PRÉSENTATION DE L’ÉDITEUR :
Stefania et sa soeur ont un terrible secret : treize juifs se cachent dans leur grenier. Mais bientôt, l’étau nazi se resserre… Comment continuer à avancer quand chaque coup frappé à la porte pourrait être le dernier ?
Chère Stefania, je découvre ton histoire ce 18 décembre, au moment où je lis ton récit et celui de ta petite sœur Helena tu es partie rejoindre les étoiles. Une étoile qui doit briller plus que les autres. C’est toi la lumière dans l’obscurité.
Comment aurais-tu pu imaginer en 1936 quand tu voulais absolument fuir ta ferme familiale et ses poulets que tu allais vivre des années de peur, de danger, de privation ?
Tu ne pouvais pas savoir que la peur vient de l’obscurité. Qu’en trouvant du travail dans une boutique ta vie allait changer pour toujours.
Tu vas travailler pour madame Diamant, tu vas l’aimer ta patronne, ta babcia. Des jours heureux où tu vis et travailles pour cette famille.
Les jours sombres commencent quand le président Moscicki dit aux jeunes polonais de se regrouper à Lwow. De ne pas rallier l’armée allemande. D’aller jusqu’en Russie s’il le fallait.
« Le monde est beau, mais les hommes le rendent laid. »
Les canons arrivent sur Przemysl et coupent la ville en 2. Un côté de la rive du San est allemand, l’autre russe. La guerre est arrivée jusqu’à vous.
Pour sauver tes amis juifs, tu vas apprendre à te maîtriser. Maîtriser tes colères, tes peurs et tes pleurs, peu importe à quelle injustice tu es confrontée.
Tu vas apprendre aussi que la tristesse se transforme parfois en cruauté.
Tu verras dans les yeux des hommes qui vous ont envahi le plaisir de faire souffrir et de tuer.
Il y a d’abord le ghetto où sont enfermés les Diamants. Tu feras tout pour les aider, leur apporter de quoi se nourrir au prix de grands dangers.
Dans ta poitrine, tu as un gouffre de souffrance pire que la fatigue physique pire que la douleur. Tu repousses ceux que tu as perdus au pli profond de toi-même. Tu construis un barrage autour de ta tristesse sinon tu ne pourras plus continuer à avancer.
Tu t’occuperas de ton chagrin plus tard quand tu sauras comment et que tu auras le temps. Du temps les Diamant n’en ont pas. Toi non plus. Tu dois trouver toujours plus d’argent ; marcher des kilomètres et des kilomètres pour trouver de la nourriture tout ça dans le froid, en ayant faim, après ou avant tes longues heures de travail.
Et il y a Helena, ta petite sœur de 6 ans que tu dois protéger, nourrir, élever. Comment devient-on adulte à 16 ans ? Tant de responsabilités sur tes épaules. Trouver un logement adéquat, pas uniquement pour toi, mais un qui permettre de cacher des juifs, tu refuses d’accepter l’inacceptable. Tu veux faire quelque chose. Agir.
Trouver un logement, mais aussi un travail, car comment nourrir autant de personnes.
Tu vas vivre la peur au ventre durant toutes ces années de guerre. Pas peur pour toi. Non, mais pour eux, pour Helena.
Combien de fois j’ai retenu mon souffle quand tu rentrais chez toi, quand ils descendaient du grenier, quand un policier frappait à ta porte ?
J’ai craint pour ta vie, dont je ne connaissais rien.
Anne Franck a été très médiatisée et toi, si peu.
À travers toi, j’ai découvert la Pologne, combien vous aviez souffert durant ces terribles hivers !
Avec toi, j’ai aimé et j’ai prié.
J’ai souri et j’ai pleuré.
J’ai espéré tellement espéré que tu allais réussir à les sauver.
Je sais très bien que si tu avais pu faire plus tu l’aurais fait.
Ton histoire est incroyable et mérite d’être lue par tous. Jeunes ou moins jeunes.
C’est une leçon de vie que tu donnes toi et ceux que tu as cachés ; à l’heure où des gens se plaignent de rester confinés quelques jours eux ils le sont restés 15 longs mois.
Sans pouvoir parler, sans pouvoir bouger, ils n’étaient plus que l’ombre d’eux-mêmes, mais tu as toujours eu la ressource en toi pour leur apporter la lumière dans toute cette obscurité.
Un cadeau, un peu de café, du sucre, teindre la laine de vieux pulls et en tricoter de nouveaux pour les occuper. Une poupée que tu as réparée en cachette pour que ta sœur puisse avoir sa Saint-Nicolas.
Un cœur pur, bon.
Przemysl fera ton éducation ; l’une d’elles est de ne pas peindre tous les hommes de la même couleur. Qu’ils soient juifs ou polonais ou même allemands.
Quelque chose en toi aurait voulu enfermer ta sœur dans l’appartement jusqu’à la fin de la guerre
La seule lumière dans toute cette obscurité qui t’entoure : le sourire de ta sœur et puis la lune. La lune, tu peux la regarder même les jours les plus difficiles, elle ne change pas, elle est toujours belle.
Ta petite sœur est aussi pleine de ressources plus d’une fois, elle t’étonnera.
Stefania risque sa vie à chaque fois qu’elle franchit les barbelés du ghetto pour apporter de quoi nourrir ses amis.
À 16 ans, c’est la reine de la débrouille toujours dans le but de protéger sa sœur de 6 ans et ses amis.
Plus d’une fois, j’ai attrapé des sueurs devant les dangers qu’elle prend
Voir la mort en face, mais choisir la vie et se sentir responsable moins que rien d’avoir pris cette décision.
Parce qu’une seule minute où l’on peut faire du bruit, chanter, danser est une fête, une délivrance
Dans le style de Ruta Septys, l’auteure Cameron prend un angle moins connu de l’histoire. Stefania Podgorska, une jeune Polonaise, a risqué chaque instant de sa vie quotidienne pour maintenir en vie treize Juifs pendant l’occupation nazie. À travers les yeux de Stefi, nous avons de l’espoir dans des situations désespérées, une chose difficile à accomplir dans un roman sur la Seconde Guerre mondiale. Stefi n’était pas intrépide, mais elle a utilisé sa peur pour se conduire et aider les autres, et à travers ces actions, sa peur s’est manifestée par du courage. Avec une écriture concise et émouvante, Sharon Cameron révèle la lumière et la bonté des gens, à certaines des périodes les plus sombres de l’histoire.
✩ La lumière dans les combles ⟷ Sharon Cameron ⟷ 496 pages ⟷ Éditions Gallimard jeunesse, 14 janvier 2021 ✩
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