PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
l y aura toujours des diables, des dieux et des hommes au milieu.
Février 2024. » L’Ange noir » a encore frappé. Chaque fois, sa victime est enterrée vivante et meurt étouffée. à la sous-direction de l’antiterrorisme, Sofia Giordano cherche à mettre la main sur ce tueur qui s’en prend à des notables partout en France. Elle est bientôt rejointe par le lieutenant Gabriel Geller qui, de son côté, enquête sur l’assassinat, à Paris, de réfugiés aux corps …
Bonjour mes liseurs, voici ma dernière lecture du mois d’avril,
une lecture qui ne laisse pas indifférente ! Je vous parle du dernier thriller d’Olivier Bal, « La Meute ».
Dès les premières pages, plonger dans le dernier thriller d’Olivier Bal, c’est se lancer dans un territoire où les tabous sont brisés, où les frontières entre le bien et le mal s’estompent.
Paris, un Syrien se réveille dans un lieu inconnu et est conduit dans une arène face à la mort.
À Toulon, l’Ange de la Mort frappe à nouveau.
C’est le quatrième meurtre de ce tueur méthodique qui ne laisse aucune trace, si ce n’est une plume noire, une plume blanche et un drapeau islamique.
Toutes les victimes sont liées à l’extrême droite et ont été enterrées vivantes.
L’affaire est confiée au groupe Pelletier de la SDAT, la sous-direction du terrorisme, des enquêteurs de l’ombre qui interviennent après les officiers de police judiciaire.
Sofia, Djibril et Pelletier, surnommé « Pape », font partie de cette équipe.
Geller quant à lui, il enquête à Paris sur le meurtre d’un homme inconnu, sa ténacité va lui faire comprendre que ce n’est pas le premier meurtre avec ce modus operandi. Il va vouloir élucider cet assassinant, même si pour sa hiérarchie c’est inutile, car cet homme est un « invisible » un sans-papiers, un SDF.
Le roman débute avec ces trois chapitres, posant ainsi le ton de ce nouveau thriller d’Olivier Bal.
Sofia et Geller, bien qu’évoluant dans des services différents, sont des personnages brisés, chacun porte un lourd traumatisme qui les rend pugnaces et obstinés. Sofia cherche à comprendre les meurtres de l’Ange Noir, tandis que Geller veut élucider le meurtre d’un sans-papiers. Tous deux ont leurs hypothèses et enquêtent en dehors des règles, leur travail étant ce qui les maintient à flot.
À part Geller et Sofia, il y a Darya, une veuve qui veut que les meurtriers de son mari soient jugés. Darya est une jeune femme combative, tenace. Un trio qui se rencontre dans la douleur et la lutte contre leurs propres traumatismes.
La narration à plusieurs voix et les allers-retours chronologiques donnent à ce roman une construction efficace qui pousse le lecteur à continuer pour percer le mystère tapi entre ses pages. Olivier Bal aborde dans ce thriller la question de l’humanitaire perdu, avec des regards détournés ou indifférents envers les réfugiés en quête de liberté, abandonnés de tous. Il explore également les extrémismes de tous bords, mettant en lumière la fragilité de la société face à la montée de la haine et de la violence.
Le trio principal, composé de Geller, Sofia et Darya, une veuve en quête de justice, se rencontre dans la douleur et la lutte contre leurs propres traumatismes. Bien que différents, ces personnages attachants flirtent avec le danger tout en poursuivant leur quête de vérité.
Olivier Bal développe avec habileté la psychologie de ses personnages tout au long de l’intrigue, posant la question de savoir si nous-mêmes ne serions pas la véritable « meute ». À travers des mots tus et des vérités enterrées, il plonge le lecteur dans un univers où la violence et la haine se propagent, revisitant les neuf cercles de Dante d’une manière saisissante.
Dans « La Meute » d’Olivier Bal, les mots tus et les vérités enterrées se dressent comme des obstacles à la lumière, dissimulant une violence et une haine qui se propagent sournoisement, imprégnant les bois comme les rues des grandes villes. Une histoire médiévale revisitée, manipulée au nom d’une idéologie déviante, évoque des symboles tels que les cors celtiques, dont la simple évocation glace le sang, transmettant une terreur indicible, même dans le silence. Les neuf cercles de Dante, revisités, réécrits et transformés, offrent un terrain fertile à Olivier Bal pour explorer de nouvelles dimensions dans le thriller. Si certains thèmes ont déjà été rencontrés dans le genre, l’auteur apporte ici quelque chose de nouveau, une mythologie renouvelée où les codes et croyances sont détournés, réécrits pour façonner une fiction saisissante. Cette proximité avec notre société actuelle suscite une peur palpable, mêlée à une fascination étourdissante pour l’humain, aussi bien dans sa nature la plus sombre que dans ses luttes pour le bien.
Au cœur de ce récit, une lutte éternelle entre le bien et le mal se dessine, où le mal semble prendre le dessus. Un jeu de pouvoir, un secret millénaire, une quête incessante et une enquête captivante se déploient en six actes, traversant six cercles de cette toile complexe tissée par l’auteur. Parmi les protagonistes, un policier musulman, une institutrice syrienne, un chevalier, une Italo-Marocaine et un policier acariâtre se retrouvent plongés dans cette abyssale confrontation.
Au milieu de ce chaos, c’est l’indifférence qui émerge comme le pire des maux, confrontant la mort à la vie et vice versa, brouillant les frontières entre l’ombre et la lumière, le bien et le mal, dans un ballet macabre où chaque acte révèle une nouvelle facette de l’âme humaine.
« La Meute » est un thriller implacable, machiavélique jusqu’au dernier signe de ponctuation. Il offre une leçon captivante et un final percutant qui remet en question nos perceptions. Comme le souligne Olivier Bal dans son livre, la musique peut rassembler et effacer les frontières ; de même, des livres comme le sien ont le pouvoir de nous unir et de nous éclairer sur les ombres de notre société.
« Nous vivons au temps des loups. Chacun replie dans sa meute, son plan. On montre les crocs, on hurle face à cette autre qui incarne, croyons-nous, les pires maux. C’est eux contre nous. On s’aboie dessus, prêt à se dévorer la gueule. Dans cette société folle qui va trop vite qui court à sa perte, peut-être on aimerait que nos problèmes aient une origine. Un mal commun. On rêve d’un coupable. Alors on fait confiance à ceux qui prétendent connaître, ceux qui pointent du doigt. Pourtant c’est d’eux dont il faut se méfier, toujours. Les hurleurs, les aboyeurs… Les semeurs de haine. »
✩ La meute ⟷ Olivier Bal ⟷ 480 pages ⟷ Éditions XO, le 25 avril 2024✩
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