecteur qui s’interroge sur la réalité des épreuves d’Ivy.
L’intrigue se déploie comme une toile d’araignée, le suspense est palpable.
Tu es invité à démêler le vrai du faux et tu douteras autant qu’Ivy.
Les coïncidences troublantes entre les titres des livres qu’elle a décidé de prêter aux habitants du village et les événements qui ont lieu ensuite sont vraiment étranges.
L’atmosphère oppressante de l’abbaye m’a évoqué les œuvres des sœurs Brontë et de Daphne du Maurier.
Les éléments ésotériques et les sciences occultes se mêlent à la découverte d’une bibliothèque chargée d’histoire et d’ouvrages rares.
Les mystères se densifient avec la méfiance réciproque entre les deux hommes, la révélation d’un passage secret, et l’approfondissement du mystère entourant la bibliothèque. Le suspense culmine, il remet en question les vérités acquises et te plonge dans un monde entre réalités et rêve, où les cauchemars d’Ivy ajoutent une dimension horrifique à l’ensemble.
Ses cauchemars sont vraiment détaillés et horribles.
C’est cette résilience face aux obstacles qui rend Ivy attachante et a fait naître de l’empathie à son égard.
L’accueil glacial réservé à Ivy à son arrivée à Blackwood Abbey, notamment par des personnages comme miss Hewitt et Arthur, ajoute une dimension à l’atmosphère oppressante de l’abbaye.
Ces réactions alimentent le mystère qui entoure la situation d’Ivy, elles renforcent le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond dans ce domaine isolé.
Ainsi, à travers la galerie de personnages secondaires, Esther Fox élabore une trame riche en nuances, où les dynamiques complexes ajoutent des strates à l’intrigue, contribue au suspense et à l’énigme qui entourent Blackwood Abbey.
Le récit est un mélange de fantastique et de gothique avec le mystère et l’exploration des conséquences du deuil, de la cupidité, et du féminisme, avec un accent particulier sur le partage du savoir.
L’atmosphère vibrante, pesante, et oppressante est dépeinte avec un sens du détail précis sans être étouffant. Les détails t’immergent dans le récit.
Ce roman ravira assurément les amateurs de livres et de bibliothèques, ainsi que ceux qui savent apprécier le fantastique gothique, les faits inexplicables, et les sens cachés.
Esther Fox signe ici un ouvrage qui oscille habilement entre le surnaturel et la normalité, offrant une lecture qui te captive et te fait poser des questions.
C’est détaillé, mais pas étouffé de détails, tout est fait pour te transmettre cette énergie étrange, te faire sentir que quelque chose est sur le point d’arriver.
Tu oscilles entre rêve et normalité.
Quel est le lien entre Mathilda et Ivy ?
Je me suis posé longtemps la question
.
Les vérités acquises sont remises en question.
Un livre qui plaira à tous les passionnés des livres et des bibliothèques
.
Des savoirs qu’elles contiennent.
Il faut aimer le fantastique gothique.
Les faits inexplicables et les sens cachés pour ma part j’ai aimé, même si j’ai eu quelques difficultés avec certains points, Ivy qui subit beaucoup, elle est spectatrice de son destin (même si on comprend pourquoi), je préfère les héroïnes avec plus de tempérament.
J’émets également un bémol sur la romance qui n’était pas nécessaire à mon goût, j’ai trouvé que des faits se devinent très rapidement et d’autres restent plutôt énigmatiques.
Je n’ai pas adhéré à tous les éléments, mais j’ai bien aimé cette lecture.
J’ai surtout aimé la bibliothèque qui m’a fait rêver.
Quel lecteur ne rêverait pas d’hériter d’une telle bibliothèque ?
Un avis mitigé sur certains points, mais un livre qui a quand même su me charmer et me tenir en haleine.
✩ La mystérieuse bibliothèque de Blackwood Abbey ⟷ Hester Fox ⟷ pages ⟷ Éditions Faubourg Marigny, le 14 février 2024✩
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